Bienvenue à Vegas

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Charles

Le reste du week-end a été un vrai charme. La voiture et moi n'avons fait qu'un. Je n'ai pas réussi à surclasser les Red bulls. Honnêtement, qui le peut? Je n'étais pas monté sur le podium depuis la saison passée et j'en avais oublié la sensation. Tout d'un coup, tout me semble possible. La bouteille de champagne encore dans les mains, j'avance vers la passerelle médiatique. Il me reste encore quelques entrevues à donner avant de pouvoir partir d'ici. Je vérifie constamment l'heure, car je sais que l'avion d'Evy part dans à peine 2 heures. J'aimerais bien avoir l'opportunité de passer du temps avec elle et d'aller la reconduire moi-même à l'aéroport. Je m'installe devant Will, le journaliste principal de la chaîne F1.

-Félicitation Charles! C'est une belle performance, ce week-end.

-Merci, on a travaillé très fort et je suis heureux de pouvoir remporter la troisième place pour l'équipe.

-J'imagine que vous vous préparez déjà pour Monza, la semaine prochaine!

-Oui, c'est important de ne pas perdre le Momentum...

-Parfait, c'est ce genre de chose qu'on aime entendre, chez F1 tv.

Je partage un sourire avec lui et passe au suivant. J'essaie d'offrir des réponses courtes et directes. Je n'ai vraiment pas envie d'y passer la soirée. Mon agent de communication, Fanny, me suit de près.

-Dis-moi, est ce qu'Evy est encore dans les paddocks? dis-je en me penchant vers l'arrière.

Elle tape quelques mots sur son cellulaire et dans la seconde suivante et m'annonce :

-Oui, mais elle doit quitter dans une vingtaine de minutes à l'hôtel pour ramasser ses choses.

-Tu lui parles?

-Oui! C'est une chouette fille. On s'entend plutôt bien. M'informe-t-elle gaiement.

Je tourne la tête en m'approchant de son oreille.

-Tu me trouves une raison de partir d'ici, immédiatement, et je te donne un bonus de la mort!

Je n'ai pas besoin d'en dire plus. Elle lève la voix légèrement pour m'avertir, devant tous les médias, que j'ai un rendez-vous urgent.

Je joue le jeu en m'excusant aux journalistes et contourne la barrière pour sortir de la passerelle. D'un pas franc, je marche en direction de la sortie. Il fait tellement chaud, je doute qu'elle ait fait le piquet au gros soleil pour m'attendre. Au loin, je vois Pierre qui discute avec quelqu'un. C'est lui que je remarque en premier, car il a une tête de plus que tout le monde. En m'avançant, je reconnais la femme qui fait battre mon cœur. Mon ami me voit approcher, mais n'avertit pas Evy de ma venue. Il me connait si bien. Je m'empresse d'arriver derrière elle. Je glisse mes bras contre ses côtes et la soulève dans les airs. Elle sursaute et se tortille de tout les sens. Je perds pied et tombe sur le sol en prenant soin de protéger Evy. Assise sur moi, elle est morte de rire. J'avoue que ce n'était pas mon meilleur coup, mais c'est marrant.

-Tu aurais pu nous blesser... Lance-t-elle entre deux reniflements. Je n'ai même pas la force de lui répondre, tellement que je ris. Elle tente de se relever, mais je la retiens contre moi.

- Embrasse-moi, d'abord...

Elle baisse les yeux vers moi et ne se fait pas prier pour s'exécuter. Ses mains entourent mon visage et je la serre contre moi. J'ai envie de la garder contre moi encore plusieurs heures. Notre baiser, qui a commencé délicatement, grimpe maintenant dans une tout autre catégorie. Je caresse sa langue et sa respiration se transforme en petit gémissement.