Scandal [ANCIENNE ÉDITION]

Chapitre 40 - Tyler

Ma tête tourne tellement fort.

Je m'en veux d'avoir tant bu, mais cela m'a fait du bien.

Cela m'a aidé à oublier le fait que j'ai eu envie de foutre la tête de ce connard dans le mur – environ cent fois.

Comment peut-on, au vingt-et-unième siècle, être encore si sexiste et discriminer les femmes de cette manière ?

Pense-t-il sincèrement que qui que ce soit l'admire pour traiter une femme comme un objet sexuel qui ne ressent rien ?

Aux expressions du visage de Harper et à son urgence à boire, j'ai facilement pu deviner qu'elle se battait avec le même type de pensées que moi – même si j'imagine qu'elle avait de grandes envies de meurtre.

Heureusement, le chauffeur nous attendait patiemment devant le casino, prêt à nous rammener à notre hôtel.

Lorsque nous arrivons enfin à la porte de notre suite, nous y entrons et tombons sur le sol.

Harper est à présent allongée sur moi, et au lieu de se relever pour me fuir, elle m'enlace.

Et ne me lâche plus.

— Harper, chuchoté-je, soudain bien plus sobre que précédemment.

— Tais-toi, grogne-t-elle en attrapant ma nuque pour approcher mon visage du sien.

— Tu fais quoi ? la questionné-je alors qu'elle paraît vouloir m'embrasser.

— Ce qui se passe à Vegas reste à Vegas, déclare-t-elle en m'embrassant. Demain, on dira qu'il ne se sera rien passé.

Putain de merde.

Naturellement, mes yeux se ferment, acceptant ce baiser avec joie.

Ce baiser que j'ai tant attendu.

Ce baiser que j'ai tant voulu.

C'est tellement plus facile d'accepter qu'elle m'offre cela plutôt que de l'entendre me dire que s'embrasser est une erreur.

Je sais que demain, je devrais faire comme si cela ne s'est jamais passé, et au fond, j'espère que l'alcool s'en chargera pour moi.

— Tu es sûre de toi ? Pas de regrets ?

— On ne peut pas regretter si l'on oublie, annonce-t-elle en souriant.

J'hésite entre lui crier que je n'ai aucune envie d'oublier et de lui dire qu'elle a raison.

Parce que bien que je sois perdu quant à ce qu'elle représente pour moi, je sais qu'elle compte.

Cela a beau me faire peur, je ne peux plus me le cacher, je ne peux plus me mentir à moi-même, c'est impossible, c'est infaisable.

— Ouais, t'as raison, finis-je par répondre à contre-cœur.

Pitié que l'alcool m'aide à tout oublier, pitié que j'ai bu suffisamment pour ne plus me souvenir demain.

Ce sera tellement plus simple.

Harper sourit alors, me faisant fondre, me faisant momentanément oublier mes tourments.

J'arrête alors de réfléchir et prends les choses en main.

Ma bouche percute la sienne si fort que nos dents s'entrechoquent.

Nos langues jouent l'une avec l'autre, nos mains parcourent déjà le corps de l'autre.

Ses doigts s'insinuent sous mon t-shirt, me donnant des frissons.

Déjà, mon entre jambes se réveille.

Déjà, mon coeur bat plus vite alors que ma respiration devient haletante.