♤ Chapitre 9 ♤

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"Salut Maria !"

Ce matin là, j'étais plutôt de bonne humeur. Ce qui honnêtement, est rare au réveil. Récemment, j'avais appris une excellente nouvelle. Une fête allait avoir lieu au Clergé ! Et j'allais enfin pouvoir aider pour la préparer. Je servirais finalement à quelque chose. Il était temps !  Maria sirotait tranquillement un chocolat chaud, tandis que je me précipitais vers elle.

M : "De bonne humeur dès le matin ? Tu es malade ?" Ria-t-elle"

"Et bien figure toi que non ! Je vais participer à la préparation de la fête qui va avoir lieu très prochainement !"

M : "La fête...Oh tu veux dire le changement de Papa ?"

"Q...Quoi ?"

M : "Oui ! Primo va être succédé !"

Je ne m'attendais nullement à cela. Ce n'est pas possible. Pas maintenant. Primo ne peut pas être remplacé maintenant.
Car oui, qui dit succession, dit mort.
Pour moi. Pas pour eux bien sûr.
Oh non je ne veux pas mourir...Pas le jour de la fête...C'est forcément une mauvaise information...Primo m'en aurait parlé...Il...Il m'en aurait parlé...N'est-ce pas...?

M : "Hé oh ? Amaya ! Tu m'entends !"

"Euh...Hein ? Quoi ?"

M : "Mes paroles sont tombées dans l'oreille d'une sourde. Ria-t-elle
Je disais, je vais m'en aller pour les vacances de printemps. Voir ma famille !"

"Ah...Ah chouette..."

M : "Tu es sûre que tout va bien ?"

"Oui oui...Excuse moi je suis un peu dans la lune..."

M : "Mh...Dis moi, ça te dirais qu'on passe la journée en ville ? Je n'ai rien de prévu aujourd'hui et il fait plutôt beau."

"En...En ville ? Toute...Toute les deux ?"

M : "Oui ! C'est pas une obligation hein !"

"N...Non non je le sais bien...Mais...J'ai le droit ?"

M : "De ?"

"De...Sortir ?"

M : "Et pourquoi tu n'aurais pas le droit ?"

"Heh..."

Je ne savais plus quoi répondre. Elle n'a pas tord. Sur ce, j'accepta sa demande et couru me changer.
Maria m'attendait dans le hall d'entrée. Je ne vais pas vous cacher que j'étais vraiment stressée.
La pensée de la possible succession de Primo trottait inlassablement dans mon esprit. Vais-je bientôt mourir pour une énième fois ?
Peu importe...Essayons de profiter de la sortie...

Maria et moi nous sommes rendus au centre ville le plus proche. C'était l'une de mes plus rares sorties, et j'avais oublié à quel point j'adorais bouger. Voir du monde, faire des magasins...Là, j'avais envie de courir à peu près partout en entrant dans n'importe quel magasin, tant j'étais excitée. Je n'avais même pas prévenu de mon absence.
Tant pis. Après des siècles de privation, j'ai bien aussi le droit d'avoir ma vie.

M : "Oh regarde ! C'est la bijoutière dont je t'ai déjà parlé ! J'ai acheté pleins de superbes pièces chez elle ! Viens !"

En entrant dans la petite boutique, je fus étonnée de voir la sobriété de cette dernière. De ce que j'ai comme souvenirs des bijouteries, elles empestent le parfum de luxe et vous bombarde les yeux de spots lumineux insupportables sur leurs créations.
La vendeuse était assez âgée, mais adorable. Elle nous accueilla avec un sourire presque aussi éclatant que ses bijoux, et un accent italien de l'ancienne école très prononcé.

Lingua mortisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant