Scandal [ANCIENNE ÉDITION]

Chapitre 37 - Tyler

Après le shooting, le photographe nous a montré plusieurs prises et je dois avouer qu'elles sont sublimes, autant les unes que les autres, mais particulièrement celles qu'il a prises lorsque nous rigolions.

Par chance, grâce aux vêtements amples, on ne voit mon érection sur aucune des photos.

— Bravo à tous, nous avons tous bien travaillé !

En chœur, nous applaudissons.

— Mangeons ! lance l'un des éclaireurs lorsque la livraison de pizzas arrive.

— Ça tombe bien, je mourrais de faim, déclaré-je en me jetant sur la quatre fromages.

Soudain, je me rappelle du fait que Harper est végétalienne et que personne n'a pensé à commander un plat spécial pour elle.

Ainsi, j'attrape dans ma poche mon téléphone et ouvre une application de livraison de repas et commande rapidement une salade vegan.

Celle-ci s'est déjà isolée au bord de l'eau, les yeux fixés sur l'horizon.

Un instant, j'hésite à la rejoindre. Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée. Parce que je suis toujours aussi perdu et qu'elle ne veut probablement plus jamais entendre parler de moi en dehors de l'aspect professionnel.

Elle m'a rejeté, et ça fait mal, mais ne pas savoir pourquoi cela me fait mal est encore pire.

Elle est immobile, la tête redressée, les mains caressant le sable brûlant.

Le sourire au coin de ses lèvres me fait frémir, me rappelle à quel point cette femme est belle et à quel point je ne mérite pas qu'elle m'offre son corps, même une seule fois.

Elle a eu raison de me rejeter.

Qui voudrait d'un mec détruit comme moi ? D'un mec qui se prend pour le roi du monde alors qu'il n'est qu'un acteur dont la carrière pourrait prendre fin à chaque instant ?

Elle mérite tellement mieux que ma minable personne, elle mérite quelqu'un qui est capable de l'aimer.

Elle ne mérite pas d'un homme uniquement capable de lui offrir du sexe – aussi bon peut-il être.

Alors pourquoi est-ce mes pieds avancent tout seuls jusqu'à elle ? Pourquoi mon corps s'assied à côté d'elle ?

Elle tourne alors la tête vers moi.

— Salut.

— Salut, sorcière.

Un sourire naît sur ses lèvres.

— Je te dérange ? lui demandé-je soudain, nerveux que ce soit le cas.

— Non. Je me demande seulement ce que tu peux bien vouloir faire ici, avec moi.

— Il faut bien faire semblant que nous sommes ensemble. Si je reste avec eux toute la soirée alors que tu es là, toute seule, ils vont savoir que quelque chose ne tourne pas rond.

Une ombre s'abat immédiatemment sur Harper, comme si mes paroles l'avaient blessée.

— C'est vrai, répond-elle avec moi de joie que précédemment.

— Vous avez commandé une salade ? lance en français quelqu'un au loin.

— Je reviens, annoncé-je donc à Harper alors que je me lève pour me diriger vers le livreur.

Le sable s'insinue dans mes claquettes, me faisant grimacer.

— Bonjour, dis-je dans un français correct en arrivant au niveau du livreur. C'est pour moi.