EPILOGUE 1

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1 an après, le 15 juin 2024

Ethan

Lorsque j'ouvre les yeux ce matin, la même sensation m'assaille. Ce lit est trop grand pour moi. Trop froid. Trop vide. Elle me manque. Tous les jours. Depuis qu'elle n'est plus là, je ne fais que survivre dans cette ville. J'ai parfois envie de tout plaquer. Le boulot, les amis, la famille. J'aimerais être plus fort. Je l'étais les premières semaines, mais après des mois de solitude, je ne peux plus me leurrer. Je vais finir en dépression, si je ne fais pas quelque chose.

Mais ce n'est pas aujourd'hui que je dois déprimer. Mon meilleur ami se marie et je suis son témoin. Il faut donc que je me prépare pour cette journée sous le signe de l'amour. Je suis heureux pour lui et Sara. Et j'ai hâte de les voir échanger leurs vœux et se promettre de s'aimer toute leur vie. Mais ça me rappelle que moi, je serais seul à ses côtés. Lui aussi doit y penser. Elle devrait être à ses côtés. Et à mes côtés. Elle va lui manquer plus que tout aujourd'hui. Comme elle lui manque depuis ces longs mois. Il ne me montre rien pour ne pas que je souffre plus, mais je le sais. Ça se voit dans son regard. Il a perdu cet éclat qu'il avait retrouvé après qu'elle soit revenue dans sa vie. Sara voulait repousser le mariage, mais il a refusé.

Après avoir pris ma douche, j'observe mon reflet dans le miroir. La cicatrice sur ma jambe s'est atténuée. Mes heures dans la salle de sport de Ted, m'ont fait prendre encore un peu de muscles. Mon regard tombe sur ce tatouage, que j'ai réalisé il y a un an. La veille de cette terrible journée qui devait être sous le signe de la joie. Je revois son visage lorsque je lui ai montré cette plume gravée de son prénom. Le bonheur pouvait s'y lire. Je caresse ces lettres enflammées qui lui ressemblent tant. Putain ! Elle me manque de trop ! Je ne peux empêcher mes larmes de couler.

Je m'asperge le visage d'eau froide pour stopper mes larmes avant de terminer de me préparer. Je passe ma chemise blanche, puis le costume gris assorti à celui de Luca. Je noue la cravate autour de mon cou, puis attrape la boutonnière qu'Alysson nous a ramenée hier soir, composée d'une rose orangé, qui me rappelle mon tatouage, et un chardon. Cette fleur qu'elle avait déposée sur sa propre tombe. Un clin d'œil à sa sœur, absente de nos vies en ce jour si important.

Tout ça semble si loin. Je me demande même, parfois, si je n'ai pas rêvé ces quelques mois de bonheur que nous avons vécu. Nous étions si bien ensemble. Une fois prêt, je descends au rez-de-chaussée. Mes parents nous ont accueillis, Luca et moi, pour sa dernière nuit de célibataire. Sara, elle, loge chez Alysson et Stacy.

Quand j'arrive dans le salon, Luca est déjà là. Il est magnifique dans son costume. Je m'approche de lui pour ajuster sa cravate.

— Tu es superbe, Luca.

— Toi aussi, mon vieux. Merci d'être là, dit-il en me serrant dans ses bras.

— Je ne pourrai pas être ailleurs qu'à tes côtés aujourd'hui.

— Elle aussi devrait être ici.

— Je sais. Mais nous ne devons pas y penser. Pense à Sara qui va devenir ta femme.

Ma mère arrive près de nous.

— Il va falloir y aller les garçons. Sinon, ce n'est pas la mariée que nous allons attendre.

— Tu es prêt Luca ?

— Allons-y. Il ne faudrait pas tomber dans les bouchons.

Nous partons avec la voiture de mes parents. Luca et moi, nous installons à l'arrière. Je le vois regarder les rues défiler par la fenêtre. Son regard se perd au loin. Et je sais qu'il est reparti dans ces souvenirs. Je ne peux pas lui en vouloir.

La vengeance de ValentinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant