CHAPITRE UN : UNE RENCONTRE INATTENDUE [PREMIÈRE PARTIE]

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Nous étions au début du mois de Septembre de l'année 2017, plus précisément le 5 et ce jour-là, aucun magasin n'était ouvert car aux États-Unis, la fête du Travail battait son plein.

Ce matin, Jefferson Gold avait du mal à trouver la motivation pour se lever du lit parce que la veille, il est resté éveillé en jouant à un jeu de combat en ligne.

Die, son fidèle compagnon aboya une dizaine de fois pour le réveiller.

Après un long bâillement, il frotta ses paupières, s'étira et se leva.

— Deux minutes, Die... Papa se lève, bougonna-t-il.

Les aboiements se firent plus fort et à l'entente de son maître, le doberman étira vite ses pattes avant de remuer la queue. Ensuite, il avança vers son placard, sortit un pantalon de survêtement qu'il enfila et partit dans la salle de bain se laver le visage.

Sa paire de baskets aux pieds, il quitta la maison, laisse de chien à la main, prêt pour une nouvelle journée. À quelques pas de chez lui, se trouvait une forêt remplie d'arbres, de fleurs et de buissons, suivie d'un chemin de terre. C'était l'endroit idéal pour se promener ou faire un jogging.

Jefferson Gold a toujours été solitaire et ne quittait guère sa zone de confort.

En outre, les seules fois où il prit sa voiture, c'était pour faire le trajet maison-courses et travail-maison. Après avoir couru pendant quelques minutes, il reprit sa marche habituelle jusqu'à son domicile.

Durant sa marche, il se demanda ce que devenait ses parents, surtout son père, pour qui il ne ressentait rien d'autre hormis une haine intense. Jefferson se dit que ça lui ferait bizarre de le revoir après le mal qu'il lui a causé.

Pour découvrir sa réaction, il se fit la promesse qu'un jour, il retournerait à Los Angeles, dans la maison de son enfance. Comme ça, il reverrait Michael, Luna et Ella, ses frères et sœurs qui lui manquaient sans cesse.

***

Quand il arriva au pied de son appartement, un grand étonnement s'afficha sur son visage.
Une femme se tenait sur le pas de la porte, la figure remplie de larmes.

Ce n'était pas n'importe qui, c'était sa mère.

Le point qu'ils avaient en commun était leurs iris, bleus comme l'océan atlantique.

Par contre, son comportement était un mixte des deux. À la fois doux comme un agneau, gentil et charmant, sa seconde facette était froide, distante, distante, arrogante et insensible. Qu'est-ce qu'elle fait là? Pourquoi est-elle là ? Depuis combien de temps m'attend-elle? rumina-t-il.

Die, ravi de voir une autre personne que son propriétaire, commença à remuer gaiement la queue. Jefferson était affolé, il ne comprit pas la circonstance de sa visite imprévue.
Effectivement, c'était étrange, justement alors qu'il pensait à eux, voilà qu'elle était présente, nez à nez en face de lui. Les glapissements du Doberman le ramena à l'instant présent.

En dépit d'une certaine irritation, Jefferson hésita à la cajoler. Il n'avait jamais aimé la voir s'effondrer. Elle fouilla dans son cabas à la recherche d'un mouchoir pour essuyer son visage dégoulinant. Madame Gold le trouva et en un clin d'œil, sécha ses larmes. Puis, grâce à un miroir de poche, se regarda avant de prendre parole.

— Laisse-moi te regarder mon amour, dit-elle en le dévisageant. Je suis sincèrement désolé... J'espère vraiment qu'un jour tu trouveras la force de me pardonner.

Il ne répondit pas immédiatement et se contenta d'attendre la suite. Pardonner était un acte pour lequel il n'était pas encore prêt.

Si vos parents vous abandonnaient, seriez-vous capable de leur pardonner ?

Après un mutisme, il proposa à sa mère de le suivre chez lui puisqu'il ne souhaitait pas discuter à l'extérieur. Ses voisins étaient de véritables commères et il n'aimait pas être un sujet de discussion.

Jefferson Gold vivait au premier étage de l'immeuble et préférait prendre les escaliers plutôt que l'ascenseur car cela lui faisait faire de l'exercice et l'aidait à perdre du poids.

— On ne pourrait pas monter dans l'ascenseur ? Lui demanda-t-elle en voyant qu'il se rendait en direction de la porte menant aux escaliers.

Exceptionnellement, il tourna les talons et grimpa dans celui-ci dans le but de lui faire plaisir. En plus, Jefferson avait une peur bleue de cet engin. Il envisageait toujours le pire.

***

— S'il te plaît, entre. Ne reste pas dehors, annonça-t-il.

Il rentra à l'intérieur de l'appartement, suivi de très près par sa mère et son chien.

Hanna Gold examina le lieu de vie de son fils aîné avec attention et constata la saleté du séjour. Un peu de nettoyage ne ferait pas de mal, pensa-t-elle. D'ailleurs, une drôle d'odeur émanait de la pièce.

En dehors de l'appartement, elle n'appréciait pas le quartier. On pouvait y voir des gens fumer et vendre toute sorte de drogue.

Toutefois, elle garda ses pensées pour elle-même. Cependant, si elle se souvenait bien, la dernière fois qu'elle l'a vu, c'était un jour triste. Il s'agissait des funérailles de sa grand-mère maternelle et cela remontait à dix ans.

Depuis tout ce temps, son mari ne voulait plus qu'elle soit en contact avec lui. Désormais, dix ans après ce décès, malgré l'interdiction de son époux, elle est venue vers son fils aîné, avec un objectif bien précis ; celui de le convaincre de rentrer à Los Angeles, quoiqu'il arrive.
Voir sa famille réunie était son souhait le plus cher. Une fois dans la cuisine, Jeff demanda à sa mère si elle voulait quelque chose à boire.

— Oui, je voudrais du thé, si tu en as, affirma-t-elle.

Suite à son affirmation, il prépara le thé et lui demanda à nouveau la raison de sa venue auquel elle n'avait pas répondu. Cela faisait quand même des mois qu'il n'avait pas de nouvelles.

Peut-être que s'il ne lui en voulait pas, il lui donnerait des nouvelles... Mais sa fierté l'empêchait de se l'admettre.

Jefferson ne réfléchit pas un instant à la grande surprise qui l'attendait.

JEFFERSON GOLD (1ER jet) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant