Chapitre 13 :

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Intriguée par cette surprise, je les harcelai pour avoir un indice.

"Non !!" Répliqua Drago pour la énième fois.

"Mais je veux savoir ce que c'est !"

"On lui montre ?" Dit-il aux autres.

"J'imagine qu'on a pas vraiment le choix..." soupira Théo.

"Ouiiii !!!!" M'enthousiasmai-je.

Matthéo mit ses mains sur mes yeux pour que je ne vois rien.
Ils me guidèrent je-ne-sais-où, je manquai de trébucher à chaque pas.
Au final, je mis mes mains en avant au cas où je me prenne un mur.
Je ne sentais rien de particulier, je n'entendais rien non plus.
Bientôt, Enzo murmura à mon garde du corps de me laisser ouvrir les yeux.

"C'est bon, Ana !"

J'ouvris les yeux. Nous étions dans la salle-sur-demande. Une salle magique, comme toutes les salles de ce château, vous allez me dire, mais elle faisait apparaître tout ce que la personne avait besoin. J'observai bien la pièce jusqu'à que mes yeux se posent sur un magnifique piano à queue noir... Oh. Mon. Dieu. Un piano, un vrai !!! J'en avais toujours rêvé et ils le savaient. Sans un mot, je m'avançai et effleurai les touches blanches et noires du bout de mes doigts. Émerveillée par la beauté de l'instrument, je me concentrai pour saisir dans ma tête tous les morceaux que j'avais appris ou inventé. Je tournai ensuite la tête vers mes amis, les larmes aux yeux.

"Merci, les garçons. Il est magnifique. Je l'adore." Chuchotai-je, émue.

"Mais de rien, princesse." Répondit Matthéo.

"Pourquoi tu pleures ? Le but n'était pas de te rendre triste..." M'interrogea Drago.

"Non, je... Je suis si heureuse. Trop même et c'est pile ce dont j'avais besoin..."

Les larmes coulant sur mon visage, je les essuyai vivement. Enzo renchérit :

"Quelqu'un a aussi besoin d'un câlin !"

Je riai. Je me jetai dans leurs bras. Plusieurs minutes passèrent puis Mattheo s'écria :

"Moi, je veux entendre une chanson !"

Drago et Théo le suivirent :

"Ah ouii !! Vas-y !"

"Joue-nous un morceau !"

"D'accord."

Je m'installai sur le tabouret et pris une grande inspiration pour me concentrer. Puis mes doigts virevoltant sur les touches, une douce musique se fit entendre et résonna dans la salle.

( imaginez que c'est Ana qui joue et chante )

Une fois la chanson terminée, le silence reprit. Les garçons étaient choqués. Enzo avait même les larmes aux yeux...
Je chantai plusieurs chansons jusqu'à avoir la gorge sèche. Quand le silence revint, ma peine aussi. Je soupirai, pourquoi fallait-il que tout ça m'arrive à moi alors que tout allait si bien dans ma vie...

"Tu chantes vraiment très bien, Ana." Me complimenta Matthéo.

"Merciii."

"Mais qui t'a appris à jouer du piano ?"

"La mère de Drago. Pendant mon temps libre. Mais on le faisait surtout après une de nos disputes pour me changer les idées."

Oui, parce que depuis que j'étais toute petite, j'avais un problème avec les grosses confrontations. Ça me rappelait quand mes parents se disputaient, souvent. Heureusement, la plupart du temps, les disputes étaient très courtes. Le plus dérangeant était quand je voyais ou entendais des tensions.

"Ah oui, c'est vrai..."

"On devrait peut-être aller manger ?"s'enquit Théo.

Tout le monde acquiesça, excepté moi. Mon aversion ne m'avait toujours pas quitté...
Matthéo le remarqua, se glissa derrière moi et me chuchota :

"Allez, Ana, chérie, viens... Tu vas pouvoir manger pleins de bonbons et de tarte à la citrouille."

"J'ai pas faim."

"Mais si, tu n'as pas mangé de la journée, et puis je suis sûr que tu as envie de te réconcilier avec Hermione."

Je croisai mes jambes, signe que j'étais nerveuse, ce qui n'échappa pas à Matt.

"Pourquoi es-tu anxieuse ? Il n'y a aucune raison de stresser."

"Non, c'est juste..."

Je me demandai comment formuler ma réponse sans qu'il découvre la véritable raison de ma peur.

"C'est juste que je ne me sens pas très à l'aise à l'idée de faire la fête, ce soir. Ça me donne... L'impression d'être un monstre. Je fêterais la mort de mes parents..."

J'étais sur le point de laisser s'échapper toutes les larmes que j'avais désespérément tenté de retenir toutes ces années.
Je baissai la tête.

"Eh ! Regarde-moi, Ana. Jamais, tu n'as été un monstre, et jamais tu ne le seras. Tes parents n'auraient pas voulu que tu te fasses du mal comme cela. Je suis sûr qu'ils voudraient que tu t'amuses, même le soir de leur décès. Alors, sèche-moi ces larmes, je veux revoir ce joli sourire sur ton visage."

Je m'exécutai et recomposai mes traits. Je suivis les garçons jusque dans la Grande Salle, là où les décorations n'avaient pas changé. Je m'assis en évitant de lever les yeux vers le plafond.

"Bon alors, que veux-tu manger ?"

"Je ne sais pas. Je n'ai pas faim."

En effet, mon appétit s'était coupé, à peine entrée dans la pièce.
Drago insista.

"Regarde, il y a des tartes à la citrouille, des spaghettis, de la viande, des fruits, des sucettes, des dragées surprises de bertie Crochue, des fizz wizz bizz, des bulles baveuses... Il y a largement de quoi te satisfaire normalement !"

Effectivement, ça avait l'air délicieusement bon. Seulement, rien qu'à la pensée d'avaler quelque chose, la nausée me reprenait.

"Non, vraiment, je n'ai pas du tout envie de manger."

"Ana. Tu ne quitteras pas cette table tant que tu n'aurais mangé quelque chose."

Je regardai Matthéo en proie à l'angoisse. Comment pouvait-il me dire cela ?? Il savait pertinemment que ce genre de réflexions me paniquaient complètement !!
Je me forcai à respirer normalement, puis m'écriai :

"Mais ???"

"Il n'y a pas de mais qui tienne. Tu manges et après tu pourras quitter la salle."

Je le suppliai du regard et voyant ma détresse, il se rattrapa doucement :

"S'il te plaît ? Avale quelque chose. N'importe quoi. Tu n'as pas à avoir peur, c'est juste pour que tu gardes des forces et que tu ne fasses pas de malaise."

Auparavant, je m'étais déjà évanouie à cause du manque de nourriture. Ne pouvant réfuter cet argument, je pris une pomme verte et croquai à pleines dents. Je déglutis et la finis en quelques morceaux. Autorisée à sortir, j'allai dans la salle commune pour lire mon livre du moment : "Moi, le magicien" de Gilderoy Lockhart.
Je savais que c'était un escroc et un menteur qui plus est mais je n'y pouvais rien. J'adorais sa façon d'écrire.

Je m'installai confortablement dans un fauteuil près du feu et commençai ma lecture. Après ce qu'il me sembla des heures, les gars me rejoignèrent et se posèrent sur les canapés sans me déranger. Bientôt, épuisée, je m'endormis, ma tête tombant sur le livre et par conséquent, sur mes genoux. Matthéo me réveilla peu de temps après, pour me ramener dans mon lit. J'aquiesçai et me levai, les jambes tellement engourdies par la fatigue que Matthéo me retenait par la taille pendant que je montais les marches une à une.

Puis je retombai dans les bras de Morphée, en essayant de graver dans ma mémoire ces derniers instants paisibles entre Matt et moi...

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NDA :

KOUKOU !! Je pense que je serai moins présente puisque c'est la rentrée !!!

Bisous 😚

From life to deathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant