Aéroport Capodichino, Naples-6 h 00
ALESSANDRO
Valise et téléphone en main, je regarde les dernières nouvelles pour m'assurer qu'un volcan n'est pas rentré en éruption et que notre vol n'est pas annulé.
Hélas, le ciel est bleu et sans aucun nuage à l'horizon.
Je grogne en rangeant mon téléphone.
En voyant cela, mon père tente une approche.-è un nuovo inizio per tutti noi, Alessandro. Ti ci abituerai, Dit-il. (c'est un nouveau départ pour nous tous, Alessandro. Tu t'y habitueras.)
Je ne prends pas la peine de répondre et lui lance un regard noir.
Bien sûr que non, je ne m'y habituerai pas. C'est son nouveau départ à lui, ce n'est pas le mien.
Je lui en veux de m'avoir forcé à l'accompagner, j'ai 18 ans, j'aurais très bien pu me débrouiller seul à Naples. Quand j'essaye d'en discuter avec lui, il ne veut rien entendre. Il veut que je rencontre sa nouvelle copine et sa fille.
Quelle perte de temps.
Mais quitte à être contraint d'habiter en France, je vais faire en sorte d'être le plus infecte possible, afin de faire regretter ces actes à mon père.☁︎☁︎☁︎☁︎☁︎☁︎☁︎☁︎☁︎☁︎
Trois heures plus tard, nous arrivons devant une grande maison moderne. Le jardin est décoré avec des arbustes taillés en forme de boules et une pelouse vert clair fraîchement tondue. Plus loin, il y a des arbres fruitiers et des fleurs colorées.
Je dois bien l'avouer : cette maison est magnifique.
Nous entrons dans la demeure et sommes accueillis par une dame potelée et souriante.
Elle embrasse mon père sur la joue et me salue d'une longue et interminable étreinte.Bon sang ce que les Français peuvent être collants...
Je prends l'air le plus dégoûté qui soit et suis les amants dans la cuisine.
Mon attitude installe instantanément une atmosphère tendue. Ils sont gênés, cela peut se sentir à des kilomètres à la ronde.Parfait...
Personne ne parle. Ni mon géniteur, car il ne parle pas français, ni sa copine puisqu'elle a l'air de ne pas savoir comment engager la conversation. En même temps, je la comprends. Pourquoi avoir choisi un homme qui ne te comprend pas ?
Pour briser ce silence pesant, Caroline appelle sa fille pour que nous fassions connaissance.Les présentations... super.
Je soupire en entendant le prénom de l'inconnue qui va me servir de colocataire. Mon père voit cela et n'apprécie pas. Il me fait signe de bien me tenir.
Pour toute réponse, je lève les yeux au ciel. Je l'entends jurer une insulte en italien.
Pathétique.
C'est finalement une jeune fille brune à la silhouette élancée et au visage angélique qui fait son apparition dans la cuisine.
Elle ne ressemble pas du tout à sa mère, au contraire.
Elle analyse nos visages et commence à parler à sa mère.
Je continue à mettre en place ma stratégie et l'ignore. Je ne veux pas savoir qui elle est, je connais son prénom, c'est déjà bien assez.
Je la regarde du coin de l'œil.
Ce serait hypocrite de ma part si je disais que cette fille n'est pas belle.
Elle a au moins cela.
Elle se tourne vers moi et me souhaite la bienvenue en italien.
Et en plus son accent est parfait.
Décidément, j'ai été mauvaise langue.
La traiter d'idiote, car je parle déjà français est peut-être un peu démesuré aux vu de la situation, mais je suis certain qu'elle s'en remettra.
Si elle continue à s'enfuir dès la première insulte, la cohabitation va être terriblement longue...
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Fuis moi, je t'aime
Ficção AdolescenteElle était joyeuse et innocente. Il était froid et distant.