Chapitre 16

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Isabelle se rapprocha doucement de la chambre de son amie et de son frère sur la pointe des pieds. Le parquet grinçant légèrement sous ses chaussures lui faisait redouter que l'un deux ne se réveille et ne découvre ce qu'elle s'apprêtait à faire. Rien de bien légal, mais cela était nécessaire. Tous les moyens sont bons pour trouver la paix. La jeune femme enfila son manteau couleur charbon dans le but de ne pas être repérée puis s'empara de son trousseau de clés afin de pouvoir rentrer sans éveiller les soupçons. Ses pas la guidèrent en direction d'un bar reculé de toute l'agitation de la ville, elle poussa la porte et pénétra dans le lieu quasiment vide.

Son regard balaya la pièce avant qu'il ne repère une silhouette au fond de la salle en apparence éméchée. La jeune femme se dirigea vers l'individu puis se racla la gorge pour signaler sa présence. La personne se tourna à demi sans toutefois montrer son visage. Après un instant de silence, il lui fit signe de le suivre et prit la direction d'une porte de service. Un coup d'œil derrière elle afin de vérifier qu'elle n'était pas suivie et Isabelle y pénétra sur les talons de son guide. La luminosité manquait pour cause d'anonymat, cependant un filet du rayon de la lune éclairait partiellement la pièce sans pour autant révéler les traits de son interlocuteur. Celui-ci était de grande taille et clopinait de façon infime, laissant deviner à la jeune femme un accident récent qui avait laissé des traces indélébiles. Un léger parfum d'homme flottait dans l'air, attaquant doucement ses narines qui la piquèrent légèrement.

Le rendez-vous venait de cette personne, qui n'avait souhaité la voir personnellement, seulement si Isabelle venait seule et n'était au courant du lieu de rencontre qu'au dernier moment. Conditions que la jeune femme avait tout de suite acceptées. Cet homme possédait des informations utiles quant à la suite de son plan, lui avait-il, laissé entendre.

— Vous souhaitiez me communiquer certains détails. Pourrais-je connaître lesquels ? entama Isabelle sans s'embarrasser de politesses inutiles.

Un frottement répondit à sa question tandis que sa patience commençait à s'effriter.

— Les éléments que je suis prêt à vous faire parvenir ne doivent en aucun cas être divulgués. Et ce, sous aucun prétexte.

La voix glaciale de l'homme claqua avec rudesse dans l'arrière pièce du bar. Isabelle aperçut un nuage de buée se former à la suite des paroles de l'homme.

— Je vous prie de croire que vos confidences sont entre de bonnes mains et qu'elles ne seront pas utilisées afin de vous discréditer, affirma la jeune femme d'une voix sèche, interdisant de prétendre le contraire.

— Je pense dans ce cas que de notre collaboration ressortira que de bonnes choses, répondit de la même manière son interlocuteur en tendant sa main gantée de cuir beige.

Isabelle la serra avec force sans se laisser intimider par le manque de tonalité dans la voix de l'individu. Toutefois, elle n'était pas venue pour un simple échange de poignée de main. Elle voulait ces informations aujourd'hui et tout de suite !

— Seulement, il me semble avoir lu dans le mail que vous m'avez fait parvenir que des éclaircissements me seraient rapportés. Des éclaircissements que vous donneriez sous formes des informations que je vous ai demandées.

La réplique glaciale d'Isabelle figea un instant l'homme avant que celui ne retire sa main avec prudence. Un souffle sortit de ses narines, montrant son agacement.

— En effet. Vous êtes très attentive, madame, commença-t-il en se retenant de laisser éclater sa frustration. Je ne puis que vous dire que les personnes que vous recherchez plutôt activement se sont éparpillées partout dans le monde. Néanmoins, nous avons eu vent que deux d'entre eux se trouvaient ici même à New-York. Nous avons malheureusement perdu la trace des autres.

Un Soleil brisé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant