Souvenirs et guêpier.

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Tout est redevenu silencieux. Les créatures ont toutes laissé tomber au bout de quelques minutes. Les cadavres dégagent une odeur désagréable. Il m'a fallu du temps pour me remettre de mes émotions. La faim est revenue au galop, il faut que je mange.

La pièce est bien plus grande et bien plus pleine que ma chambre mais toujours dans le même ton de couleur.

Ce serait un comble que je ne trouve pas de réfrigérateur ou un truc pour grignoter.

Je me lève avec difficulté ; le moins qu'on puisse dire, c'est que mon atterrissage n'était pas une réussite ; je ramasse mon sac et mon couteau suisse et fouille la pièce du regard ; j'ai de quoi remplir mon sac, mais j'espère surtout tomber sur de la nourriture. Encore une fois, je tombe sur une salle de bain avec toilette adjacente à cette pièce mais cette fois, il n'y a pas de frigo. J'entreprends de soigner mon bras qui saigne mais pas abondamment avant de m'asseoir sur une chaise et d'attendre. Qu'est-ce que j'attendais ? Un appel de Gond qui lambine à me trouver une carte avec GPS inclus, et peut-être réussir à lui soutirer quelques informations sur qui j'étais et pourquoi j'ai atterri là.

Pour passer le temps, je fais le classement de ce que je sais déjà :

Petit un, je m'appelle Xu et je suis une fille avec une voix pleine de gravats, un nom débile et des faits.

Petit deux, je faisais de la box et j'étais réputé, c'est un bon point de départ en soi.

Petit trois, je suis une Éboueuse et je tue de vilaines bêbêtes, un nom encore plus Débile avec un grand D que mon nom, accompagné du sale boulot que doivent se taper ceux qui ont été nommés comme ça.

Petit quatre et j'insiste sur le fait qu'il est petit, c'est moi-même qui a voulu me taper ça pour mon plus grand malheur.

Petit cinq, comme si mon profil n'était pas assez tape-à-l'œil, j'étais une sale petite arrogante addict au miel.

Petit six, Gond, un type pas doué pour poser des questions, et soi-disant passant un de mes amis, me cache quelque chose sur ce qui c'est passé avant que je finisse à l'hôpital.

Petit sept, y a un type que j'ai vu deux fois de façon confuse et qui semble énerver ce cher Gond.

Petit huit, quelqu'un serait à mes trousses.

Petit neuf, les bêbêtes dehors ont un but précis, elles ne se contentent pas de vouloir nous manger.

Petit dix, petit huit et neuf ne sont que des hypothèses, ou plutôt des impressions.

Petit onze, je dois rejoindre Gond à l'Antenne.

Petit douze, je ne suis pas la seule survivante dans cet hôpital puisqu'un crétin qui croit savoir tout de la vie m'a parlé.

Je tourne mon regard vers les corps ; de toute évidence, ce sont des médecins, mais ils ressemblent plus à des policiers avec leur carrure muscler.

Y en a même un qui a une ceinture noire de judoka ; bizarre qu'il se trimbale avec ça, il a de quoi effrayer plus d'un patient...

Je me raidis en comprenant soudain la situation.

Une porte blindée.

Une camisole avec une sécurité.

Une bouche d'aération hors norme.

Et Gond m'a dit qu'il y avait des armes ici.

Je suis...

Je me lève et regarde autour de moi.

Je suis chez les fous.

Et si mon intuition s'avère juste, je suis observée et écoutée par un débile mental depuis tout à l'heure.

Quarante huit heures pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant