L'emménagement

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La semaine suivante, nous nous rendons au centre de l'éducateur canin, tu n'as déjà plus aucun souci à monter en voiture. Je suis époustouflé de la rapidité avec laquelle tu progresses. Nous travaillons sur les ordres de base, pour cette première séance avec l'éducateur, tu te débrouilles bien, et moi aussi, d'après lui.

Lorsque nous rentrons à la maison, Sonia nous attend devant la porte, avec un autre chien. Je te laisse dans la voiture, et je vais la voir, et lui adresse :

— Bonjour toi !

— Bonjour ! Comment s'est passée cette première séance avec l'éducateur ? me demande-t-elle.

— Il a été infernal, il n'a rien voulu écouter, nous a fait tourner en bourrique, dis-je le sourire aux lèvres de la voir.

— Oui, bah oui, bien sûr, je vais te croire idiot !, me dit-elle, en riant.

— Et toi, tu n'es pas venue seule à ce que je vois ?

— Tu as de bons yeux ! Pas encore besoin d'aller voir un ophtalmo, rit-elle.

— Oui ! Bon tu te décides à me faire les présentations ?

— C'est mon chiot, Héra, me dit-elle toute souriante. Elle me fait penser à elle... lorsqu'elle souriait...

— Eh bien, bonjour Héra, dis-je en m'adressant au chiot, avec un ton enjoué pour masquer la peine de sa perte à elle, qui hante toujours mes pensées.

— Que dis-tu d'une balade avec Eros et Héra ?

— Je dis que je suis toujours partant pour passer du temps dehors avec Eros !

— Va le chercher alors ! il t'attend, avec impatience depuis tout à l'heure !

Lors de la balade tous les quatre, Héra et Eros sont devant en longe, Sonia à côté de moi, je lui dis :

— Tu crois vraiment que j'ai fait le bon choix, en adoptant Eros ?

— Pourquoi, tu regrettes de l'avoir adopté ?

— Non, ce n'est pas ça...

— Qu'est-ce que c'est alors ?

— C'est que c'était son rêve à elle, d'avoir un husky un jour... mais ce jour n'est jamais arrivé... dis-je les larmes aux yeux

— De qui parles-tu ?

— De celle, qui, ...

— Qui quoi ? demande-t-elle.

— Désolé, je n'arrive pas... j'n'arrive pas parler d'elle...

— Ce n'est pas grave, dit-elle en me prenant dans les bras. Laisse-toi aller, tu n'es plus seul, tu as Eros, puis tu m'as moi.

Je ne réfléchis pas, et je l'embrasse, je me recule et me confonds en excuses.

— Chut, dit-elle, en mettant son index sur ma bouche, avant de me rendre mon baiser.

— Je ne sais pas ce qui m'a pris, je fais un peu n'importe quoi depuis qu'elle n'est plus là. Puis tu me fais penser à elle...

— Tu es en train de me dire, que je te fais penser à ton ex ? tu es vraiment qu'un con ! dit-elle en s'éloignant.

— Non, attends ! reviens, s'il te plait, rentrons et je t'explique tout, en préparant le goûter !

— Non ! laisse-moi ! tu n'es rien d'autre qu'un idiot, elle a eu raison de te quitter ! dit-elle énervée.

— S'il te plaît, laisse-moi t'expliquer ! enfin ! tu perds quoi à ça ? une fois que tu sauras, je te laisserai partir sans problème si c'est vraiment ce que tu souhaites, lui dis-je en lui tenant le bras.

— D'accord, mais ici et tu as dix minutes pour tout m'expliquer ! cède-t-elle.

— Merci !

— Vite ! le temps passe.

— Cette fille, c'est mon premier amour, je l'ai perdu, non pas parce qu'elle m'a quitté.

— Elle, elle est décédée ?

— Oui,

— Je suis conne, désolée d'avoir été si idiote, c'est pour ça que tu disais que son rêve d'avoir un husky un jour n'était jamais arrivé ?

— Oui... dis-je d'une voix étouffée.

— Viens là, me murmure-t-elle.

— Tu veux plus partir ?

— Non, je veux rester avec toi, et Eros si tu le veux bien.

— Euh, il faut qu'on se concerte avec Eros.

— Aucun souci.

— Eros, tu en dis quoi si Sonia et Héra reste avec nous ?

— Ouuuuuuh.

— Je crois qu'il approuve, dis-je en riant.

— Je suis heureuse de t'avoir rencontré.

— On rentre ? l'interrogé-je.

— Chez toi ? demande-t-elle.

— Non, chez nous !

— D'accord, dit-elle en m'embrassant.

Nous rentrons, je prépare le repas, nous dressons la table. On rigole, discute de tout et rien. Soudain, pendant le repas elle me dit :

— Tu sais, je ne t'ai pas dit quelque chose d'important...

— De quoi parles tu ? dis-je en essayant de comprendre.

— De mon ex, à moi...

— Je t'y fais penser ? comme tu me fais penser à Sandra ?

— Non, justement, c'est tout le contraire ...

— Je te fais peur ?

— Non, c'est l'inverse...

— Oh, ne me dis pas que ...

— Si...

— Viens là, viens près de moi, lui dis-je en ouvrant mes bras.

— Il sait où tu habites ?

— Oui, ... j'ai peur... Est-ce que tu crois, que c'est envisageable, pour toi que je m'installe ici ?

— Mais bien sûr ! quelle question !

— Tu crois, que nous deux, ça va durer ?

— Tu sais seul, l'avenir, nous le dira.

— C'est vrai.

— Pour l'instant, profite du présent. Tu es avec moi, tu es en sécurité. Tu as Héra, Eros et moi, tu n'es plus seule.

— Et toi non plus, tu ne l'es plus. Tu as Eros, Héra et moi.

— Oui, et je sais que c'est Sandra, qui vous a mis tous les trois sur mon chemin, avant mon mini séjour en Irlande.

— Et pourquoi on n'y voyagerait pas tous les quatre ?

— C'est vrai ! il faudrait qu'on organise ça !

— Merci.

— Pourquoi ?

— D'être entré dans ma vie avec Eros, de m'y accepter, de m'aimer...

— C'est Eros, qu'on doit remercier, oui ...

— Pourquoi ?

— Parce que sans lui, on ne se serait pas rencontrés !

— C'est pas faux !

— Merci Eros, disons-nous en chœur.

Nous allons nous coucher, nos chiens nous suivent, ils vont sur la même couche.

Sonia, quant à elle, se loge dans mes bras pour s'endormir. 

Chienne de vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant