CHAPITRE QUARANTE-ET-UN

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CAMERON

En voyant Josh sur le pas de ma porte, j'ai comme une impression de déjà vu. Sauf que la dernière fois, c'était moi qui me tenait sur son palier et je le suppliai presque de me laisser entrer pour que je puisse voir Emery. Ce con a le même regard de chien battu que j'avais à l'époque. Il me fait presque de la peine. Presque. 

     -Tu comptes me laisser poiroter là ou tu vas me claquer la porte au nez ? 

-Les deux sont tentants. 

     Malgré ça, je me décale d'un pas et l'invite silencieusement à entrer. Il hésite le temps d'une seconde et finit par franchir le seuil de la porte en me regardant comme s'il me soupçonnait de cacher une hache derrière mon dos. 

     -Sympa ton appart', me lance-t-il. 

-Comment est-ce que tu as su où j'habitai ? 

-J'ai demandé à ton pote Slade et il a craché le morceau. 

-Parce que tu as le numéro de Slade ? 

-Ça t'étonne ? 

     Refermant la porte derrière lui, je hoche nonchalamment des épaules et me dirige automatiquement vers la cuisine. 

     -Laisse tomber, réponds-je. En fait, je m'en fou. Qu'est-ce que tu fais chez moi ? 

-Je crois que tu le sais déjà. 

-Ah bon ? 

-Je suis venu pour m'expliquer. 

-Concernant quoi ? 

     J'ouvre la porte du frigo et sors deux canettes de soda. J'aimerai bien lui offrir une bière ou autre chose de plus corsé mais je n'ai rien de tout ça. Josh peut bien le comprendre. C'est une règle logique quand on est un ancien alcoolique. Pas d'alcool chez soi, pas même pour les invités. 

     -Concernant ce que tu as appris l'autre soir. Tu sais, à propos d'Em et moi. 

-Tu t'es déplacé pour rien. Je n'ai pas besoin d'explication. 

-Ah non ? 

     Je secoue la tête de gauche à droite en signe de négation. 

     -Alors pourquoi est-ce que j'ai l'impression que tu as envie de m'en coller une ? 

-C'est faux. 

-Ne me raconte pas de conneries, Thatch. Tu m'en veux, on le sait tous les deux. Tu n'es peut-être plus avec elle depuis une éternité mais ça te fait mal de savoir qu'il y a eu quelque chose entre elle et moi. 

-Tu viens de le dire. On est plus ensemble, Emery et moi. Je ne suis pas jaloux et tu ne me dois aucune explication. 

     Je pose les deux canettes décapsulées sur le comptoir et fait glisser la sienne jusqu'à lui. Il la réceptionne sans même la regarder et continue de me fixer d'une façon qui me laisse penser qu'il n'est pas prêt de lâcher l'affaire. 

     Ce que je peux détester ce con parfois

     -A une époque, tu savais mentir bien mieux que ça. 

-Va te faire foutre, grogne-je avant d'avaler une gorgée de soda. 

-Admets au moins que tu as eu envie de me mettre une bonne droite l'autre soir au club. 

-Qu'est-ce que ça changerait ? 

-Rien, dit-il d'un air qui m'agace. Simple intérêt personnel. 

THE WAY - LE DILEMMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant