Chapitre 32

567 43 16
                                    

- Oui, raconte moi.

- Le voyage avait plutôt bien commencé. Devant les taquineries et les sous entendu de Gauvain, je lui avait fait remarquer que si moi je n'était clairement pas disposé à m'amuser avec lui, Perceval, lui, ne serai absolument pas contre.

- Mais comment as tu pû savoir une telle chose ? Demanda Arthur, presque écoeuré des images qui traversaient son esprit.

- Allons messire ... Cela se voit ! Il n'y a pas d'autres mots. Dès qu'un danger éclate, peu importe où se trouve Perceval vous pouvez être sûr que la seconde suivante il est avec Gauvain. Puis lorsqu'il combattent ils n'ont besoin d'aucun mot. Ils sont liés, il y a quelque chose entre eux je trouve.

- J'ai vraiment du mal à remarquer ce genre de chose...

« Pas étonnant, égocentrique comme vous pouvez l'être » pensa Merlin, avant de rajouter, toujours en son esprit ; « Mais bon, cela m'a bien servi ces dernières années... Parce que d'après Gauvain, je ne suis pas des plus discret... ». Merlin cessa de cheminer dans ses pensées, réalisant qu'il pourrait facilement s'y perdre s'il continuait. Il reprit son récit.

- Après que je lui ai fait remarquer que Perceval ne serait peut être pas contre une aventure, j'ai eu une paix royale.

- Et comment ça s'est passé avec les druides ?

- Un peu avant que l'heure du déjeuner, je les ai entendues, alors j'ai occupé Gauvain et Perceval avec un tour de passe-passe puis je suis allé les voir et...

- Attend quoi ? Comment ?

- Ho, j'ai ensorcelé leurs chevaux pour les faire courir un peu.

- Non, je voulais dire comment tu as pû entendre les druides s' ils n'étaient pas là ? Demanda Arthur, confu.

- Quand ils ne sont pas loin les uns des autres, les druides communiquent par la pensée. Ils y arrivent aussi avec moi. Pour eux, je suis l'un des leurs tout en étant au-dessus d'eux... C'est assez compliqué la relation que l'on entretient eux et moi...

- Pourquoi cela ?

- Ils m'appellent Emrys, apparemment ce serait un personnage de légende, le plus grand des plus grands magiciens. Et ils sont convaincus que c'est moi alors ... Ils me traitent bien.

- Ils t'ont traduit la formule ?

- Oui, sans poser la moindre question. Merlin eut un peu de mal à déglutir à la réminiscence du chef de la tribu qui l'avait prévenu que le sortilège qu'il allait utiliser n'avait que rarement réussi et qu'il n'était pas sans risques. Mais qu'il ne doutait pas que si quelqu'un pouvait le réussir, c'était lui.

- Je suis heureux alors d'avoir arrêté la traque contre ce peuple qu'avait commencé mon père. Depuis, on a beaucoup moins d'attaque de leurs part au palais, on n'en entends plus parler et voilà qu'ils m'aident. Après tout ce que mon royaume leur à fait subir...Merlin sentait la mélancolie dans la voix de son prince. Il se blottit un peu plus dans ses bras et posa sa main sur l'une des sienne. Entrelaçant leurs doigts.

- Vous vous efforcez chaque jour de défaire les faits injustes avec lesquels vous avez grandi, tout en protégeant votre peuple en priorité. Vous ne faites rien de mal messire.

- Je ne fais plus de chasse aux sorcières. Mais la magie reste proscrite. Et pourquoi ? Parce que j'en ai peur. Il n'y a pas d'autres raisons. Je l'utilise tout le temps pour me guérir. Combien en dehors de ces murs meurt parce que mon père à chasser tous les guérisseurs et parce que moi, je ne les ai pas fait revenir...

Merlin avait le cœur qui battait à tout rompre. Arthur se rendait compte que la magie était bénéfique. Enfin. Il l'acceptais lui, et les siens. En tout cas, si ce n'était fait, l'idée se creusait un chemin de plus en plus profond dans son crâne. À cet instant, si Morgane se trouvait à porté, il était persuadé de l'embrasser plutôt que de tenter de l'éliminer.

Une saison dans le Stupre[Merthur]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant