Chapitre 2

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Chapitre 2

Des bouquets de fleurs d'hibiscus décoraient abondamment la salle de bal. Les potentiels futurs couples dansaient ensemble une douce valse, la danse la plus prisée de Londres à ce temps-là.

La Reine était assise non loin de là, ses nombreux chiens l'accompagnant. A cette vue, Alya eu un léger sourire, Brimsley lui avait déjà conté l'histoire de son premier chien offert par le Roi lui-même, qu'elle avait d'ailleurs refusé au début mais dont elle s'était vite éprise.

De nombreuses jeunes filles poussées par leurs mères passaient devant elle dans le but de ne serait-ce qu'obtenir la considération ou même un sourire de sa Majesté. Violet Bridgerton n'y manquait pas, après le mariage plus que réussi de sa première fille Daphné, elle comptait bien assurer un avenir digne de ce nom à Eloïse. Mais la jeune femme n'était pas de cet avis, demandant chaque jour à sa chère mère un ou deux ans de plus avant de faire son entrée dans la saison. Elle avait tout de même accepté de se présenter à la Reine ce soir plus convenablement que l'année dernière.

Eloïse s'avança alors, sa robe mauve trop longue qu'elle releva légèrement afin de ne pas trébucher. Après une révérence de quelques instants, elle leva le visage et croisa le regard de la Princesse. Cette dernière eu un petit sourire malgré la panique qui l'habitait. Eloïse lui fit en retour un regard compatissant, l'obsession du mariage de sa mère était forte mais elle n'osait imaginer celle de la mère d'Alya.

Après quelques minutes la Reine ordonna le silence en un raclement de gorge. Lady Danbury se tenant juste à côté comprit qu'elle allait surement annoncer la débutante qui allait devenir l'incomparable de la saison.

Charlotte – Chers sujets, il est maintenant temps pour moi d'annoncer le diamant de l'année et je suis heureuse de choisir mon diamant, ma fille, Alya ! dit-elle juste avant d'embrasser le front de la concernée.

Alya ressentait certes de la joie mais surtout de la gêne, elle savait que bon nombre de gens critiqueront ce choix au vu de la relation mère fille qu'elle entretient avec la Reine. De la gêne mais aussi une vague d'anxiété, maintenant tout le ton allait parler d'elle et elle ne voulait même pas penser aux nombres d'articles de Lady Wistledown qui parleront d'elle.

Un brouhaha d'applaudissements la fit revenir à elle, qui remarqua rapidement qu'une file d'hommes se tenait devant elle et sa mère, le premier demandant une danse tout en s'inclinant. Elle tourna son regard peu sûr vers sa mère et rencontra celui de cette dernière hochant la tête, l'incitant à accepter. Alya prit la main de cet homme qu'elle n'avait jamais vu auparavant, triste que sa première danse en tant qu'adulte ne soit pas avec son père au vu de sa condition.

Le doux son du piano reprenant une composition de Mozart se fit entendre, la princesse aimait énormément ce compositeur, la Reine, ayant ressenti son talent avant tout le monde, l'invitait souvent depuis qu'il était jeune à venir jouer au palais. La main de son partenaire se posant sur sa taille interrompu ses pensées. Elle croisa son regard, il avait les yeux clairs et les cheveux blonds aux reflets de couleur blé, ce qui malgré un charme qu'elle ne pouvait nier n'était pas son type.

? - Vous êtes d'une beauté éblouissante princesse.

Alya – Merci beaucoup Lord... essayant manifestement de ne pas manquer de respect à celui-ci

? – Lord Laython pour vous servir. dit-il tout en inclinant la tête

Alya – Enchantée de faire votre connaissance Lord Laython répondit-elle avec un léger sourire sur les lèvres

Lady Danbury et la Reine les observaient de loin avec l'espoir d'avoir trouvé le bon en premier mais même si elles voulaient vraiment marier Alya, elles ne pouvaient mentir, certes le jeune duo dansaient bien ensemble mais l'absence de connexion se ressentait.

Henry se surprit à poser son regard vers la Princesse plus de fois qu'il ne l'aurait pensé. Il la trouve simplement parfaite dans cette robe faite main sur mesure qui d'ailleurs avait pris un temps astronomique à être faite. Il la trouvait parfaite maintenant mais aussi à chaque seconde de la journée même quand il la regardait travailler dans le potager avec son père lors d'un moment de lucidité. Même avec de la terre sur les joues après s'être essuyait la main, elle était belle. Henry ne pensa qu'à son travail pendant plusieurs années mais le temps faisant, il s'était lié d'amitié avec Alya. Leurs deux personnalités calmes mais aventurières se mêlaient parfaitement ensemble.

Il refusa d'entrevoir plus que de l'amitié, son métier et statut étant le premier obstacle évidant. Il cédait parfois à la rêverie d'un avenir vain entre eux deux mais il ne pouvait succomber, ne pouvant décevoir sa mère, si fière d'avoir un fils avec un rôle si important.

Sa première danse finie, elle enchaina avec une seconde puis une troisième, à la fin de cette dernière elle décida de faire une pause de quelques minutes, ses pieds commençant à la faire souffrir. Alya se dirigea alors doucement vers une grande table où était servi de la limonade fraichement pressée. Tout en dégustant son verre, elle souleva légèrement ses talons de ses souliers afin de minimiser la douleur, pensant que personne ne la voyait elle laissa échapper un léger soupir de contentement. Un rire presque inaudible se fit entendre derrière elle qui haussa aussitôt les sourcils de surprise. L'avait on prise en fragrant délit ?

? – Tout va bien votre altesse ?

Un deuxième soupir de soulagement cette fois-ci fut exprimé par la Princesse.

Alya – Henry ! Vous avez manqué de me faire faire une crise cardiaque.

Henry – Veuillez m'excuser votre Altesse, je vous ai vu vous éclipser et vous semblez avoir mal aux pieds.

Alya – Tout va bien merci Henry, seulement les danses m'ont un peu fatiguée.

Henry – Avez-vous trouvé un prétendant potentiel ?

Alya – Pour être honnête non, soit ils posent des questions beaucoup trop personnelles soit ils ne s'intéressent qu'à la superficie du palais et au nombre de pièces.

Alya avait peu d'espoir de trouver l'amour de sa vie se soir à ce bal, au fond d'elle, elle espérait toujours rencontrer son âme-sœur de la même manière que dans les nombreux livres qu'elle lisait à longueur de journée. Henry ne put réprimer un sentiment de soulagement qu'il effaça aussitôt.

un amour sans limiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant