Tyler semble être soudain pris d'un stress similaire à la nuit où il s'est réveillé en pleurs.
Lorsqu'il s'enfuit à l'intérieur, je me mets à le suivre, inquiète.
Il disparaît alors dans les toilettes et je n'hésite pas un instant à le suivre, quitte à me faire dévisager par des hommes en train de faire leurs besoins.
Par chance, la pièce est vide, évitant à tous une situation particulièrement honteuse.
Rapidement, je suis capable de trouver la cabine dans laquelle se trouve Tyler et toque.
— C'est occupé, lâche-t-il en reniflant.
Mon cœur se brise alors que je réalise que mon inquiétude est belle et bien justifiée.
— C'est moi, Tyler. Ouvre.
— Non. Casse-toi.
Malgré son ton qui se veut agressif, sa voix craque à la fin de sa phrase.
Ses sanglots redoublent, et son souffle se fait plus rare.
Sa douleur se fait entendre, ses cris arrachant mon coeur alors qu'ils ne s'arrêtent plus.
Je me mets alors à marteler la porte en espérant qu'il finisse par l'ouvrir.
— Putain, ouvre cette foutue porte, bite sur pattes.
J'ai besoin de savoir que tu vas bien.
Je veux croire que ce n'est pas toi qui souffre.
Ce n'est pas à lui d'avoir mal, c'est à moi.
Moi, je le mérite.
Lui, il ne mérite que de la joie.
Pourquoi est-ce que les rôles sont inversés de cette manière ? Pourquoi la vie est-elle si injuste ?
Soudain, un loquet se fait entendre et la porte s'entrouvre.
Doucement, je la tire immédiatement vers moi et entre dans le petit espace qu'occupe Tyler, fermant à clef derrière moi.
Ses joues sont baignées de larmes bien qu'il tente de cacher son visage, honteux de se montrer à quelqu'un dans un tel état.
Je secoue la tête, et m'approche de lui, posant délicatement mes mains sur les siennes.
— Tyler ? Pourquoi es-tu dans un tel état ?
D'un mouvement de la tête, il refuse catégoriquement, me faisant froncer les sourcils.
— Parle-moi, je t'en prie. Que s'est-il passé ?
De nouveau, il ne me répond pas.
Le voir aussi mal me fait perdre les pédales. Je suis prête à tout casser, à tout détruire pour qu'il aille mieux.
Je suis plongée comme dans un état second alors qu'il se bat contre ses démons qui ne veulent plus le lâcher.
— J'ai la phobie de la pluie, déclare-t-il finalement d'une voix essoufflée.
Je ne savais pas qu'il était possible d'avoir une peur pareille de la pluie, mais j'imagine que si l'on peut justifier que certains ont peur d'insectes inoffensifs, on peut tout à fait accepter que la peur de la pluie existe.
La peur n'est pas quelque chose que l'on peut gérer, même si cela peut s'améliorer avec le temps et de l'aide.
Son corps se met alors à trembler, ses larmes coulent plus fort encore alors que l'orage se met à gronder.
Assis sur la cuvette fermée des toilettes, il tente de se mettre en boule mais n'y arrive pas par manque de place.
Finalement, il abandonne et m'attire contre lui comme pour m'utiliser en tant que bouclier contre la pluie et l'orage qui s'intensifie à l'extérieur.
Si d'habitude je tente de le repousser, m'en voulant d'avoir causer une partie de sa souffrance, cette fois je n'en fais rien.
Ce n'est pas moi dont il a besoin.
C'est seulement de savoir qu'il n'est pas seul, qu'il est toujours en vie, malgré l'impression de mort qui parcourt sans doute chacun de ses nerfs et chacune de ses veines.
Sa crise d'angoisse est encore loin de se calmer, alors je le laisse faire, je ne le force pas à repousser sa douleur.
Je le laisse tout lâcher, maintenant qu'il sait en avoir le droit.
Ses cris de souffrance sont réguliers, et j'essaie de les ignorer comme je le peux pour ne pas tomber avec lui.
Je dois être forte.
Pour lui.
Pour espérer réparer ce que j'ai fait.
Même si je sais que cette soirée, cette douleur qu'il ressent, n'a rien à voir avec moi ni avec mon erreur.
Ce n'est pas la conséquence de mes actes, mais j'ai tout de même l'impression de lui devoir cela.
Il me considère comme son amie alors que je ne le suis pas.
Je ne peux pas l'être après ce que j'ai fait.
Quelle genre d'amie ferait cela ?
Je ne le fais pas pour moi, je le fais pour lui.
Du moins, c'est ce que je me laisse croire.
Parce que j'ai honte.
Parce que je me déteste.
Parce qu'en faisant ça, j'espère égoïstement qu'il me pardonnera.
J'aimerais me frapper mille fois pour penser à cela maintenant.
Comment puis-je me permettre de ne penser qu'à lui me pardonnant alors qu'il souffre le martyr ?
Je dois l'aider à oublier sa peine.
Mais comment pourrais-je le faire sans lui donner de mauvaises idées ? Sans lui briser encore plus le cœur par la suite ?
L'embrasser serait si facile. Cela lui changerait les idées, au moins le temps de quelques secondes.
Mais ensuite ? Je continuerai à lui dire que je ne ressens rien pour lui, je continuerai à lui dire qu'on ne peut pas ensemble, que c'était une erreur.
Je ne peux pas faire ça même si j'en rêve, même si cela pourrait l'aider momentanément.
Ce n'est pas assez, et surtout ça ne vaut pas le coup.
Je ne prendrais pas le risque de briser nos deux cœurs plus qu'ils ne le sont déjà.
Alors je le laisse pleurer, je le laisse me serrer contre lui autant qu'il le souhaite, je le laisse crier sa peine.
Le plus important est qu'à la fin, il respire encore, c'est que son cœur soit pensé.
Peu importe que le sentir si près de moi sans avoir le droit de le goûter me fasse du mal.
Après tout, je le mérite.
Tout est de ma faute et le minimum que je puisse faire est d'assumer mes torts.
Quitte à devoir faire une croix sur Tyler.
Parce que je n'ai aucune chance qu'il me pardonne, pas pour quelque chose d'une telle envergure.
Pas alors que c'est si important, pas alors que ç'a eu tant de conséquences.
Je caresse ses cheveux tandis que son visage est posé contre mon ventre, ses bras entourant mon dos.
Parfois, je le berce un peu, espérant que cela calme ses maux.
Même si au fond, je sais que jamais je ne pourrais le sauver de ses démons.
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Scandal [ANCIENNE ÉDITION]
RomanceRÉÉCRITURE DISPONIBLE SUR FYCTIA : https://www.fyctia.com/stories/scandal Depuis le premier jour de tournage du prochain blockbuster à succès, Tyler et Harper ne peuvent pas s'encadrer. Et pourtant, ils doivent jouer un couple fou amoureux à l'écran...