Alors que la brume prend place la nuit, notre monde intérieur plonge dans la plus sinistre obscurité. Dehors, pas un chat. Il n'y a que les corbeaux qui grondent et les feuilles qui tombent. Les arbres changent de couleurs et prennent une teinte jaunâtres. En haut de sa tour de 30m, Necrom. Il est assit sur son trône et observe les faits de chacun. Représentant de la mémoire à long terme, il a un œil sur tout. Sans exception.
Par sa pensée, il se promène de personne en personne. Scrutant et s'informant de la moindre nouveauté. C'est en premier vers Emilien qu'il part chercher les souvenirs. Il est le premier au courant de la mémoire à court à terme et c'est lui qui relit toutes les autres personnes.
Dans la tête d'Emilien, il découvre tel un livre ouvert, le regret, la tristesse, le désarroi et peut-être bien de la nostalgie aussi. Parfois, il arrive que les changements imprévus soient plus douloureux qu'ils n'y paraissent. La solitude prend place et fait l'effet d'un poids dans le coeur.
L'espoir permet d'apaiser la souffrance et permet d'entrevoir quelques rayons lumineux entre deux nuages orageux. Lorsque les chocs poignardent en plein cœur, il faut offrir de l'amour à soi. S'aimer. Se dire que l'on était pas si terrible. Qu'on a fait de notre mieux.
Mais la peur a pris place entre l'espoir et la douleur. La peur de faire des nouvelles choses. La peur de le faire seul, la peur d'être jugé, la peur que les choses s'aggravent, la peur de l'isolement, la peur de ne plus pouvoir vivre comme avant.
Mais avant ces mauvaises nouvelles : nous étions quelqu'un.
Après ces mauvaises nouvelles : nous serons quelqu'un de nouveau.
Aujourd'hui : nous sommes en reconstruction.
Le monde intérieur changent, nous changeons aussi. Le livre semble s'être fermé afin de laisser place à un autre. Mais que racontera t-il? En vaudra t-il la peine? Devrais-je l'ouvrir? Ou attendre encore un instant? Attendre quoi? Aucune idée.
Le doute. La peur. L'anxiété. Mais la tristesse aussi. Parfois la colère. Mais beaucoup de chagrin. Ça fait mal. C'est tellement humain d'avoir mal. C'est tellement normal. C'est tellement nous.