.·:*¨༺ Chapitre six ༻¨*:·.

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9 mars 2023
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L'atmosphère suffocante m'entoure lorsque je déverrouille la portière de ma voiture de fonction. Le décor demeure inchangé, une étendue de sable, un panorama désolé, dépourvu de verdure. Les rayons solaires se reflètent sur le bitume, intensifiant cette chaleur écrasante. Même en février, le climat ne fait aucune concession.

Affairée de ma casquette Pirelli et de mes lunettes de soleil solidement ancrées sur ma tête, je m'avance vers le paddock, mon pass en main, en espérant échapper aux regards indiscrets. Les interrogations des journalistes m'attendent cet après-midi, mais pour l'instant, l'impératif reste de préserver mon anonymat, dissimulée derrière mon charmant polo ApeXread frappé du logo 67.

J'aurais du mettre la veste de Matrix tiens.

Je franchis l'entrée avec succès, croyant avoir évité toute détection. Cependant, une voix familière résonne au loin :

- Tiens donc, ne serait-ce pas la grande Ariane Aubry ?

Mon cœur s'emballe, ma tentative de discrétion semble avoir échoué. Je me retourne lentement pour me retrouver face à face avec Maxime que je n'ai même pas reconnu. Un soupir m'échappe.

- Prête pour le grand jour !? m'interroge-t-il, mais au fait, t'étais où ce matin ? Je t'ai pas vue au petit déjeuner.

Ses brasé se posent des deux côtés de ses hanches comme pour appuyer sa question. Mon regard alterne entre ses deux yeux. Je ne peux pas lui avouer que je suis pétrifiée et que ma nuit n'a été composée que de réveils nocturnes et de quelques maigres heures de sommeil. Alors je choisis la facilité et lui cache la réelle raison et sort d'une traite :

- Je suis partie courir, je me suis levée tôt et j'étais incapable de retrouver le sommeil.

- Hum, je vois... il me scrute perplexe, conscient que je ne dis pas toute la vérité, t'es sûre que tu n'avais pas simplement peur de voir tout le monde ?

Je souris, malgré mes pensés contradictoires, tentant de dissiper ses soupçons autant que possible.

— Avoir peur de la foule ? Moi ? Jamais. J'avais juste besoin de m'étirer les jambes. Tu sais combien je stresse avant une course.

Il arque un sourcil, mais semble accepter mon explication.

— Bien, si tu le dis. En tout cas, prépare-toi à être sous les feux des projecteurs aujourd'hui. Ça va être une journée incroyable, surtout avec ta première séance en F1 demain. Autant en Formule 2, personne ne voulait y croire, autant maintenant, tu es bel et bien dans la même équipe que moi !

Je souris. D'un sourire reconnaissant et fier. Je suis remplie d'une excitation nouvelle : celle d'enfin pouvoir atteindre le rêve de piloter une formule un sur un vrai grand prix. Au fond de moi, je ressens quand même toute l'appréhension et toutes les critiques que j'ai eu à endurer avant d'arriver là, mais je fais abstraction et me concentre uniquement sur des pensées positives : Je vais y arriver.

Maxime, toujours aussi insouciant, me lance un regard complice avant de m'encourager, comme toujours.

— N'oublie pas, Ariane, quel que soit le résultat, tu es déjà une championne pour avoir atteint ce niveau. Profite de chaque moment.

Alors qu'il dépose un doux baiser sur mon front, je le remercie d'un signe de tête, je sens la fierté dans ses paroles. Malgré tout, une certaine inquiétude subsiste dans un coin de mon esprit : encore ces mauvaises pensées. Même si c'est une opportunité exceptionnelle, elle vient avec son lot d'émotions, aussi bonnes que mauvaises.

Two Hearts for One BreatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant