La forêt sans retour

Chapitre 2 : Le cri

Suite à sa vision d'horreur, Lucye avait poussé un cri si puissant qu'il réveilla son chien, qui pourtant dormait profondément, et arriva jusqu'au village, ce qui ne manqua pas d'effrayer tous les habitants ainsi que sa mère. Mais qu'avait-elle bien pu voir.

Il s'agissait en fait d'un arbre, jusque là rien d'alarmant, sauf que cet arbre venait de lui demander ce qu'elle faisait seule ici. Il s'agissait effectivement d'un arbre qui parle. Le chien se mit à attaquer l'arbre, mais en vain. L'arbre ordonna à la fillette de rentrer chez elle, mais elle refusa car elle était venue pour ça. L'arbre la menaça de mort, mais Lucye vit qu'il n'était pas sincère et se mis à lui poser des questions.

« Qui êtes-vous ? Comment cela se fait-il que vous puissiez parler ? Dit-elle.
Ce à quoi l'arbre lui répondit, Je suis un ancien de la forêt, mon rôle est de protéger celle-ci. Quand à mon prénom je n'en ai pas. Maintenant rentre chez toi, ordonna t-il à Lucye. »

Mais Lucye était bien déterminée à en savoir plus, elle décida donc de s'assoir et de réfléchir. L'arbre lui dit : « À quoi réfléchis-tu donc fillette ?
- Je cherche un prénom à te donner... hum... J'AI TROUVÉ !!!
- Calme toi pas besoin de crier.
- Oui pardon excuse moi.
- Bon. Donc quel est le nom que tu m'as trouvé ?
- Ha oui c'est vrai, ton nom. Je pensait à Fytz qu'en penses-tu ?
- Cela me convient si ça peut te faire rentrer chez toi. »

Suite à sa remarque, Lucye se mis à rire à en pleurer. L'arbre affichait une mine interloquée ce qui eut pour effet d'amplifier le rire de la jeune fille.

Elle lui demanda avec innocence : « Maintenant que je suis là, on fait quoi.
- Il n'y a pas de 'on', je suis seul, tu es seule et 'on', comme tu sais si bien le dire, se sépare et ne nous revoyons plus jamais. Tu as déjà de la chance de ne pas finir comme tes petits camarades, alors soit gentille, rentre chez toi, et ne parle à personne de ce que tu as vu. Cela risquerait de causer la perte de mon peuple. Et nous serions dans l'obligation de vous exterminer. »

Lucye était sidérée, elle s'attendait à beaucoup de choses en venant dans cette forêt, mais certainement pas à ça.

« Fytz, pourquoi dois-je partir ? Moi je t'aime bien.
- Ce monde n'est pas fait pour une fillette dans ton genre. Il y a bien trop d'injustices, la preuve  est sous tes yeux.
- Que veux-tu dire par là ?
- Bon, je t'explique et après tu pars.
Lucye fît la moue.
- Bon d'accord si tu veux.
- Bien ! Alors, quand j'avais environ ton âge, les Hommes et les arbres cohabitaient, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais un beau jour d'été alors que j'étais sur le chemin pour aller remplir un arrosoir afin de me rafraîchir, je surpris une conversation entre le chef des Hommes et son suppléant.
- Et ensuite, et ensuite ?!
- Laisse-moi finir. Ensuite, je décida d'écouter leur conversation, et entendit qu'ils voulaient se débarrasser des arbres car notre peuple les empêchait de couper du bois pour se chauffer l'hiver. Suite à ça je me précipita pour avertir le village, mais personne ne me cru sous prétexte que je n'étais qu'un jeune arbre et que je voulais seulement faire mon intéressant. Je décida donc de fuir seul, et c'est comme ça qu'aujourd'hui je me retrouve seul. Je suis désolé je t'ai menti, je n'ai plus de peuple.
- ...
- C'est bien ce que je pensais, tu n'as rien à dire ça ne m'étonne même pas. »

A partir de ce moment là Lucye dit quelque chose à l'arbre qui lui redonna espoir. Et comme on dit, l'espoir fait vivre...

...ou pas.