Les vacances étaient reposantes et divertissantes pour la plupart des élèves de l'école, qui profitaient des retrouvailles avec leurs proches. Pourtant, si certains s'étaient revus sur le chemin de traverse ou dans les villages sorciers, Draco, lui, n'était pas sorti de chez lui. Il avait fait machinalement tous ses devoirs dès les premiers jours, s'acharnant à la tâche, avant de travailler à nouveau l'occlumancie et les sortilèges de réparation pour l'armoire à disparaitre. Il ne pensait qu'à retourner à Poudlard, effectuer cette tâche et se montrer à la hauteur des attentes du Seigneur des Ténèbres.
De son côté, Narcissa était véritablement inquiète pour son fils. Elle se retrouvait seule la plupart du temps, son mari étant emprisonné à Azkaban et son fils très distant. Mais ce qui la chagrinait le plus, c'était la marque des ténèbres sur le bras de Draco. Elle n'était pas une mangemorte, mais son mari l'avait introduite dans le cercle. Toute sa famille trempait dans cette histoire, Narcissa ne faisait que suivre le lot. Elle n'avait pas de considération pour le Seigneur des Ténèbres et se désolait de voir son fils devenir comme les autres : Le pantin d'un sorcier fou. Et si ses pensées étaient profondément enfouies, celles de son fils l'étaient encore plus. Impénétrables.
Finalement la rentrée arriva plus vite que Draco ne l'espérait. Sur le quai, il salua sa mère d'une brève étreinte et monta dans le train sans un regard en arrière. Il avait vraiment hâte de retourner à l'école pour mettre son plan à exécution, même si ce dernier devait attendre le lendemain, le Poudlard Express arrivant trop tard pour que le garçon puisse se promener dans les couloirs librement.
Alors qu'il allait s'installer dans le wagon réservé aux préfets, le jeune blond croisa Harry Potter qui le couronna d'un regard hautement dépréciateur. Les deux garçons ne s'appréciaient pas, c'était un fait. Mais Harry avait deviné que Draco était un mangemort. Il en avait fait part à ses deux compères qui ne le croyaient pas mais le brun restait intimement convaincu qu'il avait vu juste. Et ça, Draco le savait. Il n'allait pas être tranquille de si tôt. Le blond lui rendit son regard et continua son chemin.
- Alors Draco, tes vacances ?, demanda Pansy quand il fut installé dans la salle commune de Serpentard.
- Guère reposantes, avec tous les devoirs. Je vous l'ai dit au début de l'année, je n'ai pas l'intention de perdre mon temps ici l'an prochain.
- Mais Draco, tu comptes faire quoi ?, s'interrogea Blaise.
- Ca te ne regarde pas.
Il coupa court à la conversation. Effectivement, personne n'avait besoin de savoir ce que Draco préparait, et il était irrité que l'on cherche toujours une explication à ce qu'il disait. Il se renfrogna dans son fauteuil, n'écoutant plus la conversation qui se déroulait devant son nez. Il faisait nuit, il était tard et le diner venait de se terminer. L'adolescent aurait pu aller se coucher, et pourtant il n'avait pas plus sommeil qu'il n'avait envie de faire de mal à quiconque.
Dès le lendemain donc, Draco partit à la recherche de l'armoire à disparaitre dès qu'il avait des heures sans cours. Il farfouillait partout dans la salle sur demande, cherchant quelque chose de gros. Mais les meubles, les livres, tout formait de joyeux tas. Difficile de remarquer quelque chose en particulier. Et difficile aussi de ne pas se perdre. Aussi Draco avait fait un petit chemin pour se repérer.
Cela faisait déjà plus d'une heure qu'il cherchait, en vain, lorsqu'il trouva quelque chose caché sous un grand drap poussiéreux. Quelque chose de carré. Le plus intriguant était bien sûr qu'il soit drapé, comme pour mieux le dissimuler. Draco s'en approcha et tira d'un coup sec sur le tissu qui tomba au sol, relâchant la poussière accumulée en un gros nuage dans lequel le garçon fut fait prisonnier. Une quinte de toux s'empara de lui et il mit un petit moment à pouvoir respirer correctement et ouvrir les yeux sans se prendre des particules. Un sourire s'afficha sur son visage. L'armoire à disparaitre était là.
Draco avait enfin trouvé l'objet tant convoité, il savait où la retrouver pour se mettre à l'ouvrage. Il avait toutefois peu de temps à consacrer aux réparations qui devaient se faire le plus rapidement possible. Il avait besoin d'avoir l'accès à la boutique de barjot et beurk le plus vite possible, surtout que les hiboux étaient contrôlés. Le garçon ne pouvait pas se faire livrer de cette façon, il lui fallait absolument le passage créé par le meuble magique.
Il se mit alors au travail, les sorts pour la réparer étaient complexes. Si Monsieur Beurk lui avait assuré que les réparations ne prendraient pas plus d'une semaine ou deux, Draco en doutait sérieusement. Peut-être que le vendeur lui avait dit ça pour gagner plus d'argent, ou alors il avait simplement surestimé ses capacités. Et si le garçon commençait à s'énerver, il n'avait pas l'intention d'abandonner, ni de demander de l'aide. C'était un Serpentard, il devait se montrer rusé, et réussir, coûte que coûte.
Après plusieurs minutes où le garçon envoya des sorts à tout va, il attrapa le premier objet qu'il trouva. C'était un livre sur le Quidditch. Le garçon le plaça dans l'armoire, il voulait faire un essai. Il referma la petite porte, ferma les yeux et prononça la petite formule en pointant sa baguette. Il entendit alors un drôle de bruit et quand il ouvrit à nouveau le loquet, le livre était à moitié dévoré. Essai peu concluant. Il devait continuer à la réparer. Déjà, c'était un bon début, elle avait retrouvé un aspect satisfaisant. Maintenant il restait son fonctionnement, la tâche la plus compliquée.
Draco recouvrit finalement le meuble de son drap initial et fit le chemin inverse pour sortir de la salle sur demande. Il ne pouvait se permettre d'y rester plus longtemps, son cours de botanique allait commencer. Certes le jeune blond n'était pas pressé de se rendre dans la serre. Il n'avait pas la tête à travailler et encore moins à extraire tout un tas de choses répugnantes sur des plantes tout aussi agaçantes. De plus, la professeure qui enseignait la botanique était empotée et elle avait le grand don d'exaspérer Draco, en particulier quand elle couvrait Neville Longbottom d'éloges en tout genre. D'accord, il était plus bon mais c'était la seule matière où on pouvait penser que c'était un sorcier et non un cracmol, après tout !
- Draco, où tu étais passé ? Un peu plus et tu étais en retard. Tu as raté l'entrainement de Gryffondor. A mourir de rire, s'esclaffa Pansy.
Encore elle, pensa Draco tout en gardant cette réflexion pour lui.
- J'étais occupé, lui répondit-il.
- Les sixièmes années, avant d'entrer aller chercher des lunettes de protection. Et on se dépêche, cria Madame Sprout du fond de la serre.
Le garçon savait qu'un cours plus qu'ennuyeux et salissant l'attendait, et rien ne pouvait l'exaspérer plus à ce moment là.
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Shadow of Allegiance [HP]
Hayran KurguDraco Malfoy a été choisi. Le Seigneur des Ténèbres lui a confié une mission qu'il doit impérativement effectuer avant la fin de l'année scolaire. La pression est énorme. Succombera t-il à la tentation des forces du mal qui lui tendent les bras ? F...