Les samedis matin je venais vous voir jouer. Même la deuxième année, alors que je ne suivais plus les mêmes études que vous, nous avons perpétué cette habitude. Je venais vous écouter, filmer et applaudir vos progrès. Clémentine avait sa flûte traversière, Mahé alternait entre sa guitare et sa basse, et toi tu chantais. Ta voix de cristal se fondait aux notes, ton regard sûr de lui poussait les octaves. Vous survoliez du classique puis du rock endiablé, en groupe, en soliste ou en duo.
À la fête de la musique on vous avait proposé une scène, t'avais dit oui, fonçant tête baissée. T'avais peur de rien, tes passions éclipsaient toute crainte. Clémentine avait voulu se défiler mais tu l'avais retenue. T'avais projeté son corps complexé au milieu des projecteurs qui l'avaient sublimée. Le public avait été séduit par votre duo, par la complicité de ta voix sur ses notes et de vos deux passions vibrant à l'unisson. Vous célébriez la musique en symbiose. Duo aveuglant, amitié si sincère.
T'avais ce pouvoir de dévoiler en nous ce qu'on avait de plus précieux mais qu'on n'osait montrer.
VOUS LISEZ
Lettre à Élise
Genç KurguSur un coup de tête, Cléo part en compagnie de Jules, Katie, Mahé et Clémentine grimper les montagnes de la Corse. Ils n'ont aucune préparation, seulement quelques affaires entassées dans leurs sacs à dos et leur amitié fébrile. Pourtant, même les p...