Chapitre 30

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Perceval avait bien parcouru une demie lieu, revenant sur leurs pas pour rattraper sa monture qu'il ne connaissait pourtant pas caractériel. Il était vraiment curieux de savoir ce qui lui avait pris de partir ainsi. De quoi avait-elle eu peur. Il montait cette jument depuis maintenant deux ans. La seule à être assez robuste pour son poids et bien qu'il ne l'avouerai pas à ces compagnons, il s'était pris d'affection pour l'animal. Et il s'inquiétait en réalité de ne pas la retrouver. Sans ajouter le fait qu'il avait dû paraître tout à fait stupide aux yeux de Gauvain à partir de façon si efffréné aux arrières d'un cheval. Voilà qu'il se maudissait. En fait, Perceval se maudissait très souvent, que ce fût de son côté imposant qui le faisait passer pour si maladroit dans chaque lieu étriqué ou de son manque, parfois handicapant, de répartie. Pas qu'il n'était pas futé, c'est juste que dès que Gauvain était dans les parages, il entrait dans un mutisme terrible. Ou pire encore, il était emproie à un bégaiement qui le faisait passer pour bien plus idiot qu'il ne l'était en réalité. Personne ne soulignait jamais son intelligence et pour cause, personne n'en avait encore été témoin. Pourtant il pouvait se montrer fin stratège. Mais plus que les mots il était vrai qu'il aimait l'action. Le combat. Et il l'aimait avec Gauvain car il n'avait vraiment nul besoin de s'exprimer pour se faire comprendre. Un regard échangé et c'est comme s'il avait réussi à lire dans son esprit, comprenant d'instinct le plan qu'il avait habilement construit. Il n'avait jamais été attiré par un homme avant lui. Ou du moins pas assez pour ne pas réussir à le réprimer suffisamment. Oui Perceval se maudissait souvent. Et la plupart du temps, ce qu'il détestait le plus chez lui, c'est de n'avoir ni la carrure frêle, ni l'air niais qu'arborait Merlin. Parce que Perceval était une force de la nature, là où il aurait voulu être mignon.

Il commençait à lentement désespérer lorsqu'il se retrouva dans la clairière qu'ils avaient traverser et où il vit sa jument brouter paisiblement. Elle se laissa approcher sans mal. Absolument pas craintive, ce qui finit de le décontenancer. Il s'approcha d'elle à pas de loup. Il remercia le ciel que personne ne le voit , lui, un demi géant comme on aimait à l'appeler, marcher sur la pointe des pieds, les paumes de ses mains tendues devant lui en signe de paix. Au bout de longues minutes de ce manège, ses doigts flattèrent enfin l'encolure de sa monture et c'est prudemment qu'il la monta. Pourtant la bête était docile. Il allait pour l'épronner et la faire avancer afin de retrouver les autres mais c'est à ce moment-là qu'il entendit résonner un rire gras. Perceval inspecta rapidement les alentours avant de remarquer que des bruits de sabots et des voix étouffées venaient du côté du ravin qui longeait une partie de la clairière. Le plus discrètement possible, il se rapprocha de l'endroit pour voir ce qu'il en était. Et ce qu'il aperçut en contrebas lui déplu vigoureusement. Une troupe d'hommes. Ils devaient être une bonne trentaine. Mais pas des guerriers. Non à leurs vêtements en lambeau et au manque de discipline dans leurs rang, Perceval en déduit que ce devait être l'une de ces bandes de bandits qui traversait les royaume de France et d'Angleterre sans jamais s'arrêter nul par plus que le temps de piller et violer les campagnes, loin des chevaliers en armures peuplant les grandes ville. La rage au cœur, Perceval mit main à son épée. Mais il se ravisa. Leurs nombre était bien trop grand et ceux même si ce devait être de piètre combattant. Il les détailla un instant de plus. Les armes à leur ceintures étaient coûteuses et semblaient entretenues. Ce qui était plus terrible que tout. La plupart des pilleurs dépensaient leurs butins dans les tavernes. Mais si ces bandits dépensaient une partie de leurs gains dans la tenue de leurs armements, alors il n'y avait pas à douter qu'ils représentaient un danger redoutable. Il fallait qu'il prévienne le roi, qu'on envoie des troupes pour les stopper avant qu'il ne soit trop avancé dans le royaume. Mais avant tout il devait protéger Merlin et Gauvain et faire en sorte de ne pas se retrouver face à cette horde armé et sans vergogne. Chose qui arriverait certainement s'il faisait demi tour puisque n'étant que trois, il se déplacerait bien plus vite qu'une telle cohorte et qu'ils se trouvaient sur le chemin du retour à Camelot.

Très discrètement, Perceval fit demi tour, rebroussant la demie lieue qu'il venait de parcourir à pied. Espérant trouver ses amis sain et sauf. Il ne voulait pas l'imaginer mais si ce n'était pas là toute la horde et qu'un petit groupe de ces gens avait pris un autre sentier, un parallèle à celui quiempruntait le gros de la troupe. Alors il y avait une chance, même infime, qu'ils soient tombé sur Gauvain.

Gauvain se tenait toujours là. Faisant le pied de grue. Regardant d'un côté et de l'autre. Priant pour que Merlin revienne avant Perceval, mais ne se faisant pas trop d'illusion sur le sujet. Merlin aimait à le laisser dans des positions délicates. Et c'est bien sûr du côté où avait disparu Perceval qu'il eut du mouvement en premier. Après une longue heure seul à angoisser sur ce qu'il pourrait bien inventer comme mensonge crédible, Gauvain n'avait rien trouvé. Et il ne pouvait s'empêcher de regarder Perceval, de tout son charisme le surplomber pendant que ces dernières facultés cognitives l'abandonnait. C'est bien simple il n'arrivait plus à aligner deux pensées cohérentes. Non en faite depuis les révélation de Merlin ce matin, son esprit était labourré par des envies folles. Et le doux et frêle Merlin couinant de plaisir sous ses reins avait peu à peu disparu de son imagination pour être remplacé par quelqu'un de bien plus imposant et pourtant qu'il imaginait dans cette position plus pathétique encore. Perceval. Avide et suppliant. à sa totale merci. Pourquoi cette image ne le séduisait que plus encore.

Le temps des dérives de son cerveau, le chevalier était devant lui, il venait de mettre pied à terre et tout en plantant un regard inquiet dans ses yeux, il parla d'une voix inhabituellement basse.

-Mais diantre Gauvain ! Où est Merlin !

-Pourquoi tu chuchotes ? Demanda Gauvain incrédule mais qui avait tout de même pris le timbre de voix bas qu'avait adopté Perceval pour s'adresser à lui.

-Des bandits se déplaçant en groupe se trouvent à moins d'une lieue d'ici, ils sont au moins une trentaine, il faut qu'on parte au plus vite ! Où est Merlin ?

Gauvain blanchit face aux danger imminent et à Merlin qui était, il ne savait où.

-Il est ... Parti se soulager.

-Avec son cheval ?

-Oui. Parce que heu...

Gauvain transpirait à grosses gouttes et ne savait pas du tout où allait sa phrase.

-C'est qu'après ta mésaventure, on s'est dit qu'il était plus prudent de garder son cheval à proximité. Répondit Merlin qui venait d'apparaître tranquillement et qui se rapprochait d'eux.

-Tout s'est bien passé ? Ne pût s'empêcher de demander prestement Gauvain.

-Plus que bien. On peut rentrer à Camelot. Confirma Merlin, un grand sourire aux lèvres.

-Tu as trouvé la fleur ?

Gauvain se tourna vers Merlin avec angoisse. C'est vrai que pour Perceval, ils étaient là pour rechercher une fleur rare, ultime ingrédients de la potion qui devait sauver leur roi du terrible maléfice que lui avait jeté sa némésis. Merlin mit la main dans son sac en bandoulière et se retournant pour que ses yeux ne scintillent pas à la vue de son camarade, il fit apparaître une sorte de myosotis d'un orange étonnant et la brandit avec fierté.

-Je n'en avais jamais vu des comme ça. Commenta le guerrier.

-Oui et bien, on savait que c'était une plante rare. éluda Gauvain.

-On devrait se hâter si l'on veut rentrer avant la nuit. Poursuivit Merlin tout en rangeant la fleur soigneusement dans son sac, alors que ce qu'il était venu chercher était soigneusement préservé à l'intérieur de sa tête, ou rien ni personne ne pourrait le dérober ou l'altérer d'aucune sorte.

-On ne rentrera pas ce soir. On va passer par l'est pour rentrer. C'est plus prudent. Ordonna Perceval tout en remontant en selle, bientôt imité par Gauvain qui répondit à la question marquée dans les sourcils froncés de Merlin.

-Perceval à vu une trentaine d'hommes se déplacer sur le chemin de Camelot, des hors la loi de toute évidence. Mieux vaut ne pas les croiser. On arrivera à Camelot dans la fin de matinée demain. Il rajouta lorsqu'il fût assez proche de Merlin pour que seul lui l'entende; - Peu importe de quoi souffre réellement notre roi, je suis persuadé qu'il tiendra quelques heures de plus sans toi.

Merlin grommela mais ne répondit rien. Arthur allait le tuer.

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La suite arrive  dans la semaine ! ( ça va être beaucoup plus fréquent maintenant les sorti de Chapitre étant donné que j'ai fini d'écrire, il me reste juste a corriger !! )

Une saison dans le Stupre[Merthur]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant