OBLIVION || Bucky Halloween Fanfiction || 18+

QUATRE : 24 octobre

« Oh my heart it breaks
Every step that I take
But I'm hoping that the gates
They'll tell me that you're mine »

- Born To Die / Lana Del Rey

ISABELLE
03h43

Il était là, à ma fenêtre.

Il me fixait tandis que je me tortillais dans mon lit, le sommeil me fuyant.

Il tentait de se faire discret, mais je le vis.

Je me redressai, la couverture plaquée contre mon corps nu, les yeux fixés dans les siens.

Son regard familier se fit brillant, comme si des larmes y luisaient.

Comme s'il avait peur.

Comme s'il était perdu.

- Bucky?

Il ouvrit la fenêtre, se faufila dans la pièce et sa silhouette sombre me surplomba. Il me regardait dans l'ombre de la pièce, ses yeux étant la seule chose illuminée. Ses iris bleus comme un océan de tourmente caressa mon corps mal caché, puis mon visage aux traits tirés.

C'était lui.

Ça devait être lui.

Je lâchai la couverture et tendis les bras vers lui. Il me souleva et me serra contre lui, son souffle réchauffant ma joue, ses cheveux chatouillant mon épaule.

Je me sentis complète pour la première fois depuis une éternité. Son cœur battait juste à côté du mien, remplissant ma cage thoracique du rythme de son âme. J'étais entière, heureuse, et rien ne pourrais jamais m'arracher à cette étreinte.

- Is... Isabelle? chevrota sa voix.

Des papillons envahirent mon estomac.

- Tu es à la maison, maintenant. Tout va bien. Tu n'as plus rien à craindre, lui chuchotai-je.

Ses lèvres bougèrent pour parler, mais aucun son n'en sorti. Je tendis l'oreille pour capter la moindre syllabe.

- Shhhhhhhh, siffla-t-il.

Son corps devint froid contre le mien et je me figeai, sentant la vie le quitter et l'hiver prendre le contrôle. Je m'agrippai à ses épaules, mais il glissa, tomba au sol, m'entraînant avec lui.

Ses lèvres gércées émirent le même sifflement qui me heurta au visage comme du vent. Le froid m'attira vers l'arrière, m'éloignant de lui, jusqu'à ce q-

J'agrippe la tête du lit pour me retenir alors que mes jambes valsent en dehors du matelas.

Un frisson me secoue tandis que je reviens violemment à la réalité, me faisant ouvrir les yeux. Je reprends mon souffle et attire mes pieds vers moi.

Les poils hérissés par le froid, les yeux écarquillés par le réveil brutal, les muscles tendus par la peur, je me laisse tomber sur le dos.

Un sifflement semblable à celui de mon rêve s'élève, accompagné d'une brise glaciale. Les rideaux à la fenêtre ouverte s'agitent, laissant entrer l'air gelé de la nuit.

Je me lève péniblement, encore secouée, pour refermer la fenêtre.

Je jurerais l'avoir fait avant d'aller dormir.