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Par une belle soirée de printemps, Rose sortit sur le balcon de son appartement londonien, qui donnait sur la rue de l'asile. Elle aimait ces moments seule pendant que les autres profitaient des spectacles au Théâtre et à l'Opéra, des soirées mondaines... Elle entendit soudain, parmi le bruit étouffé des calèches, des cris provenant de l'asile. D'après la rumeur, l'asile abandonné servait d'abri aux sans le sou. Rose ne prêta pas attention à ce cri qui se faisait régulièrement entendre et qui était certainement émis par un des sans-abris qui avait pris possession de l'asile. Une singulière lumière venant également de l'hôpital abandonné attira l'attention de la jeune femme.







Rose quitta précipitamment son appartement, saisissant au passage une cape aussi rouge que sa chevelure. Il était rare de croiser des jeunes femmes dans les rue de Londres à cette heure indue, mais Rose voulait aller voir par elle-même ce qu'il se passer dans cet asile. Elle arriva devant un portail majestueux et immensément haut. Il n'était trop tard pour rebrousser chemin ! Mais c'était sans compter le tempérament aventurier de la jeune rousse qui prit la décision de pousser les grilles qui s'ouvrirent avec un crissement strident.







Entre herbes, ronces et buissons, Rose se fraya un chemin jusqu'à la bâtisse qui s'élevait devant elle comme une muraille infranchissable et dans laquelle une personne saine d'esprit n'oserait s'aventurer. Mais Rose ne craignait pas de s'y engouffrer. Le bâtiment apparaissait tel un monstre sous la lumière de la lune. La porte étant condamnée. Rose chercha un autre moyen d'entrer dans l'asile. Une fenêtre dont les barreaux étaient cassés lui permit de s'engouffrer dans les locaux, pour son bonheur ou pour son plus grand malheur ! Une fois à l'intérieur, elle fût stupéfaite. Bien qu'abandonné depuis plus de 15 ans, l'hôpital semblait fonctionner. Rien ne laissait supposer la présence des sans-abris. La jeune femme devait se trouver dans les locaux de l'administration, car même si la pénombre régnait en ces lieux, des bureaux, des documents et autres matériels administratifs étaient présents. Rose se rapprocha doucement d'une machine à écrire, quand soudain la fenêtre par laquelle elle s'était glissée dans l'asile claqua. Surement le vent ! pensa Rose. Le cliquetis d'une des machines à écrire se mit à retentir. Un message presque illisible à cause de l'encre desséchée, apparut : « la porte ». Rose fit un tour sur elle même et elle vit se dessiner la forme des pas sur la poussière du sol. Les traces se dirigeaient toutes vers un recoin sombre. Rose se mit à suivre les pas, elle sentit un frisson l'envahir ainsi que de la crainte. Les pas la menèrent tout droit aux anciens appartements du directeur auxquels Rose eut facilement accès. Un long couloir rouge apparu sur le mur duquel étaient encadrés des articles de journaux vantant l'excellente réputation de cet établissement ainsi que ses bons résultats dans le traitement de la folie. Rose se sentit oppressé et chercha le moindre signe de présence qui pourrait la rassurer. Mais il n'y avait rien ! Au bout du couloir, une autre porte conduisait à pièce dans laquelle se trouvait un bureau sur lequel était posé un cadre contenant la photographie d'une enfant au doux regard dans lequel brillait une étincelle. Non loin du portrait d'Hélène, la jolie petite fille, se trouvait un avis de décès et un journal. L'article parlait d'un certain Henri WEBER, patient de l'asile, qui, se soustrayant à la surveillance des infirmiers, avait réussi à s'introduire dans la chambre de la petite fille de 10 ans et à l'étrangler. La maman d'Hélène mit fin à ses jours peu de temps après le drame. Quant au directeur, il devint fou de chagrin et il se fit interner dans son établissement. Placer à l'isolement, un jour pourtant il disparu de sa chambre sécurisée et on ne retrouva qu'une trace de sang au plafond. Une famille maudite ! voilà comment se terminait l'article. Relevant la tête Rose tomba nez à nez avec une ombre d'où s'échappait des sanglots presque inaudibles. Prise d'une peur incontrôlable, elle se mit à courir sans regarder derrière elle et enjamba les différents obstacles qui se dressaient sur son chemin avec une force surhumaine. Rose ouvrit différentes portes afin de s'échapper mais dès qu'elle en ouvrait une elle entendait des cris abominables, plein de douleur.







Sans s'en rendre compte, Rose avait traversé le bâtiment entier et se trouvait désormais au cœur même de l'hôpital. Prise d'effroi, elle se dirigea vers une pièce dont la porte était entrouverte et qui laissait une lueur s'échappait. Elle regretta vivement son choix. Les murs étaient souillés de tâches rougeâtres et de griffures, un lit avec des sangles occupait le milieu de la pièce et on pouvait ressentir toutes les souffrances endurées dans cette pièce. On pouvait entendre les pleurs, les cris, la peur de tous ces pauvres êtres qu'on avait torturé sous prétexte de les soigner. Une goutte tomba sur l'épaule de Rose, ce qui la fit revenir dans le monde présent. Elle pressa ses doigts sur sa cape mouillée et elle ramena sa main devant son visage. Elle sentit des gouttes chaudes tombées sur son front, c'était du sang. Il n'en fallut pas plus à Rose pour s'évanouir mais avant elle vit une ombre au-dessus d'elle. Quelque temps plus tard, Rose se réveilla dans son lit avec une affreuse migraine. Elle se leva et se dirigea vers son miroir dans lequel elle vit son reflet, sa belle chevelure rousse était mêlée à du sang séché. Et soudain elle vit Hélène...



                                                                FIN 


bonjour, bonsoir je suis une adolescente qui cherche un début dans l'écriture... n'hésiter pas a vous aboner ou a aimer la nouvelle !   c'est déjà beaucoup . MERCI!

Dans la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant