Chapitre 16

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Nash

La dernière fois que j'ai volé une bagnole, je devais avoir 18 ans et mon grand-père m'a tellement soufflé dans les bronches que je n'ai jamais plus recommencé. Du moins, c'est ce qu'il pense. J'ai toujours aimé les belles cylindrées. Avant de m'engager dans l'armée, il m'est arrivé plus d'une fois d'emprunter un joli petit bolide le temps d'un tour en ville. Heureusement, je ne me suis jamais fait prendre. Sans ça, j'aurais passé un sale quart d'heure en rentrant chez moi.

Le modèle passe-partout dans lequel nous sommes assis n'a clairement pas été pensé pour le plaisir et dès les premiers feux rouges, je regrette ma Harley. Je déteste avoir dû la laisser en arrière, mais la fin justifie les moyens. Je suis cependant prêt à faire bouffer les pissenlits par la racine au premier qui touchera mon bébé sans ma permission. Les mecs se chargeront de la remorquer jusqu'au club dès que toute cette merde sera passée.

Le soleil est presque couché quand nous arrivons à destination. Widow a pu faire sa magie habituelle et nous confirmer notre cible via un détournement d'image satellite gouvernementale.

Abandonnant notre véhicule au milieu d'une étendue de vignes, Mac et moi poursuivons à pied. La nuit est complètement tombée lorsque les premières lumières de la vielle ferme devant laquelle nous devions passer demain matin s'allument.

Silencieusement, je lui fais signe de s'approcher du bâtiment par l'arrière et j'avance en direction de la porte avant. Les fenêtres sont toutes obstruées par de lourdes planches en bois. Aucune chance que quiconque ne s'enfuit par-là.

Ces vieux corps de ferme sont faits de longs couloirs étroits et sombres. C'est un plus pour nous. Avec l'effet de surprise, nous avons une chance de venir à bout de ce merdier sans trop prendre de risques.

Arrivé devant la porte, le dos contre le mur de l'enceinte, j'attends le signal de Mac pour entrer. Pas besoin de silencieux ce soir. Nous sommes trop loin de tout pour qu'un voisin vienne se plaindre.

Le hululement d'une chouette brise le silence de la nuit et sans plus attendre, arme en main, j'enfonce la porte du plat du pied et tire mes deux premières balles sur les deux hommes abasourdis face à moi. Accaparés par le match à la télé, ils n'ont rien vu venir. Leurs armes tombent au sol dans un bruit sourd, la sécurité toujours enclenchée. Ce n'est que lorsque j'en abats un de plus dans le couloir menant à la cuisine que je comprends que nous avons affaire à des putains de guignols...

Mac me rejoint dans le couloir menant aux chambres. Il m'indique en avoir chopé deux de son côté et nous reprenons notre avancée. Dans la première pièce, nous trouvons tout un arsenal militaire dernier cri. Mes sourcils se froncent aussitôt. Quelque chose cloche... C'est trop facile... trop évident...

C'est alors que je la sens. Une odeur de gaz légère. Elle provient de la salle du fond. D'une main sur son épaule, j'arrête Mac et lui montre mon nez du doigt. J'ai toujours eu un odorat plus développé que la moyenne. Ça nous a sauvé la vie plus d'une fois dans le passé.

Mon pote perçoit l'odeur à son tour et range aussitôt son arme. Je fais de même avant de sortir la lame rangée dans ma botte droite. Des personnes normales seraient certainement sorties du bâtiment avant que tout ne pète, mais pas nous. Quelqu'un voulait clairement nous piéger. Je mettrais ma main à couper que ces connards espéraient que nous ferions tout péter en tirant dans le tas sans réfléchir.

La seconde pièce sur notre gauche est vide. Mac passe devant. Je progresse dans son dos, prêt à intervenir au moindre problème. La main sur la poignée de la dernière pièce, il se tourne vers moi pour m'offrir un putain de clin d'oeil ! Ce mec est complètement barge. Je secoue légèrement la tête et la concentration reprend le dessus. Je ne sais pas exactement à quoi je m'attendais en ouvrant cette porte, mais certainement pas à ça.

Hell WhispererOù les histoires vivent. Découvrez maintenant