Chapitre 10.2

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Je récupérais le téléphone en griffonnant une note sur le calepin à côté du clavier d'Apple avant de monter le poser dans la chambre de la Frenchie.

Elle dormait quand j'arrivais, discrètement je lui posais le téléphone et le mot sur l'oreiller à côté d'elle avant de partir. Elle ne broncha même pas et je me permis de l'observer dormir pendant un bref instant. Elle était mignonne quand elle n'avait pas d'idées en tête.

Comme dis, je fis le tour du périmètre avant de partir travailler. Aujourd'hui, je restais au dépôt pour faire un peu de paperasse et aussi m'occuper de la confection d'une commande spéciale : une table à rénover.

Mon téléphone vibra une première fois m'annonçant l'arrivée d'un message, avant même que j'eusse le temps de sortir le matériel pour me mettre en place.



Teddy dit merci pour le téléphone, mais ce n'était pas nécessaire si je ne peux pas l'utiliser.



Les premiers mots du message me firent sourire, et je ne pus m'empêcher de voir sa mine renfrognée en lisant la suite du message.



Garde-le sur toi en cas de besoin.

                                                              J'imagine que m'ennuyer ne fait pas partie de la liste des besoins ?

Non.

                                                                             Donc je peux le mettre dans un placard car il me sert à rien.



Sa réponse me contraria instantanément et je l'appelais, elle ne décrocha pas de suite et ma patience s'envola.

— Si le téléphone était dans ton placard, je te mets une fessée en rentrant, lui grognais-je dessus dès qu'elle répondit.

— Tu sais quoi ? J'ai même pas envie, Silent Boy. Sur ce, elle me raccrocha au nez.

Non mais c'était quoi ce plan ? Me raccrocher au nez ? À moi ? Je la rappelais à nouveau, mais personne ne décrocha. J'essayais à nouveau, toujours rien. Au bout de quatre appels, ma patience avait foutu le camp et je montais sur ma moto pour lui botter le cul au MC, quand elle décrocha enfin.

— Tu peux me dire à quoi tu joues ? Lui aboyais-je dessus.

— Phenix ? me répondit une voix définitivement masculine à l'autre bout de la ligne et j'en serrais la poignée de ma Harley.

— Qui est-ce ? demandais-je en détachant chaque mot.

— Java, m'informa le prospect après un bref silence.

— Où est-elle ? J'avais articulé ces trois mots avec tout le self control encore en ma possession alors que je me redressais de la moto.

— Elle est en train de descendre les marches, elle m'a taxé une cigarette et veux fumer seulement dehors. Elle m'a dit que la ligne était pour moi en me passant le téléphone, désolé.

— Passe-la moi, lui ordonnais-je.

Je l'entendis descendre les marches en courant pour la rattraper.

— Frenchie, l'entendis-je, il veut te parler !

— Il aboie toujours ? demanda-t-elle au bout d'un instant.

What a shitty American Trip.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant