Le cœur de l'Océan. [ONE SHOT Law x OC]

Un équipage pas comme les autres.

   Voilà plusieurs années que je travaille dans ce bar, la Taverne de Jo', à servir, faire la vaisselle, ramasser les débris de verres sur le sol à cause de pirates trop agités.

Jo, alias Joël, mon patron et l'ami d'enfance de mon défunt père. Il m'a recueilli à mes douze ans.

Il m'a aimé comme sa fille dès le début. Malgré mon adolescence chaotique. Il a été d'un soutien hors pair. Je lui suis éternellement reconnaissante.

Je m'étire, ressentant le poids de la journée. Un souffle franchit la barrière de mes lèvres, je commence à fatiguer.

Je jette un œil à la pendule, mon service se termine bientôt. Le bar ouvre jusqu'à tard la nuit, mais Jo m'a formellement fait comprendre que je ne travaillerais jamais la nuit.

Malgré que cela pourrait me faire gagner un peu plus de sous, lorsque je vois les poivrots que je subis la journée, je suis ravie de ne pas les avoir la nuit également.

Je termine ma vaisselle, m'essuie les mains et tape sur la sonnette en argent pour prévenir de mon départ.

La tête de Jo, affichant un large sourire, apparaît dans l'encadrement de la réserve.

- Bon travail, Ezia, fais attention sur le retour.

- Comme toujours, Jo. Je t'attends pour le dîner ?

- Hum... commence sans moi, j'ai un rendez-vous qui risque de me tenir la jambe pendant un moment.

- Très bien. Je mettrais ton assiette au frais.

Il me sourit pleinement avant de disparaître. Je retire mon tablier, le range, nettoie le bar, note les comptes de la caisse et sors enfin.

Le soleil brille légèrement, prêt à se coucher. Je déambule les ruelles de pavés, m'arrête à une boutique pour acheter mon diner et me dirige à mon endroit préféré.

Assise sur une petite colline, surplombant la mer en face de moi, je fixe l'horizon.

Les derniers rayons du soleil s'éteignent peu à peu. Le ciel prend une teinte orangé.

La mer se calme, les oiseaux chantent, le vent est comme une caresse. Je ferme les yeux et respire profondément.

Je savoure mon diner, seule avec la nature. Je remercie la vie pour cette chance, comme chaque soir.

Seulement, autrefois je ne venais pas aussi souvent ici. Je ne fixais pas l'horizon dans l'attente d'y voir une certaine silhouette se dessiner.

Il y a plusieurs mois de cela, pendant que je balayais le verre brisé sur le sol, un équipage est entré, assez bruyamment.

Au début, je n'y ai pas vraiment prêté attention. C'est habituel. Mais le bar s'était tu lorsque ces hommes avaient franchis le seuil.

Deux d'entre-eux se sont installés au bar, tous deux portaient des bonnets avec une visière qui cachait leurs yeux.

Il y avait un drôle d'ours blanc vêtu d'une combinaison orange ainsi que d'autres hommes tous aussi atypiques.

Je pris leurs commandes très naturellement et les prépara. Puis, des chuchotements s'élevèrent. Je sentais comme une pression autour de mon cœur.

Un froissement de cuir dans mon dos me faisait comprendre que quelqu'un avait pris place. J'ignorais pourquoi mais la prestance que dégageait cet individu m'intimidait au point que j'avais peur de me retourner.