33

34 3 0
                                    




-C'est quoi ce bordel ?

Assise à mon bureau, je fermais les yeux. Je respirais un bon coup avant de les rouvrir et ainsi, fusiller du regard la personne en face de moi.

-Pourquoi es-tu ici ? Tu sais combien de temps je t'ai cherchée ? Et Gemma-

-Économise ta salive, Lino.

Il haussait les sourcils, profondément choqué par ma nonchalance.

-J'ai d'autres choses à faire, ajoutais-je en baissant les yeux sur les feuilles posées en face de moi.

Soudainement, les mains de Lino s'abattaient sur mon bureau, me faisant sursauter.
Je levais les yeux vers lui, agacée. Il me surplombait mais je ne comptais pas me laisser faire.

-T'a pété un plomb ou quoi ? sifflai-je.

-Tu risques de le provoquer, Serafina. Je ne te comprends pas, là. Donc sois tu m'expliques, sois-

-Sois quoi ? Tu comptes squatter mon bureau jusqu'à la fin des temps ? Me ramener de force à la maison ?

-Peut-être.

Je ne pouvais m'empêcher de regarder ses yeux. Il étaient toujours sombres et pourtant, j'avais l'impression qu'ils l'étaient encore plus aujourd'hui. Toutefois, ils étaient également rougis. N'avait-il pas dormi ?

-Ça suffit, Lino.

Je me levais de ma chaise et me mettais dans la même position que lui. Les deux mains posées sur le bureau et le regard bien ancré dans le sien.

-Si tu n'as rien à faire ici, pars.

-Je n'en ai pas l'intention. Pas si tu n'es pas avec moi.

Je reculais.

-C'est quoi cette nouvelle obsession ? Qu'est-ce que tu veux de moi ?

-Je veux juste que tu rentres à la maison.

-Pourquoi faire ? Qu'est-ce qu'il y a à la maison de si-

-Parce que j'y suis. Et je veux que tu sois avec moi.

Je fronçais les sourcils.

-Ma main a failli partir toute seule, sifflais-je. Arrêtes moi tes conneries immédiatement, je ne suis pas d'humeur.

Lino se redressait également. Il avait remis son habituel costume. Cette fois, il était bleu foncé et il fallait avouer que c'était une couleur qui lui allait à la perfection.

-Tu préfères donc être ici que d'être avec moi, chez nous ?

Voilà ce que je redoutais. Mon cœur s'emballait et je me sentais mal a l'aise.
Si tout allait bien entre nous, je me fichais d'où que l'on soit tant que nous étions ensemble.
Mais la situation n'était pas celle-ci.

-J'ai du travail, Lino.

Je me rasseyais sur mon fauteuil,

-Il y a quoi de si important que tu décides de ne pas rentrer pendant plusieurs jours ?

-Ma santé mentale.

-Quoi ?

-C'est quoi ton problème, sérieusement ? Je suis tranquillement en train de travailler. Ce n'est pas comme si je créais des scandales qui entachaient ta réputation, la mienne, ou celles de nos familles. Alors c'est quoi ton putain de problème ? répétais-je.

The Wolf On The LooseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant