Jane
-Comment tu te sens aujourd'hui Jane ? Me demande monsieur Millers d'un ton calme comme s'il avait peur de trop me bousculer.
-Et bien je suis sortie de mon lit alors on peut dire que ça devrait aller. Non?
-Oui, effectivement, mais je voulais savoir comment tu te sens à l'intérieur Jane.
-Et bien comment vouliez-vous que je me sente?
-Jane, tu as la réponse à ta propre question et tu le sais très bien.
Monsieur Millers est vraiment un très bon psychologue mais il a le don de m'énerver plus que tout, avec son expression toujours confiante, comme si chaque problème avait sa solution, comme si « chaque traumatisme pouvait apporter de l'évolution mentale ».
Il est du genre à apporter de la lumière même dans les endroits les plus sombres.
Sérieusement, il est fait pour son travail, tellement que ça en devient effrayant. Comme si on la mis au monde pour aider les âmes les plus tourmentées.
J'étais une de ces âmes, celle qui autrefois brillait dans un ciel dégagé. Je ne cessais de respirer l'air à plein poumon, j'étais heureuse jusqu'à ce soir-là, le soir où tout a changé...
Depuis l'accident, mes parents ont décidé que je devais suivre une thérapie pour éviter de sombrer dans l'obscurité et la culpabilité , même si les ténèbres sont beaucoup plus encombrantes et puissantes.
C'est facile de sombrer dans l'obscurité, mais ça l'est beaucoup moins quand il s'agit d'en sortir.
-Je suis... vide. Je réponds d'une vois qui tremble en regardant mes ongles ensanglantés.
-Comment suis-je censée avancer après ce que j'ai fait?
-Ce n'était pas de ta faute Jane, les choses sont injustes mais ne mets pas toute la faute sur toi.
-Mais j'étais au volant de la voiture, je suis responsable.
-Oui, certes tu étais au volant mais Abby aurait très bien pu être à ta place.
-Elle ne voulait pas qu'on prenne la voiture aussi tard, c'est moi qui a insisté.
-En prenant cette décision, tu savais ce qui allait se passer?
-Non, bien sûr que non, mais...
-Jane, tu n'es pas responsable!
*
Après chaque séance terminée, j'ai pris l'habitude de marcher, marcher pour respirer, marcher pour fuir les appels quotidiens de ma mère pour me demander comment c'est passé mon rendez-vous.
Ma mère est le genre de personne qui s'inquiète beaucoup trop pour la santé mentale des gens, surtout pour la mienne. Ce que je peux comprendre, vu ce qui s'est passé, mais ce qu'elle n'arrive pas à comprendre, c'est que chaque appel me prouve une fois de plus que ma santé mentale est au plus bas.
J'essaye vraiment de sortir des ténèbres qui m'emprisonnent chaque jour.
Mais comment réussir sans un point d'ancrage ? Abby était le mien, une de ces âmes qui vous donnent envie de vivre chaque jour un peu plus.
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Une âme tourmentée
RomanceAlors que Jane est au plus bas suite à un accident de voiture qui a bouleversé toute sa vie, elle sombre dans la culpabilité sans savoir comment surmonter ce traumatisme. Et alors qu'elle est au plus bas, le jeune et mystérieux Luc Harrison, joueur...