Chapitre onze

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Katie Bell n'était toujours pas revenue. Personne n'avait de ses nouvelles et Draco n'était pas en mesure de pouvoir en demander. Son comportement aurait été suspect, alors il préférait attendre et se morfondre. Il était possible que, par sa faute, cette élève soit morte et le jeune homme avait bien du mal à digérer cette hypothèse. Certainement qu'il ne se rendait pas compte que la sensation serait identique, voire pire, s'il parvenait à tuer le directeur de Poudlard. Ce serait encore plus difficile.


Les vacances approchaient à grands pas. Draco ne savait pas encore s'il allait pouvoir rentrer chez lui. Sa mère était encore seule. Lucius était prisonnier à Azkaban, il ne sortirait certainement pas de si tôt. Alors à quoi bon rentrer ? Sa mère lui avait fait part de ses pensées, de ses inquiétudes et de son envie qu'il reste à Poudlard. Pour sa sécurité disait-elle. Dumbledore encore en fonction, Draco était en sécurité malgré tout. On pouvait percevoir les craintes d'une mère à travers les lettres que le Serpentard recevait. Narcissa n'était pas une mangemort. Elle n'avait pas la marque des ténèbres, contrairement à son mari mais aussi à son fils. Elle n'avait aucune raison de souhaiter la mort du directeur de l'école. Au moins, le Seigneur des Ténèbres se tenait à distance de son fils. Car la mère de famille en voulait beaucoup à son mari. Ses échecs avaient impliqué leur fils unique et Narcissa ne souhaitait le perdre.


Draco avait conservé les lettres, qu'il relisait à présent. Il espérait peut-être trouver l'inspiration pour son devoir d'histoire ou une brillante idée pour réussir sa mission. Mais rien. Le vide absolu. Le garçon replaça les lettres en vitesse quand ses amis arrivèrent. Ils parlaient tous de la soirée organisée par le professeur de potion. Une soirée où les membres du club pouvait inviter un camarade du sexe opposé. Pour les autres, il y avait toujours la possibilité de jouer les larbins. Le blond n'était pas invité. Blaise ne pouvait dignement lui demander de l'accompagner. En revanche, la discussion qu'il entretenait avec Daphnée et Pansy intéressait grandement le jeune adulte.


- Tu y vas avec qui ?, minauda Pansy, qui espérait sans doute qu'on lui propose.

- Avec moi !, répondit une Astoria enthousiaste.

- Oh ... cool, se calma alors Pansy.

- Le truc, c'est qu'il faudrait que j'apporte un cadeau pour le prof vous voyez. Et je n'ai rien et pas la possibilité d'aller à Pré Au Lard avant la soirée, s'inquiéta Blaise.

- Si tu veux, j'ai une vieille bouteille, je peux te la donner, ajouta Draco, l'air de rien mais les yeux plein de malices.


Blaise accepta avec plaisir, sans essayer de comprendre l'intérêt soudain de Draco. Ce dernier prétexta d'ailleurs devoir aller la chercher pour se faufiler discrètement jusqu'à la salle sur demande. Il allait passer commande à Borgin pour une bouteille empoisonnée. Le garçon savait que le professeur la partagerait avec son vieil ami Dumbledore. Une occasion inespérée pour Draco qui ne rata pas le coche. Il entra en trombe dans la salle sur demande, ne prenant même pas le temps de vérifier si quelqu'un l'observait. Ce qu'il ne savait pas d'ailleurs, c'était que Harry Potter, au moment même où il pénétra dans la salle sur demande, l'avait vu sur la carte des Maraudeurs qu'il possédait toujours. Draco écrivit un mot rapide et solda son achat. Il envoya le tout grâce à l'armoire à disparaitre et attendit. Plusieurs longues minutes. Il savait que les propriétaires étaient dans leur boutique. Le garçon pensait bien que son coli arriverait directement. Mais il dut attendre un petit moment qui lui parut une éternité. Puis, le petit bruit caractéristique de l'objet qui arrive dans l'armoire se fit entendre et le jeune Serpentard récupéra l'hydromel bien emballé. Ce fut ensuite un jeu d'enfant que de la porter à Blaise. Draco ne vit même pas son ennemi Harry, assis non loin de la salle qu'il venait de quitter. Par chance, le blond avait caché la bouteille dans la doublure de sa cape. Le Gryffondor ne vit rien.


- Blaise ! Tiens, c'est l'hydromel dont je te parlais. Ne l'ouvre pas avant, sermonna le blond.

- Bien sûr, pour qui tu me prends. Merci en tout cas, ajouta le Serpantard, tapant sur l'épaule de son ami.


Draco laissa échapper un petit rictus sur ses lèvres en voyant Blaise partir avec la bouteille. Une boule d'appréhension s'était formée au sein de sa gorge.


La soirée arriva vite. Un jeudi soir, puisque les élèves devaient prendre le train le dimanche et que le samedi était réservé à quelques cours, notamment pour les premières années. Pourquoi pas un vendredi soir dans ce cas ? Le professeur n'avait pas donné d'explication.

Le blond était anxieux. Il ne pouvait même pas assister à la soirée, ayant refusé catégoriquement de jouer les larbins. Il n'allait pas se rabaisser à un tel niveau. Et ce vieux prof empoté n'avait pas eu l'intelligence de le convier à faire parti de son club. Alors le Serpentard voulait trouver un moyen d'entrer discrètement et de voir si tout se passait bien. Draco s'était habillé correctement mais de façon naturelle et discrète pour passer inaperçu. Il s'était rendu à l'étage et avait pénétré dans les toilettes réservées aux élèves masculins. Le garçon souhaitait simplement attendre le bon moment. Il n'y avait personne, ce n'était pas la partie réservée à la soirée. Seulement lui. Seulement lui et un fantôme qui venait d'entrer. Mimi Geignarde.


- Qu'est-ce que tu fiches ici ?, ronchonna Draco.

- Je me promène. Et toi Draco, je suppose que tu n'es pas invité ?, railla Mimi en se posant contre les carreaux des fenêtres qui surplombaient le jeune homme.

- A leur petite soirée stupide ? Je n'y serai pas allé, même invité !

- Tu es tout blafard, pire qu'un vampire. Tu as des soucis ?, minauda la fantôme en s'approchant de lui.


Draco fit quelques gestes de la main, comme s'il chassait une mouche, mais son bras passa au travers du corps du fantôme. Il écarquilla les yeux et finalement se déplaça de quelques mètres. Mimi rit et le suivit.


- Oh Draco, ce n'est pas très gentil, le sermonna Mimi.

- Fiche moi la paix et file d'ici !, ordonna alors l'intéressé.


Mais le fantôme n'avait aucunement l'intention de laisser le Serpentard. Elle voulait de la distraction, elle voulait s'amuser. Et Draco fulminait. Il ne la supportait pas, elle l'incommodait et il préféra alors quitter la pièce. Mimi rigolait de l'autre côté de la porte et le garçon se tourna, ne sachant pas où aller. Il fit quelques pas et tomba sur le concierge qui l'attrapa par l'épaulette de sa veste.


- Qu'est-ce que vous faites ici, à roder dans les couloirs à une heure pareille ?, cracha t-il de sa voix railleuse.


Le vieux cracmol l'emmena jusqu'à la salle destinée à la petite réception du professeur de potion. Ils entrèrent en trombe, Draco essayant de se dégager et le concierge le tira de toutes ses forces.


- Monsieur le professeur, j'ai trouvé cet élève qui rodait dans les couloirs, raconta alors Filch.

- Ca va, c'est bon ! Je voulais entrer en douce, déclara Draco, espérant qu'on lui fiche la paix.


Tous les regards étaient tournés vers lui et le silence était absolu. Finalement, ce fut le professeur Snape qui prit le contrôle de la situation.


- Laissez monsieur Filch, je m'en occupe.


Et sur ces mots, il poussa Draco vers la sortie, le suivant de près. Une discussion s'imposait clairement. Le professeur Slughorn reprit alors les festivités, relançant la musique et laissant aux soins du professeur de défense contre les forces du mal de fermer la porte. Draco allait partir, n'ayant aucune envie de discuter avec cet homme, mais il le rattrapa et le coinça. La discussion s'annonçait corsée.

Shadow of Allegiance [HP]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant