Il faisait froid. Un froid pinçant qui s'insinuait sous les vêtements à chaque coup de vent. Ce genre de froid qui vous gèle les pieds dans vos bottes pourtant épaisses, et qui vous mord le nez sous votre écharpe. Un froid d'hiver.
Ça faisait déjà quelques heures que Marianne marchait dans les rues de Paris. Elle portait, viser sur sa tête, un hideux chapeau vert acheter en solde à la galerie marchande et ses mains étaient couvertes de deux gants de fausse fourrure qui jurait en tout point avec son air de pauvreté. Sur son visage engourdi par le froid était peint une profonde lassitude. Elle avait vingt-cinq ans, semblait en avoir trente et de toute évidence ne reflétait pas la joie qui envahissait les rues en ce soir de Noël. Ses vieilles bottes noires piétinait la mélasse brunâtre qu'était devenue la neige du jour précédant. Son pas était rapide et sa démarche assurée. Elle voulait rentrer. C'était son unique désir. Soudain elle se sentit bousculer, elle se retourna vivement, sa fâcheuse humeur en main, toute prête à démarrer au quart de tour. Elle n'en eu même pas le temps. L'individu s'était déjà lancé dans un discourt enflammer. De toute évidence ils n'étaient pas mieux lunés l'un que l'autre. Après un échange de vulgarités bien sentit, ils se séparèrent toujours aussi agacer. Enfin Marianne arriva devant sa porte. Elle porta sa main à son sac et se mis à chercher, tremblante de froid, les clés de son appartement. Ne les trouvant pas dans la petite poche interne où elles étaient habituellement ranger elle vida son sac au sol. Rien. Pas le plus petit morceau de métal. Prise de panique elle se remis à fouiller désespérément dans le sac. Toujours rien. Les poches... Rien non plus. Elle s'assit sur les marches, la tête entre les mains. Le premier instant de panique passer elle reprit ses esprits. Ça ne sert à rien de paniquer. Se dit-elle. Où ai-je bien pu les perdre ? Elle réfléchit un moment. Le bureau ! Elle revit clairement sa pochette vert clair et, posé dessus un trousseau de clé auquel pendait un porte clé de peluche noire. Ses clés ! Marianne était sans doute l'une des femmes les plus rationnelle que l'on puisse trouver et, de sa vie, elle n'avait jamais réfléchi autrement que de manière froide et logique. Même en se soir de fête, alors qu'elle était seule, sans clé en bat de son immeuble, elle ne se laissait pas emporter par une quelconque émotion pouvant déranger son résonnement.Par soucis d'intimité elle n'avait jamais donner de double des clés à quiconque, elle ne rejoignait jamais personne à noël, et n'avait ni amis ni voisins assez proches où sympathiques pour l'accueillir le temps d'une soirée. Sa famille ? Elle n'en avait tout simplement pas. Sa mère était partie en Guadeloupe avec son amant dès qu'elle avait eu dix-huit ans, et elles ne s'étaient ni reparler ni revue depuis. Quant à son père il n'avait jamais existé, ce trouillard était parti avant même sa naissance. Elle n'avait ni frère ni sœur ni grand-parent pour l'héberger. Aller voir la police ? Pas question ! Qui voudrait passer une soirée complète à voir les flics vous casser un carreau pour entrer par la fenêtre histoire de vous ouvrir de l'intérieur après avoir vérifier que c'était bien chez vous ? Une fenêtre briser, en plein hiver... Pas question ! Pensa la jeune femme le front plisser d'agacement. Par chance son bureau rouvrait tout de suite après noël et elle pourrait récupérer le précieux trousseau dès le lendemain.
Le lendemain d'accord... Mais où passer la nuit ? Elle avait bien deux où trois collègues avec qui elle s'entendait plus ou moins, mais tous étaient partit pour les fêtes. Elle n'avait pas sa carte bleue sur elle et dix euros étaient bien loin d'être suffisant pour une nuit à l'hôtel. Elle ne pouvait pas rester assise sur les escaliers toute la nuit de peur de prendre froid. La solution qui lui sembla sur le coup la plus intelligente fut de marcher. Marcher oui, mais pour aller où ? De toute évidence bien que cela lui déplu, elle choisit de n'aller que dans les endroits les plus fréquenter. Bien que du genre solitaire elle n'en était pas pour autant inconsciente. Se déplacer de nuit représentait toujours un risque. Il était environ dix-neuf heures et Paris brillait déjà de mille feux. Sa première action fut d'aller au carrefour s'acheter un sandwich jambon beurre histoire de ne pas mourir de faim. Ensuite elle flâna entre les restaurants où les couples se bousculaient, alla admirer la devanture de certaines boutiques, et d'autres choses caractéristiques de l'égarement. Elle n'était que trop consciente que toutes ces activités ne collaient en rien à son caractère et si elle les pratiquait c'était bien à contre cœur. A chaque croisement elle tombait nez à nez avec des sapins tous plus gigantesque les uns que les autres, décorer avec gout, et illuminer de guirlandes colorées. Cette atmosphère festive ne remontait en rien le moral à Marianne et elle ne cessait de ruminer contre la déforestation. Le temps passait et il fut bientôt vingt-deux heures. La jeune femme tremblait de froid, elle ne sentait plus son nez, et sous son bonnet vert, ses oreilles se transformaient en glaçons. Comme son estomac criait famine elle alla s'assoir près d'une fontaine pour manger. Elle sortait son sandwich de son sac quand de violents cris attirèrent son attention. Une dispute de couple de toute évidence. Le soir de noël, pensa-t-elle, quel gâchis. Enfin, ce n'est rien plus qu'un soir comme les autres. Soupira-t-elle. Les cris cessèrent remplacer par des pleurs. Gênée, Marianne hésita à allez voir. Après tout ça ne la concernait pas... Au bout de quelques minutes, les pleurs se transformèrent en sanglots. N'y tenant plus elle se décida à aller jeter un coup d'œil. C'était une femme d'à peu près son âge qui pleurait. Marianne posa la main sur son épaule et lui demanda d'une voix qu'elle espérait gentille :
YOU ARE READING
Le Noël de Marianne
RandomNouvelle. Comme le genre littéraire je précise au cas où.