Chapitre 2: la menace

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            Sylvain marchait à travers la Biosphère, celle-ci avait été réaménagée pour accueillir un laboratoire immense. D'immenses fusées se tenaient au centre, Sylvain n'en apercevait que le bas, sa vue était trouble de loin. Il parlait avec Rose main dans la main lorsqu'un magnifique vaisseau d'argent surgit de l'océan et survola le dôme magnétique de la Biosphère. Cependant, dès que le vaisseau eut disparu Rose continua sa conversation comme si de rien n'était. Cela n'avait aucun sens mais Sylvain n'était pas en pleine possession de ses moyens et il ne savait même pas pourquoi. Une fois de retour chez lui il s'endormit encore habillé. Un cri strident le réveilla et il ouvrit les yeux, à peine les avait-il ouverts qu'une vague de tristesse et d'horreur l'envahit.

            Sylvain sortit de ce cauchemar en nage, sa sueur se mélangeait avec les gouttes de pluie de ses habits qui n'avaient toujours pas séché. Ce cauchemar, il l'avait déjà fait mais il avait été plus long beaucoup plus long. Plus il y pensait, plus le contenu de son rêve s'effaçait de sa mémoire. Il était impossible de faire deux fois le même rêve, pourtant cela lui était déjà arrivé au lac. Pourquoi ?

            N'en pouvant plus de l'atmosphère humide et chaude de l'abri, Sylvain sortit de son sac de couchage. Le froid le saisit et vint mordre sa chaire, les feux continuellement entretenus par des tours de garde n'étaient pas assez efficaces. Sylvain oppressé par la proximité entre les sacs de couchage, décida de sortir dehors. Il slalomait tant bien que mal entre ses camarades endormis. Arrivé devant un feu, il remarqua deux personnes qui surveillaient celui-ci:

            « Bonsoir. Chuchota Sylvain.

            — Bonsoir, tu ne dors pas ? Demanda un petit garçon blond étonné.

            — Non, des cauchemars me tourmentent. Répondit-il.

            — Si je pouvais dormir cauchemar ou pas cauchemar j'te dis que je le f'rais. Répliqua la deuxième personne emmitoufler dans une cape.

            — Si tu le dis. A toute hasard vous ne sauriez pas quand est-ce que le jour se lève ? Questionna Sylvain.

            — Dans deux heures. Répondit celui caché dans sa cape.

            — Trente degrés Sol. Ajouta le garçon avec précision.

            — Merci, bon courage. Conclut-t-il. »

            Sylvain n'attendit pas la réponse des veilleurs et se dirigea vers la sortie la plus proche. Il fit coulisser la caisse vers l'extérieure et rampa jusqu'à être complétement sorti.

            La pluie avait rafraichi de manière extrême la température, le froid planta chacune de ses griffes tel de longues épines dans les nerfs de Sylvain. La générale avait raison sans abris chacun serait mort dans son sommeil. Avant de replacer la caisse il l'ouvra et en sortit une combinaison qui serait désormais leur seule tenue ainsi qu'une épaisse cape comme celle du veilleur. Une fois la caisse remise en place, Sylvain se changea dans le froid en sautillant pour ne pas endormir ses terminaisons nerveuses. La combinaison lui collait la peau, elle était sèche ce qui le réchauffa un peu. Puis il enfila la cape et se mit à courir pour se réchauffer.

Au bout de quinze degrés Sol, les premières lueurs du jour commençaient à arriver. Cependant, les étoiles étaient encore bien visibles. La chaleur avait regagner le corps de Sylvain et cet exercice lui avait vidé la tête. Grisé par l'effort, il s'allongea dans l'herbe humide devant lui se dressait le magnifique tableau des étoiles et des constellations.

   Lorsqu'il était sur Terre il ne connaissait aucune de ces constellations, il décida donc de réparer cette lacune sur cette nouvelle Terre. Il attrapa sa blouse et y chercha sa carte. Il prit son crayon et commença au verso de sa feuille une carte du ciel. Il nota bien évidement sa position par rapport au vaisseau et détailla tous les points lumineux du ciel jusqu'à ce qu'ils disparaissent, chassé par le jour. Sylvain remarqua qu'il ne savait pas le nom de l'étoile qui les réchauffait. De plus, il venait juste de s'apercevoir que les jours avaient la même durée que sur Terre, il décida donc d'appeler cette planète Néo Terra car il trouvait que ça sonnait bien. Il allait falloir aussi un nom pour l'étoile alors il trancha pour Luminis, nom de la déesse de la lumière dans une des fictions qu'il avait lu dans sa jeunesse.

Profondeurs et Surface Tome 2: En quête de véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant