Shadow of Allegiance [HP]

Chapitre neuf

Les semaines passaient vite. Le temps passait vite et bientôt l'hiver serait là, avec son lot de neige blanche et de pluies diluviennes. A Poudlard, malgré les cheminées, on n'échapperait pas aux courants d'air qui s'infiltreraient dans le château. Draco était dans sa salle commune ornée aux couleurs de Salazar Serpentard. Il finissait son devoir pour le professeur Snape pendant que d'autres s'amusaient sur une partie d'échecs version sorcier. Le garçon desserra la cravate qu'il devait porter. Nous étions jeudi, il avait encore quelques cours pour la journée, malgré le soleil qui partait prendre congé pour la nuit. La lune était d'ailleurs déjà visible. Décembre arrivait doucement et les ennuis aussi.

Le jeune homme avait compris comment faire fonctionner l'armoire à disparaitre. Il avait réussi à la réparer en majorité, restaient quelques petites finitions pour que la tâche soit plus aisée. Et il n'était pas peu fier de lui. Il avait réussi à réparer, à lui seul, ce vieil outil magique et en plus il avait su garder cette mission totalement secrète. Draco se méfiait du professeur Snape. Il le savait mangemort, sans pouvoir savoir l'implication d'espion ni même le serment inviolable fait quelques mois plus tôt. Et il n'avait besoin de tout ça pour ne pas lui accorder sa confiance.

Il mit le point final à son devoir sur le sortilège de stupéfixion. Quatre parchemins, ce n'était pas rien et le jeune Serpentard comptait bien sur une bonne note pour cette argumentation. Il le rangea alors dans son sac, y plaçant également sa plume et son encrier. Les cours allaient bientôt reprendre et le blond sortit donc de la pièce pour se rendre quelques étages plus haut en métamorphose. Il passa toutefois devant la salle sur demande dans laquelle se cachait sa précieuse armoire à disparaitre. Ce week-end, Draco comptait terminer les finitions et commencer à s'en servir pour vérifier sa bonne fonctionnalité. Il réfléchissait toujours à un moyen de piéger Dumbledore sans que la solution ne lui apparaisse. Et cela devait se remarquer, car plusieurs enseignants lui avaient reproché son manque d'attention et ses amis s'effrayaient par son extrême pâleur. Déjà qu'il n'était pas bien bronzé !

Décembre était arrivé. Le Serpentard avait achevé les réparations et son armoire était fonctionnelle. Il s'était déjà fait transmettre des petites choses bénignes, comme des ingrédients pour les cours de potion, dans le but unique de savoir si tout marchait bien. Et jusqu'à présent, il n'avait pas eu de problème. Draco commençait à se relaxer un peu, sans oublier toutefois sa mission première : tuer le directeur de l'école. Voldemort semblait ne pas l'avoir sous-estimé, malgré ce que pouvaient en penser ses plus proches partisans. Le garçon se sentait valorisé et à sa juste place. La Marque qui fourmillait sur son bras le rendait fier et important, plus qu'il ne le pensait déjà. Draco ne s'était jamais sous-estimé. Il s'était toujours pensé supérieur du fait du sang pur qui coulait dans ses veines et de l'éducation qu'il avait reçu. Déjà, le simple fait d'être admis à Serpentard l'avait rendu encore plus narcissique.

- Draco, tu viens avec nous à Pré Au Lard pendant les vacances ?, questionna Blaise, le tirant alors de ses pensées.

L'intéressé tourna la tête. Il avait écouté la conservation sans s'en mêler.

- Oui je pense. J'ai des choses à acheter. Il n'y a pas une date plus près ?

- C'est dans deux semaines, ça va non ?, argumenta Pansy.

- Hum, siffla t-il alors.

Pré Au Lard. Voilà qu'il n'y avait pas pensé. Là bas, il serait en dehors de l'école et il serait donc plus simple pour lui de faire passer un objet mortel à Dumbledore. Oh certes, le directeur ne s'y rendrait pas, mais d'autres professeurs, oui. Des amis proches peut-être, qui pourraient alors confier plus facilement le cadeau -empoisonné- au vieux sorcier. Simplement voilà, ils n'étaient pas dupes. Ni eux, ni le vieil homme. Dire que la source venait de Draco suffirait à éveiller les soupçons. Le plan n'était pas encore au point. Le garçon devait absolument rester dans l'anonymat. Il devait encore réfléchir.

La solution lui vint naturellement lors du cours de défense contre les forces du mal. Après que le professeur Snape ait ramassé les devoirs, lançant au passage un long regard au Serpentard, il entama la leçon sur le sortilège de l'imperium. Un sort impardonnable mais capable de soumettre quiconque à votre volonté sans qu'il ne s'en souvienne vraiment. De plus, ce sortilège ne serait pas détectable. Et pour la première fois depuis longtemps, Draco écouta assidument le récit du professeur. Voilà ce qu'il lui fallait. C'était exactement ça, la meilleure solution, oh oui !

A partir de ce moment là, Draco n'avait plus qu'une hâte : se rendre à Pré Au Lard, contrôler quelqu'un et réussir sa mission. Il n'aurait pas mis longtemps et les récompenses en seraient encore plus glorifiantes pour lui.

Le garçon déposa alors une note dans l'armoire à disparaitre à l'intention de Mr Borgin, accompagnée par une bourse bien fournie en gallions. Quelques minutes plus tard, Draco se retrouva en possession d'un collier dont le parchemin de réponse lui indiquait de ne surtout pas le toucher sans emballage. Le Serpentard fourra le papier qui contenait le collier dans son sac et détruisit la note. Il repartit ensuite, le plan se formant tranquillement dans son esprit.

Le collier ne le quitta pas jusqu'à la sortie à Pré Au Lard. Son impatience fut palpable durant toute la semaine. On lui disait qu'il avait repris des couleurs et en cours, les professeurs le brimaient plus sur son incapacité à rester concentré. Tantôt il était rêveur, et maintenant le voilà qui embêtait ses camarades. Au moins, il s'occupait l'esprit. Draco était ainsi. Il pouvait se miner des jours durant et être insupportable les autres jours. Là par exemple, il observait minutieusement les élèves dans les couloirs pour distribuer des blâmes. Il abusait sérieusement de son statut de préfet, mais au moins il se distrayait et faisait passer le temps plus vite.

D'ailleurs, ce dernier passa nettement plus vite. La petite semaine qui le séparait de sa sortie, et des vacances, se déroula à grande vitesse. Draco avait bien préparé son sac ce jour là. Le collier fut placé dans une poche interne de sa cape de sorcier et il laissa juste des choses bénignes dans ce qui allait être fouillé. Il passa d'ailleurs devant le détecteur du concierge sans souci, et rejoignit ses camarades de maison pour prendre une des carrioles qui les emmèneraient à Pré Au Lard. Ce jour là, le jeune homme était d'humeur changeante. Le stress le consumait. Il ne voulait pas rater son entreprise.