Dark Side

1. Question d'Urgence

PDV SIX 

Je sors de l'hôpital en me passant une main sur le front. Il fait nuit noir, un bref regard sur ma montre, il est deux heures passé et je suis exténuée. J'écrase un bâillement dans ma main avant d'avancer vers le parking du personnel où stationne ma sagement ma Nexus. Je glisse ma blouse dans mon tot bag et redresse la tête suite à un mouvement à mes côtés. 

Un homme, un ambulancier, est en train de ranger son matériel au sein du véhicule de fonction le plus utilisé dans notre établissement. J'observe sa carrure athlétique, ses cheveux blonds coupés court et les mimiques qu'il adopte en voulant ranger un masque à oxygène dans le compartiment prévu à cet effet. 

Je fixe davantage ses doigts, son index est plutôt court de ma vue, à cinq ou six mètres à peine, signe de réserve ou de manque de confiance, Jupiter prédit même un besoin presque viscéral de se laisser porter. Le majeur est un peu plus long mais pas tant que ça, un signe évident de frivolité et c'est exactement ce qu'il me faut à l'heure actuelle, après presque quatorze heures de garde...

L'homme, sentant sûrement mon regard posé sur lui, se retourne et je contemple son visage, sans bouger, mes clés de voiture en main que je commençais à chercher juste avant de poser mes yeux sur lui. Il doit avoir mon âge, peut-être deux ou trois ans de plus. Il me fixe également, en arquant des sourcils avant de me sourire, gentiment, presque aimablement.

"Je n'ai pas besoin de trop de gentillesse à l'heure actuelle..."

- Salut... Prononce-t-il d'une voix grave et je souris à mon tour.

- Salut... Tu t'appelles ? Je demande en m'avançant vers lui.

- Léo.

Je me retrouve face à lui, l'ambulance ouverte, dans laquelle je glisse un regard furtif.

- Et toi ?

- Je peux visiter ? Je demande en indiquant son véhicule du doigt.

Il émet un mouvement de surprise avant de grimper et de me tendre la main pour y monter également. J'avance vers le fond et observe ce matériel que je connais par cœur, ce blanc pratiquement immaculé mais abimé par le temps, ce plastique et métal combiné pour laisser une odeur légèrement acétique. Je me tourne vers lui et découvre qu'il m'observe, me juge même essayant de comprendre mon comportement ou du moins, la finalité de cet échange.

- Je ne l'ai jamais fait dans une ambulance... Je prononce alors sans le regarder en glissant mon doigt sur le brancard parfaitement installé à mes côtés.

- Fait quoi ? Il me rétorque rapidement.

- Couché. Je réponds en reposant mes yeux dans les siens bleu pétrole.

Il ouvre la bouche surpris avant de déglutir. Ses yeux vrillent de gauche à droite avant de me regarder de nouveau. Je lui adresse un sourire en coin avant de dégrafer, doucement, le premier bouton de mon chemisier.

- J'ai eu une longue journée et j'ai seulement besoin de relâcher la pression... Je continue doucement. Est-ce que tu veux bien m'aider ?

Il déglutit de nouveau avant de refermer la bouche pour s'humecter les lèvres. Un tic inconscient mais qui s'avère efficace pour me montrer ses intentions. Je dégrafe le second bouton et il sourit avant de refermer, à l'aide d'un simple bouton, la porte principale de l'ambulance...

.....

Il se recule de moi essoufflé. Cela n'aura pas duré longtemps mais je me sens complètement HS et un peu dans les vapes. Je remonte mon tanga et mon jean, tandis qu'il retire le préservatif qu'il a encore sur son sexe, descendant à vu d'œil. Je ressers quelque peu ma queue de cheval et je sens ses yeux se poser de nouveau sur moi alors qu'il s'essuie avec du sopalin. Je ramasse mon sac et mon tot bag et il se pince les lèvres. Je le considère de nouveau, tandis qu'il remet sa tenue en me souriant quand il remarque que je le fixe sans rien dire.