11. Justice requise

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Dessinant avec un morceau de fusain volé à un garde, Clarke voit apparaître le visage souriant de ses parents sur le mur qui fait face à son lit. Six mois maintenant qu'ils sont décédés l'un à la suite de l'autre. Sa mère s'est battue des années contre un cancer qui a fini par gagner la bataille au début de l'année. Son père a tout tenté pour rester près de sa fille mais le syndrome de coeur brisé a eu raison de lui, laissant son enfant orpheline.

"Prisonnier 319, face au mur."

Clarke reconnaît la voix de sa gardienne préférée, la seule à qui elle peut parler depuis son enfermement. D'habitude, elle l'appelle par son nom de famille mais, si c'est son matricule qui est énnoncé, c'est qu'elle ne doit pas être seule.

La porte s'ouvre sur la jeune femme brune dont l'étiquette de son uniforme indique clairement "Woods". Juste à côté d'elle, un homme noir au crâne chauve se tient bien droit, montrant fièrement son insigne et le nom de "Pike".

"Prisonnier 319, je suis venue vous annoncer en personne que votre procès sera revu dans deux jours, pour votre anniversaire. L'audience aura lieu à quatorze heures. Bonne journée agent Woods."

Clarke se retrouve désormais seule avec la brune qui lui tend son plateau repas. Il comporte un verre d'eau ainsi qu'une portion de soja au goût plus que douteux. Dire que tout cela a commencé pour un de ces maudits repas.

Elle se revoit il y a quelques semaines, traversant la salle du marché où le Conseil surveille les ventes, y compris celles des rations. Circulant entre les habitants de l'Arche, Clarke avait vu dans le vol le meilleur moyen de réussir subvenir à ses besoin, y compris la faim qui le tenaillait sans cesse. Elle aurait sans doute dû mieux choisir sa cible plutôt que de tenter de récupérer la part d'un garde.

"Comme d'habitude Griffin, je t'ai glissé un petit cadeau sous le plateau."

Clarke se demande si celle qu'elle considère comme sa nouvelle amie sera là pour la revoir une dernière fois avant qu'elle ne disparaisse de la liste de population de l'Arche. Elle sait parfaitement qu'elle sera à nouveau jugée coupable et qu'elle sera envoyée à la dérive, mourant avant même d'avoir pu s'excuser.

Soulevant le morceau de métal, la blonde découvre un bout du fusain utile pour continuer à réaliser ses dessins. Elles avaient parlé hier quand la brune s'est positionnée devant sa porte et la prisonnière avait râlé de nombreuses fois sur le fait qu'elle venait à bout de son crayon et qu'elle n'allait bientôt plus pouvoir s'occuper.

"Merci d'y avoir pensé.

-Pas de soucis, je suis passée sur le marché hier et j'en ai profité.

-Tu penseras à le récupérer avant mon procès, ce serait du gâchis sinon.

-Ne soit pas si pessimiste. Rien n'est encore joué.

-Laisse tomber Woods, les statistiques ont parfaitement démontrés que depuis quelques années, plus personnes ne s'encombrent de réinsertion de fauteurs de troubles. Tu es bien placée pour voir que toutes les personnes que tu surveilles ne te croisent pas dans les différentes stations.

Lexa ne pouvait pas lui donner tort puisqu'elle s'est déjà penchée sur les questions relatives à ce qui suit le passage des jeunes en prison. Pourtant, l'idée de voir le corps de la blonde flotter dans le néant de l'espace l'effraye.

"Tu... As essayé de discuter avec celui que tu as tenté de voler ?

-Tu vois sincèrement cette femme me pardonner et retirer sa plainte alors qu'elle l'a déposée pour une tentative ratée."

Ai hod yu inOù les histoires vivent. Découvrez maintenant