Chapitre 43 - Harper

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Je ferme les yeux.

Ma crise se fait plus intense, plus douloureuse.

Mes jambes, mes bras, mon corps tout entier tremblent comme si cela pourrait m'aider à me battre contre la maladie.

Mais rien n'y fait.

Aucune chance de gagner contre une telle douleur.

Je dois subir, sans rien dire, sans avoir le droit de me débattre.

Sans avoir le droit de contrôle sur mon propre corps.

Une décharge électrique parcourt ma colonne vertébrale avant de continuer dans tous mes nerfs, me faisant pleurer et crier sans que je puisse me retenir.

Rien ne peut m'aider.

Je ne peux que faire face seule face à mon mal.

Face au démon qui s'est installé en moi il y a plusieurs années, décrétant qu'il allait me détruire jusqu'à ce que je ne puisse plus rien faire.

La douleur est d'une telle intensité que je me demande un instant où est passé Tyler.

Je n'entends plus rien, je ne vois plus rien.

Mon corps fatigue à force de se battre, n'ayant pas eu le droit au repos cette nuit.

Je n'en peux plus.

Je veux que cela s'arrête, j'en ai besoin.

Je veux pouvoir respirer librement sans que les douleurs s'intensifient à chaque inspiration.

Je veux que mon corps arrête de trembler tant la douleur est importante.

J'ai besoin d'aller mieux au plus vite.

Mais je suis foutue.

Dans ce genre de moments si intenses, je ne peux rien faire.

Par le passé, j'ai pris tellement d'anti-douleurs pour les terrasser au lieu d'apprendre à les supporter que plus rien ne fonctionne sur moi.

Je déteste n'avoir aucune façon d'agir sur cette situation.

Ma maladie me crie de me taire et de souffrir.

Seulement souffrir.

Sans jamais me plaindre.

Je ne le supporte plus.

Pourquoi ce genre de maladie existe ? On dit souvent que tout ce qui existe dans ce monde a une raison d'exister.

Certaines maladies sont mortelles et bien qu'on cherche aujourd'hui des manières de les battre, elles existent pour faire le tri naturel.

Mais à quoi sert la fibromyalgie ? Elle ne cause que douleurs, détruit le moral et les émotions, peut parfois être dégénérative, mais elle n'est pas mortelle.

Au final, tes organes vitaux fonctionnent toujours aussi bien, même malade.

Au final, la maladie n'est utile qu'à faire du mal. Elle ne sert même pas au tri naturel que les scientifiques combattent jour et nuit.

Un nouveau spasme parcourt mon corps, me faisant grimacer, les mains s'accrochant aussi fort que possible à ce qui les entoure.

Laisse-moi, laisse-moi, laisse-moi, prié-je alors que ma douleur s'intensifie encore et encore, me donnant l'impression que cette crise ne prendra jamais fin.

Je veux seulement vivre, comme tout le monde, comme une personne normale.

J'ai beau, aux yeux du monde, paraître normale, je ne le suis pas.

Scandal [ANCIENNE ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant