Après avoir passé la plus belle soirée de ma vie en compagnie de Harper hier soir, je décide de réitérer aujourd'hui, l'invitant à découvrir plus encore de la culture hollywoodienne à mes côtés.
Ainsi, c'est à seulement dix heures du matin que nous quittons la villa pour nous rendre dans le premier musée que nous allons faire aujourd'hui.
— Tu es vraiment quelqu'un d'incroyable, déclare Harper lorsque je lui avoue finalement de quoi notre journée va être constituée.
Cette fois, je n'ai pas pu louer les musées, je m'y suis pris trop tard. J'espère seulement que notre journée ne sera pas gâchée par ceux qui souhaitent nous rappeler qu'ils existent – fans comme paparazzis, aucun des deux n'est mieux, parfois.
— Ce n'est pas grand-chose. J'ai juste pensé que faire des choses ayant un rapport avec ce qui nous lie serait intéressant.
— Intéressant ? se moque-t-elle. Romantique surtout !
Je souris.
— Ne m'en demande pas trop. C'est encore nouveau pour moi, tout ça.
— Pardon, s'excuse-t-elle, ce à quoi je réponds par un mouvement de la main qui signifie que ce n'est rien.
— Avant de commencer à vadrouiller partout, j'ai pensé que tu serais contente de passer à The Alley Coffee shop.
Ses yeux s'arrondissent soudain.
— Mais c'est fermé aujourd'hui.
— Pas pour leur cliente préférée qu'ils n'ont pas vu depuis deux mois.
Sans réfléchir, Harper se jette alors dans mes bras et me serre le plus fort possible contre elle.
Quand elle me lâche finalement, nous sommes déjà arrivés au croisement avec l'allée dans laquelle se trouve le café.
Elle saute hors de la voiture sans même penser à cacher son identité et immédiatement, des fans l'entourent.
Je la rejoins dans la seconde, accompagné de notre chauffeur et garde du corps qui s'interpose aussitôt.
— S'il vous plaît, juste une photo ! crie quelqu'un.
— J'aimerais que, aujourd'hui au moins, Harper et moi vivons comme un couple normal. Je suis désolée, mais vous devez nous laisser pour cette fois, déclaré-je d'un ton calme.
Tous les fans nous entourant m'écoutent avec attention, buvant mes paroles et hochant la tête.
La plupart se dispersent enfin, ne laissant qu'une paire de fans décidés à avoir une photo.
Notre garde du corps réussit cependant à nous faire passer et nous entrons dans le café, directement accueillis par les propriétaires, plus qu'heureux de revoir Harper.
— Je voudrais vous demander à tous pardon, dis-je. Je sais que cette matinée n'est pas suffisante pour me rattraper, mais je suis vraiment désolé d'avoir donné le nom à un journaliste. C'était pourri de ma part.
Harper baisse la tête et se mord la lèvre inférieure.
Comme si elle avait quelque chose à cacher, quelque chose qui la tourmentait.
— Non, ne soyez pas désolé ! s'écrit le propriétaire. Grâce à vous, on vit mieux que jamais. Avant, on y arrivait, mais c'était presque de la survie. On ne mangeait pas toujours à notre faim. Maintenant, on a de quoi partir en vacances à l'autre bout du monde. Je vous remercie d'avoir fait ça. Il est vrai que nous sommes tristes de ne plus voir Harper, mais elle peut venir les jours où nous sommes fermés. On ouvrirait juste pour elle. Et vous aussi, vous pouvez faire ça aussi. Venez quand vous voulez, on vit à l'arrière de toute façon.
— Vraiment ? demande Harper, les larmes aux yeux. Mais vous devez vous reposer.
— Ce n'est pas du travail de faire un café pour notre cliente favorite qui vient depuis des années !
— J'aurais dû parler de vous il y a bien longtemps, je suis désolée. J'aurais dû savoir que vous viviez dans des conditions moyennes.
La propriétaire secoue la tête.
— Ne dites pas n'importe quoi, Harper. Vous ne l'avez pas fait parce que vous vouliez pouvoir continuer à venir prendre votre café chaque matin ici. J'aurais fait pareil à votre place. Dans les deux cas, nous étions heureux. Nous n'avions peut-être pas énormément d'argent, mais nous vivions de notre passion, ensemble. C'était suffisant. Et puis, c'est aussi plus fatiguant maintenant. Nous n'avons pas vraiment le temps de nous reposer. Nous cherchons deux personnes pour nous aider, parce qu'à notre âge, on n'est plus capables de courir partout du matin au soir. En un sens, je préférais quand nous avions moins de clients, même si nous ne gagnions pas tant d'argent.
Harper et moi hochons la tête, compréhensifs.
Nous aussi, nous avons connu ça. Cette envie de gagner plus d'argent, mais être obligés de vivre à un rythme bien plus soutenu à cause de la célébrité. Au final, c'est ceux qui gagnent à ne rien faire ou ceux qui sont entre les deux situations qui vivent une vie parfaite.
Parfois, j'aimerais gagner assez pour vivre confortablement et être reconnu pour la qualité de mon travail tout en gardant un rythme de vie relativement doux.
Heureusement, j'ai l'impression que ma vie est la plus belle depuis que Harper est apparue comme un ange.
Après cette discussion à coeurs ouverts, nous prenons place sur une des tables et buvons tous un café en discutant de choses bien plus simplistes, eux trois rattrapant le temps perdu.
***
Une heure plus tard, nous quittons finalement le café, un poids sur le cœur.
— Merci d'avoir fait ça, souffle Harper, soudainement prise par les émotions.
— C'est normal. Quand on fait une erreur, on doit la réparer au mieux qu'on peut.
— Tu as raison, soupire-t-elle.
Je fronce les sourcils.
Elle ne se comporte pas normalement, dernièrement.
J'ai conscience que ces dates, que tout ça, c'est nouveau. Mais elle paraît éteinte, elle paraît m'éviter, et surtout elle paraît coupable.
Elle ne me dira rien, mais je sais qu'elle me cache quelque chose.
Ne voulant pas ruiner cette journée avec du négatif, je ne dis rien et remonte dans la voiture afin de se diriger vers le premier musée.
— Prête à marcher ?
— Carrément, déclare Harper en désignant ses baskets alors qu'elle est très fidèle aux talons aiguilles normalement.
— Parfait. Je suis content que tu m'aie écouté pour une fois, sorcière.
Elle me tape doucement la poitrine en pouffant.
— Mais je t'écoute toujours, bite sur pattes !
Nous rions à l'idée d'encore utiliser ces surnoms bien que leur signification ait radicalement changé au cours de ces deux derniers mois.
— Bienvenue au Hollywood Walk of Fame Museum, annoncé-je lorsque le chauffeur se gare devant le musée, bien qu'il n'était qu'à quelques pas du café.
— Là où, un jour, seront exposés des portraits de nous, se marre Harper.
— Exactement, confirmé-je en sortant de la voiture.
Je n'ai pas le temps de faire le tour de celle-ci qu'elle est déjà debout sur le trottoir, m'empêchant de lui ouvrir sa portière de manière galante.
— Je veux bien essayer d'être romantique, mais laisse-moi au moins le temps de venir jusqu'à ta portière.
— Nope, rit-elle.
Je secoue la tête en levant les yeux au ciel puis l'invite à prendre ma main le temps de la visite.
De nombreuses têtes se tournent vers nous et je sais déjà que d'ici quelques heures – demain, tout au plus –, nous ferons la Une.
Mais d'ici-là, j'ai hâte de voir combien de temps encore Harper compte-t-elle me mentir.
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Scandal [ANCIENNE ÉDITION]
RomanceRÉÉCRITURE DISPONIBLE SUR FYCTIA : https://www.fyctia.com/stories/scandal Depuis le premier jour de tournage du prochain blockbuster à succès, Tyler et Harper ne peuvent pas s'encadrer. Et pourtant, ils doivent jouer un couple fou amoureux à l'écran...