Chapitre dix-sept

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Draco retourna dans la salle sur demande dès qu'il eut un moment de libre. Il voulait absolument se débarrasser des lettres le plus vite possible. En effet, plus elles arriveraient tôt entre les mains de leurs destinataires, plus vite les mangemorts seront là, et plus vite la mission sera terminée. Le garçon ne pensait plus qu'à cela, être libéré de ce poids. Mais ne se rendait-il pas compte qu'il aurait le poids d'un homme mort sur la conscience ? L'exemple de Katie Bell, qu'il n'avait pas tué directement, ne lui suffisait pas ? Les cauchemars le tourmentaient chaque nuit, il se réveillait en sursaut et trempé de sueurs froides. Il s'imaginait son fantôme le suivre afin qu'il n'oublie jamais ce qu'il avait fait. Draco n'était absolument pas tranquille. Il avait peur et cela lui faisait précipiter les choses.


Il plaça les lettres dans l'armoire à disparaitre, ferma la porte et prononça le sortilège. Pour s'assurer que les lettres étaient bien parties, il ouvrit le loquet et vit le compartiment vide. Le Serpentard repartit alors de la salle sur demande. A plusieurs, ils seraient plus forts. Mais les conséquences de ces quelques mots seraient bien désastreuses.


Lorsqu'il sortit de la salle, Daphné était là. Elle le regardait d'un air neutre, il ne savait pas ce qu'elle pensait.


- Je t'ai suivi, déclara t-elle le plus naturellement possible.

- Et tu m'as attendu depuis ? demanda Draco sceptique.

- Oui. Draco ... Je ne vais pas te mentir... J'ai lu les lettres que tu cachais.


Le garçon resta interdit. Il n'arrivait pas à digérer ce qu'il venait d'entendre. Daphné était au courant de son plan, elle avait certainement deviné ce qu'il avait fait depuis le début. Il n'avait pas eu besoin de se confier, la jeune femme avait tout compris.


- Que comptes-tu faire ? déclara Draco avec un ton mauvais.

- Rien qui ne puisse te nuire.


Elle s'approcha ensuite de lui et lui prit les deux mains. Elle ancra son regard dans le sien.


- Tu as tes raisons Draco. Je sais depuis longtemps que tu es prisonnier de quelque chose que tu ne peux pas contrôler. Il est trop puissant pour qu'on lui résiste. Tu sais pourquoi je suis revenue plus tôt ? Mon père a décidé de rejoindre ses rangs. Il a peur pour ma mère, pour Astoria, pour moi. Il s'est dit qu'en s'alliant à lui, au lieu de s'y opposer, tout irait bien pour nous. Mais il se trompe, pas vrai ?


Le Serpentard ne répondit rien. Il avait simplement un rictus inscrit sur son visage. On pouvait y lire sa stupéfaction mais aussi sa peur, son incompréhension. Tant d'émotions qui se mélangeaient. Son regard était toujours perdu dans celui de son amie. Etait-elle simplement une amie ? Les deux adolescents avaient fait un pas, l'un vers l'autre. Leur visage n'était plus qu'à quelques centimètres respectivement. Draco sentait le souffle de la jeune femme lui chatouiller le nez. Puis finalement, il ferma les yeux et ses lèvres se posèrent sur celles de sa partenaires. Un baiser simple et rapide mais qui traduisait tout ce qu'il ressentait, tout ce dont il avait besoin. Quand il rouvrit les yeux, Daphné lâcha ses mains et l'invita à entrer dans ses bras. Elle avait un sourire angélique.


- Ton père a fait son choix comme le mien avait imposé le sien. Nous ne pouvons lutter contre cela ni même aller dans le sens inverse, commença alors Draco. Il est bien trop fort pour que l'on puisse se soustraire à sa volonté. Je n'ai pas d'autre choix Daphné. Mais toi, tu n'es pas obligée de t'y impliquer.

Shadow of Allegiance [HP]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant