katante ak diank bi

la nuit des desirs

Depuis des années, mon père et moi vivions seuls dans une grande maison. La vie avait suivi son cours, et bien que nous partagions les mêmes murs, nos horaires chargés nous laissaient peu de temps pour réellement nous rapprocher. Mon père travaillait sans relâche, tandis que mes propres responsabilités professionnelles me tenaient souvent éloigné.

La maison qui aurait dû être le symbole de la chaleur familiale était plutôt un sanctuaire de solitude. Mes parents s'étaient séparés depuis longtemps, laissant derrière eux une histoire douloureuse que ni mon père ni moi n'osions aborder. Chacun de nous portait ses propres fardeaux, gardant nos émotions enfouies derrière des murs érigés par la routine et le temps qui passait.

Cependant, le destin allait bientôt nous réserver une surprise inattendue, une rencontre qui allait changer la dynamique de notre maison. Cette rencontre, c'était Katy, notre nouvelle femme de ménage.

L'arrivée de Katy, notre nouvelle femme de ménage, avait apporté un vent de changement inattendu dans notre maison. Mon père et moi, vivant seuls depuis longtemps, avions toujours maintenu une distance prudente avec le personnel de maison. Cependant, dès le moment où Katy a franchi le seuil de notre demeure, quelque chose de spécial s'est produit.

Elle était une femme d'un certain âge dans les 40 ans je dirais, de petite taille dans les 1m65 je dirais et avec une certaine corpulence. Elle avait l'air d'une vrai drianké. Il émanait d'elle un sourire chaleureux et une aura de gentillesse qui ne pouvait pas passer inaperçue. Son premier jour de travail a coïncidé avec l'un de mes rares jours de congé, et je suis descendu pour la saluer alors qu'elle s'attelait à ses tâches ménagères.

"Sokhna ci ne ngue déf, mane le Aziz" ai-je dit en tendant la main.

Katy a posé son balai avec douceur et a serré ma main avec une fermeté inattendue pour une femme de sa taille. "Wa Serigne bi ne ngue déf, se pape mo me bind pour me topoto keur gui. Katy la toud"

Au fil des jours qui ont suivi, une amitié improbable s'est nouée entre Katy et moi. Alors qu'elle continuait à faire briller chaque coin de notre maison, nous avons commencé à discuter de tout et de rien. Elle partageait des histoires de sa vie, de ses voyages et de ses expériences. J'étais captivé par sa sagesse et sa positivité inébranlable.

Ce n'était pas seulement une relation employeur-employée, c'était devenu bien plus que ça. Katy était devenue une confidente, une amie précieuse, et ce début inattendu de notre histoire allait changer nos vies de bien des manières.

Katy avait une passion pour les telenovelas. Chaque fois qu'elle trouvait un moment de répit entre les tâches ménagères, elle se glissait dans le salon et allumait la télévision pour suivre les derniers rebondissements de ses séries préférées. Son visage s'illuminait d'excitation à chaque intrigue, et elle n'hésitait pas à commenter les péripéties des personnages comme si elle faisait partie de leur monde.

Un après-midi, alors que je travaillais depuis mon bureau à domicile, j'entendis les rires et les pleurs qui s'échappaient du salon. Curieux, je m'y suis dirigé pour découvrir Katy complètement absorbée par l'histoire en cours. "Li dé doynewar, ya ngui raté dé. Loutakh do sétane li" m'a-t-elle imploré.

C'était ainsi que, peu à peu, les telenovelas sont devenues un lien entre nous. Nous passions des heures à discuter des intrigues, à analyser les personnages et à anticiper les développements à venir. Ce petit rituel, simple en apparence, a créé un lien spécial entre Katy et moi, une connexion qui allait bien au-delà des fonctions de nettoyage de la maison.

Un soir, alors que la maison était paisiblement vide, mon père étant en déplacement à l'étranger pour le travail, Katy et moi avons eu une idée spontanée. Au lieu de regarder les telenovelas chacun de notre côté comme d'habitude, nous avons décidé de les regarder ensemble.