Les aventuriers d'Oqothra

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Voici mon texte pour le défi n°1 : Écrire une scène romantique en incluant dans votre texte trois mots choisis au hasard, les mots sont indiqués en gras.

Bonne lecture !

★★★

Le tournoi annuel de Luccaster est toujours un évènement très attendu au royaume d'Oqothra. Certains spectateurs et participants n'ont pas peur de traverser le pays pour s'y rendre et profiter de la liesse qui s'empare de la cité pendant des semaines. Des foires sont organisées, des jeux sont proposés dans les rues, de quoi ne jamais laisser personne s'ennuyer.

C'est ainsi que, malgré l'heure tôtive, Haddal se dirige vers la grand-place. Sa mandoline à la main, il espère réussir à amasser quelques pièces grâce à ses talents de barde. Il s'installe près de la fontaine, lisse sa barbe d'un geste précis de la main puis commence à régler son instrument. Il fait glisser le chevalet, tend les cordes puis se met à les gratter lorsque leur sonorité le satisfait. La musique qui résonne le long des murs de pierre fait rapidement tourner les têtes, il n'est pas le seul à profiter de la beauté matinale de la capitale.

Malgré quelques fausses notes, les passants ont l'air d'apprécier l'animation et certains jettent même quelques pièces de cuivre et d'argent devant lui. Le nain se met alors à chanter d'une voix claire et retentissante, encouragé par les sourires et les enfants qui dansent.

Après une demi-heure, Haddal termine une autre chanson et récolte de nouveau une salve d'applaudissements – pas désagréable pour son ego. Des gens partent, d'autres arrivent, dont un barbare bourru qui n'a jamais beaucoup aimé la musique de rue, préférant de loin se battre. Sans se soucier des gens devant lui, il passe près de la fontaine et bouscule le barde, trop heureux d'interrompre ce « raffut ».

— Hey, doucement ! s'écrie Haddal, surpris.

Il a l'habitude des malpolis mais, là, c'est un peu abusé. Le barbare s'arrête et se tourne vers lui, sourcils froncés, dents serrées, les mains enfoncées dans les poches de son gilet en laine de lama.

— Quoi ? grogne-t-il. T'as un problème, demi-portion ?

— Vous pourriez vous excuser de m'avoir bousculé !

— Viens me le dire en face, si t'y arrives !

Le barbare éclate d'un rire sardonique. C'est un demi-orque, mesurant plusieurs dizaines de centimètres de plus que le barde. Le public commence à se disperser, les mères emmènent leurs enfants. Le demi-orque est un habitant de Luccaster et a une réputation de bagarreur. Quand il arrive quelque part, il vaut mieux ne pas rester, au risque d'être pris à partie.

La grande brute, contente d'avoir trouvé quelqu'un à martyriser, serre les poings et lance une droite sur le menton du nain. Celui-ci a à peine le temps de réagir qu'une tornade se jette sur le demi-orque. Celui-ci encaisse un coup de cornes qui le fait reculer de quelques pas. Reprenant sa posture agressive, il remarque qu'une tieffeline vient de se placer entre le nain et lui. La démone sort ses griffes et le toise de toute sa hauteur, prête à en découdre. Voyant une elfe et un autre nain s'approcher à leur tour, il préfère partir sans demander son reste, traitant ses deux adversaires de « sauvages ».

La tieffeline se tourne vers le nain et lui adresse un sourire un peu gêné.

— J'espère que je ne t'ai pas embarrassé. Je n'aime pas trop ce genre de mec. Au fait, moi c'est Meren !

Elle lui tend la main, pour une salutation en bonne et due forme, mais Haddal la contemple, subjugué. Délicatement, comme réalisant à peine qu'il lui est fait l'insigne honneur de la toucher, il prend sa main si douce et se laisse tomber à genoux.

Rémi, attends ! s'exclame l'elfe, à quelques mètres.

— Meren ! Déesse de mes pensées ! commence le barde sans se soucier du reste. Je n'ai jamais eu le bonheur de contempler une créature aussi belle de toute ma longue vie de nain ! Si belle, si forte ! Vous m'avez protégé, gente dame, et point embarrassé. Je ne sais comment vous remercier mais je le ferai ! Dussé-je y passer le restant de mes jours ! Laissez-moi rester à vos côtés et je m'emploierai à amener de la joie et de la musique dans notre existence ! Épousez-moi !

Toute la tablée se met à rire, alors que Morgan réceptionne son mari qui vient pratiquement de se jeter à son cou pour l'enlacer. Ils s'embrassent amoureusement et la Maîtresse du Jeu pose ses dés avant de se masser les tempes.

— Encore ? Tu m'avais promis de plus le faire, Rémi ! Ça fait un an que vous êtes mariés !

— Excuse-moi, Audrey ! Mais Meren était tellement incroyable à se battre pour moi, j'ai pas pu résister !

— C'est de ta faute, aussi, rétorque Laure, hilare. Tu devais bien te douter que Morgan ne laisserait pas son « Minou » se faire attaquer impunément.

Morgan rougit un peu et cache son visage contre l'épaule de Rémi. Vont-ils seulement réussir à finir une session sans être arrêtés par des demandes en mariage intempestives ?

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