Chapitre 6

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📖↣  Chère journal,

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📖↣  Chère journal,

Cela fait quelques jours que j'ai pris mes quartiers dans une des résidences des Banks. Une résidence qui ressemble plutôt à une planque dissimulée au beau milieu de plusieurs hectares de forêt. Autant dire que pour me déplacer jusqu'au lycée. Je dois traverser un chemin dicté au millimètre près par Hugo, enfin par l'intermédiaire de Stef, afin de prendre le bus qui me mène au bahut.

En ce moment je ne parle qu'à son meilleur ami. Hugo, ne me décroche pas un mot.
Et ce, depuis l'altercation qu'il y a eu avec Donovan le lundi qui a suivi le mariage. Le temps était pluvieux, mon ami a gentiment proposé de me ramener à la maison, j'ai eu le malheur d'accepter sa proposition.

Hugo était à la maison, il a vrillé complètement lorsqu'il nous a vu arriver. Il semblait déjà d'une humeur massacrante. Le ton est monté et mon mari s'est saisi d'une barre de fer, le menaçant ouvertement de le tuer. Je me suis mise à le supplier en indiquant ma volonté de me soumettre à ses fichues règles qui n'ont ni queue ni tête, hormis celles de me priver de toute liberté.

Au moins, il l'a laissé partir en lui défonçant uniquement sa portière de voiture, quant à moi, j'ai eu le droit à « T'as voulu tenter, tu vas le payer. »

Moi qui le prenais comme une colère que seuls les enfants font, elle commence à durer dans le temps sa rancœur.

Il me mène la vie dure comme un enfant roi capricieux, me coupant l'eau lorsque je suis sous la douche, ses potes squattent la maison sans arrêt la laissant dans un état lamentable lorsqu'ils la quittent, des filles à moitié nue se baladent dans la cabane miteuse sans oublier leurs soirées qui durent toute la nuit.

En résumé, je ne dors pas, je ne peux me laver à l'eau chaude et je reste cloitrée dans ma chambre pour ne pas les croiser. Ça ne fait qu'une semaine.

— Tu es toujours sur le cours d'histoire ?

Je relève la tête des quelques lignes de mon journal, Jérémy est installé de toute sa longueur sur le bout de mon lit, le stylo entre ses dents.

Heureusement que j'ai cet allié. C'est lui qui s'occupe de mon transport à présent, j'ai interdiction de sortir sans son escort et je ne peux que me déplacer jusqu'au lycée.

Pour répondre à sa question je secoue la tête et referme discrètement mon journal avant de le mettre sous mon oreiller.

— Je vais me chercher de l'eau, tu en veux ?
— Oui, je veux bien merci.

C'est sans motivation que je descends les escaliers où je récupère quelques t-shirts au passage laissés sur la rampe. La dernière marche atteinte, jedécouvre sans surprise l'équipe habituelle affalée dans les canapés.

Du coin de l'œil, une fille attire mon attention sur ce qu'elle porte. Je jette les vêtements que je m'apprêtais à mettre au panier au sol.

— C'est à moi ça ! dis-je en pointant mon bien sur le buste de la pétasse

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— C'est à moi ça ! dis-je en pointant mon bien sur le buste de la pétasse.

Aucune réaction de l'assemblée.

— Vous n'en avez pas marre de vivre dans ce bordel ? Putain!

Soit je suis invisible, ou soit ils en ont complètement rien à cirer, j'optepour la deuxième hypothèse.

— Banks, tu m'écoutes !

En hurlant presque son nom, il lève la tête dans ma direction en arquant son sourcil. Il me défie de l'appeler ainsi, oui et bien c'est la seule manière que j'ai trouvé pour avoir ne serait-ce que deux secondes d'attention.

— Je ne suis pas votre bonne, j'en ai ma claque tu comprends ?! Regarde l'état du salon !

J'ouvre mon bras sur l'étendu du séjour pour illustrer mon ras-le-bol, des bouteilles et emballage en tout genre s'entassent sur la table ainsi que sur le sol. Les meubles pourtant sont de qualités ainsi que les magnifiques tableaux accrochés au mur.

Ce sont eux qui sont la cause de cet atmosphère glauque qui règne. Ses amis baissent la tête alors que lui continu de m'observer silencieusement en croisant les bras, je n'arrive même pas à deviner ce qu'il se passe dans sa petite tête de con.

— C'est que tu fais mal ton boulot alors.

Cette voix à l'accent russe m'hérissent instantanément les poils, Sergueï.

Je le vois souvent ici, je ne veux pas en connaitre la raison mais j'ai surtout hâte qu'il débarrasse le plancher. Un regard vicieux pétille de malice plus que d'habitude. Vraiment, lui, il me fout les jetons.

— On ne t'a rien demandé à toi, répond Stef en posant ses coudes sur ses genouxpour se pencher légèrement vers l'avant.

Concernant son meilleur ami, j'ai changé d'opinion. C'est toujours l'homme sansgêne que j'ai rencontré au début mais pas seulement. C'est le blagueur, l'enthousiastede la bande et par-dessus tout, mon soutien.

J'ai l'impression que je lui fais de la peine, le pauvre est chargé d'être notre intermédiaire.

Leur relation doit dater de plusieurs années, ils se prennent souvent la tête à deux maistoujours collé l'un à l'autre. C'est le seul qui s'octroie le droit de le faire tomber de son piédestal pour mon plus grand plaisir.

Ce prétentieux qui se pense au-dessus de tout, il se croit en plus irrésistible. Quand je le vois en plein numéro de charme face à ses fausses proies qui iront dans son lit sans effort, simplement parce qu'il s'appelle Hugo Banks, me donne la nausée.

  Ce mec n'a rien d'attrayant.

 Il est prétentieux, égoïste, calculateur, mauvais jusqu'à la moëlle !

Tout est superficiel chez lui, jusqu'à son sourire. Je hais Hugo,mais j'adore le lien fraternel qu'ils sont tous les deux. Ça me rappelle celle que j'ai avec Louis. Je suis sortie demes pensées par Sergueï qui vient de faire tomber maladroitement sa bière.

Un air faussement désolé sur son visage. Je finis par soupirer avant de me décider à nettoyer avant que ça ne colle sur le parquet.

Agenouillée, je me mets à éponger le liquide d'une odeur infâme. Les nombreuses canettes éparpillées sont les siennes, son équipe ne jure que par le rhum. Pourquoi chouchouté un connard pareil ?

Je me sens observé ce qui me fait tourner la tête dans sa direction, sanssurprise il me mate le derrière, être un vulgaire morceau de chair dévoré des yeux par un chien comme lui me donne envie de lui mettre la bière en pleine face.

Une présence imposante se place à côté de moi, me poussant au passage :

— C'est que j'en impose hein ? me taquine Stef en me faisant un clin d'œil.

Je souris pour le remercier de son intervention, au moins, je ne sens plus lesyeux dégoulinants de sadisme de ce russe qui ne peut qu'admirer à présent l'arrière-train du grand garçon d'un mètre quatre-vingts.

Enfin, je sais que cela reste une évasion temporaire car il risque de rester encore un certain temps au domicile celui-là.

Cette affaire classée, je repars aussitôt dans ma chambre pour y passer la soirée, j'ai des provisions pour que mon ventre tienne. 

Plus tard dans la nuit, je me réveille en sursaut du fait d'un cauchemar. Je me redresse paniqué, demêlant mes cheveux pour tenter de me calmer. Aucun bruit dans le chalet alors qu'il n'est pas minuit. Etonnant, même dans la chambre d'Hugo, je n'entends rien. Soit sa compagnie de la nuit l'a planté, soit elle est silencieuse. Qu'importe, le principal étant que je ne croise personne en descendant les escaliers pour avaler un verre d'eau.

Je descends les marches sur la pointe des pieds et poursuit jusqu'à la cuisine. 

Je remplie un verre avec l'eau du robinet et boit doucement en posant ma main libre à plat sur l'évier. 

— Tiens, quelle surprise, le petit cul qui m'a bien chauffé tout à l'heure.

Je manque de m'étouffer en entendant la voix de Sergueï me parvenir de l'arcade, tel un prédateur, il n'a fait aucun bruit non plus et mon petit doigt me dit que cette rencontre dans la cuisine le réjouit plus qu'il ne devrait.

...
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