chapitre vingt-huit

30 9 37
                                    



« – Woo, mon petit Woo...

Oui...?

Je vais pas passer par quatre chemins, je suis pas comme ça. Alors passons direct aux choses sérieuses. Le noiraud déglutit. Est-ce que t'as un crush ? »

À ces mots, Wooyoung piqua un fard monstrueux, fuyant le regard de tous, ne sachant où poser ses prunelles et cherchant désespérément un point d'ancrage, quel qu'il soit. Son meilleur ami n'en menait pas large non plus. La réaction du noiraud au grain de beauté le laissait troublé, et si une part de lui, infime, s'osait à espérer, celle bien plus importante et surtout réaliste selon lui était prise d'un douloureux coup à la poitrine. À sa réaction, il était évident que la réponse à la question du blanc était positive.

Le bleuté, soucieux d'apporter son soutien au noiraud qui semblait presque paniqué, lui caressa lentement le dos en lui adressant un sourire le plus tendre possible. Et ce sourire, une certaine personne ne le loupa pas. Mais elle ne dit rien, préférant se plonger dans les méandres de ses pensées pleines de doute plutôt que de continuer à regarder cette scène qui l'atteignait plus qu'elle ne souhaitait le laisser paraître.

Après plusieurs longues secondes, Wooyoung se racla la gorge dans le but d'éclaircir sa voix, et tous paraissaient scotchés à ses lèvres, dans l'attente de sa réponse. Les lèvres tremblantes, il lâcha un faible :

« – Gage. »

Jeongin s'apprêtait à enchérir quelque chose mais le bouclé contre son dos lui serra la main, lui intimant de ne rien dire, ayant capté l'émoi de jeune homme. Le blanc comprit alors le message et proposa son gage, une idée derrière la tête et l'envie de faire avancer les choses.

« – Lèche le cou de la personne dont tu es le plus proche. »

À ces mots le noiraud suffoqua presque, manquant de s'étouffer avec sa salive. Tous les regards se braquèrent sur lui, ce qui lui mit un coup de stress supplémentaire. Remarquant sa détresse, Jisung serra sa main avec affection, comme pour l'encourager.

Tremblant, Wooyoung se leva de sa place et commença à avancer d'une lenteur à en mourir. Comme tous s'y attendaient, il prit la direction de son meilleur ami. Le bicolore le voyait s'avancer vers lui et ne savait pas où se placer, s'agitant imperceptiblement sur son séant. San paniquait peut-être presque autant que le noiraud, et Minho le sentait, entendant sa respiration s'accélérer.

Lentement, le regard fuyant celui de son meilleur ami, Wooyoung s'agenouilla devant le bicolore et posa doucement ses mains sur ses épaules. Après une grande inspiration, il osa enfin relever les yeux, et plongea à tête baissée dans les prunelles sombres de son meilleur ami, qui le regardaient dans un mélange d'émotions indescriptible. Là, le cœur du noiraud rata un battement, peut-être deux. Les yeux de San étaient vraiment magnifiques, c'est la seule pensée cohérente qu'il parvenait à avoir à l'instant. Un souffle saccadé lui échappa, venant s'écraser contre le visage de celui qui lui faisait face et semblait attendre qu'il s'ose à bouger, à agir. Qui attendait presque avec impatience que le noiraud effectue son gage. Ça y est, il le pensait. San était impatient. Il désirait plus que tout sentir les lèvres de son meilleur ami contre la peau sensible de so cou, qu'il imaginait d'une douceur incomparable. Il était tellement focalisée sur cette sensation grisante qui lui tordait le ventre qu'il failli manquer la phrase murmurée par le noiraud.

« – Je peux ? Osa à peine formuler Wooyoung, fébrile au possible. Il avait peur, peur que tout change, peur de se retrouver face à une évidence qu'il ne pourrait plus nier une fois ce gage effectué. Et par-dessus tout, il avait peur de la réaction de San. Il était terrifié à l'idée que celui-ci soit dégoûté par sa personne. Commençant à plonger dangereusement dans ce cercle vicieux de pensées suffocantes, la voix de son meilleur ami le ramena à la lumière.

Oui. »

Ce n'avait été qu'un chuchotis, et pourtant San aurait désiré le crier. Il voyait bien que son meilleur ami était en proie à un millier de doutes, et il se demandait pourquoi. Après tout, lui, n'attendait que ça. Alors qu'il amorçait un faible mouvement pour attirer Wooyoung à lui, il sentit le souffle de celui-ci percuter sa peau rafraîchie par la brise marine de milieu de soirée. À cette sensation, un milliard de frissons l'envahirent, et il retint un hoquet.

Hésitant, Wooyoung laissa sortir sa langue et avec minutie, il vint la poser contre l'épiderme du bicolore. Un soupir de contentement vint s'échouer dans son oreille gauche, sans qu'il ne s'y attende, et étrangement, ça l'encouragea. Il prit donc grand soin de lécher une parcelle du cou de son meilleur ami, entendant la respiration de se dernier s'affoler et tirant bizarrement un grand plaisir à cela. Au bout de quelques secondes, il s'éloigna de la peau couleur miel sur laquelle il venait de passer sa langue. En relevant les yeux, il tomba sur les pupilles en déroute du bicolore, dont les joues étaient rouges et la respiration hachée. Wooyoung rougit à son tour et n'y tenant plus, prit subitement son meilleur ami dans ses bras, fortement, avide de son contact qui ne lui avait que trop manqué. Contact auquel ce dernier répondit avec empressement, inspirant sans même s'en rendre compte le parfum de celui qui faisait battre son cœur à grandes goulées.

C'était eux, tous les deux, ensemble à nouveau, leurs âmes se mélangeant pour n'en former qu'une. Ils se retrouvaient après plusieurs heures sans interactions et ça leur faisait un bien fou, à l'un comme à l'autre. Wooyoung s'en voulut, et cette culpabilité se traduisit par une larme singulière, venant rouler contre sa joue pour s'écraser sur l'épaule nue de San, qui tressailli à cette sensation étrangère, et mit un temps à comprendre. Quand il saisit que cette perle d'eau appartenait à son noiraud favori, il ne put que le serrer un peu plus fort dans ses bras, rapprochant leurs corps à tel point qu'ils ne semblaient en faire qu'un.

Personne n'osait rien dire, certains détournaient même le regard pour laisser leur intimité au duo. Jisung lui, regardait tendrement Wooyoung, heureux que celui-ci retrouve son meilleur ami, ne serait-ce que pour un moment, et qu'il s'ose à laisser voler ses doutes en éclats pour cet instant qui n'appartenait qu'à eux. Minho, de son côté, ne lâchait pas le visage du bleuté une seconde. Et en le voyant le regard résolument planté sur Wooyoung, sa poitrine se serra, une seule question envahissant désormais son esprit ;

Jisung ressentait-il quelque chose pour le noiraud ?

✹✹✹

woo en proie à pleins de doutes mais dont le corps réagit de lui-même, ça va donner quoi à votre avis ?

san est un peu cramé pour le coup, mais bon le noiraud a des oeillères et est happé par la peur, alors je doute qu'il l'ait vu

minho un brin jaloux, ça va donner quoi? peut-être qu'il bougera enfin  qu'est-ce que vous en pensez ? 👀

~~~

je suis vraiment désolée pour le retard sur le chapitre d'aujourd'hui, j'ai eu des situations personnelles à gérer et je n'ai pas pu finir d'écrire à temps, voilà la raison tardive de ce post

~~~

en espérant que vous allez au mieux, je vous dis à vendredi !

prenez soin de vous <3

❝ à quand les beaux jours ? ❞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant