𝘵.𝖾𝖺𝗋𝗌

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Ton corps tout abîmé ne cessait de s'exprimer à travers tes nombreuses danses que tu aimais tant montrer, tes cheveux flavescents volaient à chaque pas que tu effectuais, ta peau de porcelaine reflétait ta douceur pour les choses simples et uniques, tes yeux avaient le goût d'amertume, si joliment décorés mais pourtant si injustement violentés, tu étais joyeusement abattu au fond, et comme à ta fâcheuse habitude, tu continuais de sourire pour autant.

J'espérais que tu prennes enfin conscience de ton mal-être, malgré le fait que tu agissais comme s'il n'existait pas, ton existence est tombé dans le mensonge, toi-même tu appréciait le nier, le déni était ton fidèle acolyte, celui que tu chérissais jusqu'au bout. N'est-il pas évident, Ni-Ki, que ta pitoyable petite personne, était inconsciemment effrayée par le fait d'y faire face, tu n'aimais pas montrer ce côté de toi, tu détestais qu'on sache qu'à l'intérieur de toi, tout était en piteuse état.

Tes pleurs se perdaient eux-aussi, ils n'arrivaient plus à distinguer le vrai du faux, tout était flou, mais tu avais l'intelligence de tout garder pour toi, de ne jamais sortir de ta zone de confort et paraître faible devant nous, hors je l'ai malencontreusement pour toi, déjà remarqué à multiples reprises que tu n'allais pas bien, mon ange, et ça depuis le début de la formation de notre précieux groupe.

J'avais remarqué que tu aimais beaucoup les jours de pluie, tu passais la plupart de ton temps à modéliser tes œuvres accrochées au-dessus de ton lit, à chantonner des chansons de Mitski, et même à te mettre à déhancher ta silhouette magnifiquement tracée avec elle, à sourire, à rire aux éclats, tu étais enfin heureux ces jours-là, et je t'avoue que je ne pouvais jamais me retenir d'avoir le cœur qui sautille de joie pendant ces heures ci.

Depuis tout ce temps, ta façon d'être avais changé, tu t'étais mis à faire quelques efforts, j'étais si heureux de te voir faire, de te voir apprendre en quelques sortes, que j'en avais presque oublié que tu ne faisais plus partie de ce monde à présent, toi, le sensible et généreux Nishimura Riki, tes rêves complètement délirants, ton visage si élégant et rempli d'amour à partager que tu cachait si bien, n'était que de la vieille et sale poussière qui peu à peu se dissiper dans l'air froide et glaçante qu'était ton âme à ce jour.

Il est vrai, ton absence est un supplice maudit que je vais devoir garder, un vide qui se disperse un peu partout en moi, plusieurs heures et minutes à en réfléchir, à me dire qu'il aurait fallu que j'intervienne plus tôt, mais je n'aurais cru que tu allais t'éteindre aussi tôt mon cœur, ma peine prends toute la place, je n'arrive plus à combler ce vide, rien, ni personne, m'aide à passer à autre chose.

Quelques fois, j'oublie que tu as existé, c'est sûrement complètement fou, hors quand je repasse à côté de ta chambre, mes larmes coulent, jusqu'à ne plus pouvoir s'arrêter, tes œuvres sont si belles, si poétiques, si chaleureuses à regarder, un vinyl de Lana Del Rey se passe en boucle, c'est agréable à écouter, mes oreilles admirent ce son, or il me manque une chose, qui est indispensable à mes yeux, ton corps qui prends plaisir à danser, mon tendre Ni-Ki, jamais je ne pourrais t'oublier, même si je le voudrais.

Les membres t'ont sûrement oubliés depuis, ils ne me parlent plus autant de toi qu'avant, ils t'ont effacé de leurs mémoires, tu te rends compte mon ange ? Alors que moi, mon pauvre esprit s'acharne encore et toujours pour essayer de te revoir une dernière fois, je crois que je ne suis pas prêt à accepter, aussi tardivement je sais, ton départ, qui me ramène à la réalité, cette réalité qui me tue à petit feu.

J'ai aussi tendance, malgré moi, de ne pas exprimer mes ressentis, ni ce que je ressens pour les autres, mais j'ai envie de faire un effort, et de m'exprimer à ton égard, ce que je n'ai jamais pu sincèrement te dévoiler, jusqu'à l'heure d'aujourd'hui.

J'ai toujours eu cette chose après toi, qui me fascinait, que ce soit ta danse, tes mots si doux qui transperçaient mon être en milles morceaux, ton rire qui faisait trembler mon cœur pour toi, mais aussi tes lèvres qui me donnait particulièrement envie, même encore maintenant, tu l'as sûrement deviner, Ni-Ki, mais je suis amoureux de toi.

Amoureux, du premier jour ou je t'ai aperçu, assis sur un coin pas très éclairé, dans l'énorme coquille d'un bâtiment, I-LAND, tu te souviens, j'en suis sûr. Mon regard ne semblait pas vouloir se détacher du tien, je voulais être ancré dans tes yeux qui brillaient comme des cristaux, à cette époque, tu étais jeune, innocent et insouciant.

Mes nuits se ressemblent presque toutes au moment où j'écris cette foutue lettre, je passe la moitié de la nuit à pleurer, et la deuxième à t'écrire, à travers ma fenêtre, les étoiles se multiplient, c'est beau à regarder, ça me fait penser à toi, tu dois sûrement me surveiller de là-haut, n'est-ce pas ? Rassure-moi à ta manière, de toute façon, tout est éphémère, ai-je raison Ni-Ki ?

La fatigue commence à prendre le dessus, j'en perds mes moyens, et c'est pas du tout cool à voir. Je te dédie tout ces mots, écrit par ma belle personne, qui ne seront jamais lus, ni entendues, mais au moins, je te les aurais écrits.

Pour toi, mon ange, sache une dernière chose, promis cette lettre va s'arrêter, je veux uniquement te dire ce que mon cœur me suppliait de t'avouer depuis ton décès, encore désolé.

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Je t'aime Ni-Ki, on se reverra dans l'eau delà, j'en suis convaincu.
Sim Jaeyun.

tears. +ykOù les histoires vivent. Découvrez maintenant