CHAPITRE 38

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À peine deux semaines après mon réveil, les cauchemars ont commencé à apparaître, puis les douleurs au niveau de ma hanche ont été insupportables à vivre durant les premiers jours, jusqu'à ce qu'elle disparaisse complètement au simple contact d'Elone.

Elone qui n'a pas bougé depuis mon retour de l'hôpital, le même homme qui se contente de dormir sur le sol en tenant ma main toute la nuit pour atténuer mes crises de panique. La même personne qui glisse une paire d'écouteurs dans mes oreilles avec Sunsetz de Cigarettes After Sex.

— J'ai peur de ne plus me réveiller si je m'endors. chuchotais-je.

Ses doigts bougent légèrement entre les miens alors que mes yeux se perdent sur la vue à travers la baie vitrée.

— Tu vas te réveiller coração, n'est aucun doute là-dessus.

Le froid de la fin d'été laisse place à la pleine lune entourée de quelques étoiles, l'impression de gagner un jour de plus sur cette terre s'agrandît, je n'aurais pas dû survivre, pourtant je suis là.

— Mon père est effrayé par l'idée que je ne puisse pas le faire et j'ai.. Elone j'ai peur.

Sa main remonte le long de mon bras tandis qu'il écarte le drap sur mon corps pour se glisser à mes côtés.

— Il faut que tu dormes Emire, mais ça ne veut pas dire que tu risques de replonger dans ce coma.

En croisant ses yeux verts, l'inquiétude diminue, je vais me réveiller. Ses lèvres se rapprochent bien trop lentement des miennes, à un tel point que je suis obligé d'initier moi-même ce baiser.

— Dormir sera pour plus tard. avouais-je.

Mon sourire se transforme en un gémissement bruyant quand il finit par me plaquer sur le lit avant d'écarter brutalement mes jambes.

— Ne me pousse pas à bout Emire, je suis là pour veiller sur toi.

Ma cheville remonte le long de son dos nu alors qu'il entrouvre lentement les lèvres en fermant les yeux.

— Veille sur moi Elone, dans toutes les positions.

Une lueur de désir apparaît dans son regard et mes vêtements rejoignent le sol suivi des siens.

— Tu n'as pas idée du nombre de fois où j'ai rêvé de ce moment.

L'espace entre mes jambes s'agrandit jusqu'à ce qu'il se décide à enrouler une main autour de ma nuque afin de me faire pencher la tête en arrière.

— Mes parents ne vont pas apprécier ce que nous sommes en train de faire.

Les murs de ma chambre sont les plus fins de cette maison, de bonnes réprimandes venant de mes parents ont confirmé que peu importe le bruit, ils entendent chaque vibration.

— Ils vont apprécier t'entendre gémir mon nom après plus d'un mois sans ta jolie voix, mon cœur.

Aussitôt dit, ses lèvres recouvrent en totalité mon bassin et sa main droite se prélasse quelques minutes sur mon entrée qu'il humidifie légèrement. Mes doigts enserrent le drap blanc dans l'espoir que mes halètements soient presque un murmure.

— J'ai besoin de toi. S'il te plaît..

Ma plainte est recouverte par son bras qui me soulève du lit, mon dos rencontre une surface froide alors que mon poignet se cogne contre la baie vitrée.

— Lève la tête Emire.

Les dizaines d'étoiles reflètent désormais mes yeux bleus et disparaissent rapidement quand un simple coup de rein suffit à me satisfaire pleinement.

— Dis-moi que tu es assez éveillé.

À nouveau, mon rire s'éteint à l'encontre de ses lèvres humides et entrouverte autour de ma nuque.

— Assez pour toute une vie.

Les traces rouges qui commencent à faire leur apparition sur le dos d'Elone sont uniquement dues à mes doigts qui ne peuvent pas s'empêcher de martyriser sa peau pour cacher mes gémissements. Sauf que la brûlure dans ma hanche se mélange à la douleur présente le long de ma cheville.

— Elone..

Remarquant des larmes sur ses épaules, il cesse immédiatement son mouvement en m'allongeant une seconde fois sur mon propre matelas.

— Montre-moi.

Avec hésitation je désigne du doigt ma hanche rougie par l'effort et ma cheville qui continue de causer une douleur insupportable.

— Pardon, je ne voulais pas que ça se passe de cette façon.

L'impression de l'avoir déçu est encore plus importante que la souffrance parcourant mon corps.

— Tout va bien Emi, prend ton temps. Ta santé compte avant tout le reste compris ? Arrête de t'excuser.

Je hoche la tête en bougeant légèrement ma jambe droite pour l'inciter à bouger, pourtant ses mains m'arrêtent dans mon élan alors que ses yeux cherchent une quelconque approbation.

— Continue.

Cette fois-ci il n'a pas besoin de plus de supplications venant de ma part. Sentant que mes jambes tremblent bien plus que d'habitude, j'attire rapidement son visage.

— Embrasse-moi, maintenant.

— À tes ordres.

Le gémissement qui quitte mes lèvres disparaît bruyamment entre les siennes, il sourit naïvement en sachant que je n'aurais pas pu le retenir. Les derniers coups de reins ont permis à Elone de tester ma voix devenue cette fois-ci, trop étouffante pour la pièce. Mes yeux luttent pour rester éveillés ne serait-ce que quelques secondes après ma jouissance.

— Emire cesse de lutter.

Malgré cette énième preuve d'amour qui a réussi à l'épuiser, je ne suis toujours pas capable d'affronter la réalité.

— Laisse-moi profiter un peu plus de ces instants.

Son torse-nu se colle rapidement à mon dos alors que le drap recouvre nos corps en sueur.

— Je serai là demain, et tu te réveilleras sans aucun problème.

— Promets-le moi.

Mes doigts s'entremêlent aux siens et la bague argentée autour de son annulaire me fait sourire quelques secondes.

— Je te le promets, mon cœur. chuchote-t-il.

Alors c'est à ce moment que mes yeux ont fini par se fermer, que mon souffle s'est apaisé et que son odeur de mangue s'est infiltrée dans la pièce. Le moment où je suis senti vivant après quatre été morose et déprimant. Près d'Elone Nascimento, l'été sera toujours plus exaltant, l'univers découvrira notre histoire d'amour, et l'océan acceptera cette fin. Celle pour laquelle je me bats depuis mes neuf ans.

Lui et moi. Rendre le monde meilleur à notre façon.

Estella.

The Shade Of SosthèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant