CHAPITRE 29

22 4 5
                                    


-Bien, lui répondit son père. Si telle est ta volonté, alors fais comme tu l'entends. Mais je n'en serai pas responsable.

Comme s'il avait été prévenu de ce qui se tramait chez ses beaux parents, Garba n'envoya pas chercher Kadi sinon que pour signifier à ses parents qu'il divorçait d'avec elle, et qu'elle était libre de se remarier avec qui elle veut.
Cette décision de Garba, la famille Haïnikoye l'a reçue comme un poignard dans le dos. Quant à Maïmou, elle voit là le résultat d'une longue patience et d'un amour inflexible pour Garba.
C'est cet amour qui lui a permis de résister à tous les ouragans qui ont secoué son ménage. Pour preuve: un soir, profitant de la présence de ses amis Omar et Biro, Garba appela Maïmou et lui tint cet langage :

-Maïmou, je te sais gré d'avoir fait tout ce qui était en ton pouvoir pour maintenir un peu d'harmonie dans cette maison; je te sais gré aussi de t'être conduite dignement malgré toutes les vexations, toutes les humiliations que je te faisais subir : je te sais gré surtout de m'avoir voué de Façon permanente et profonde un amour sans tache. Je me rappelle surtout de tes paroles prémonitoires.
Durant mes fiançailles avec Kadi à propos de son durantre et son orgueil démesuré. C'est pourquoi, aujourd'hui, devant témoins: mes amis Omar et Biro, je te demande pardon, car comme le dit
l'adage bien connu de chez nous,
"wandé djiné wo gna no".
L'égoïsme qui m'a fait épouser Kad pour sa beauté et son charme, cet égoïsme-là, je prie Dieu qu'il ne m'habite plus, plus jamais.
Maimou l'écouta attentivement, avec émotion, sans prononcer un seul mot. Omar et Biro en firent de même, tellement ils étaient surpris du repentir sincère de leur ami. Ils se levèrent pour s'en aller, en souhaitant aux époux Garba longevité dans l'amour et succès dans la vie.









Chez les Haïnikoye, c'est la consternation. Le silence est tel qu'on se croirait en un jour de deuil.
Et la mère de Kadi ne cesse de répéter: "Garba nous a montré sa vraie nature, un homme qui se croit tout permis. Après avoir longtemps fait le garçon adorable, gentil et prévenant, voilà qu'il hous administre une giffle. Mais ça ne se passera pas comme ça, tant que je vivrai.
Déjà dans le village, et même dans les villages voisins, on ne parle que de ce divorce. Lui bien sûr en est fier parce qu'il a été le premier à rompre. Mais je ne peux me résoudre à accepter le fait accompli. Il fut que Garba sache à qui il a à faire. Il faut que ma fille regagne son foyer et que Maïmou s'en aille. Pour cela, je suis prête à tout, prête à investir le maximum d'argent chez les marabouts et même les ''charlatans".
Hainikoye qui l'écoutait attentivement tenta de la raisonner en ces termes:
- Ce que tu viens de dire là est ignoble non seulement tu vas engloutir trop d'argent, mais il n'est pas certain que tu aies ce que tu cherches, car tous ou presque, sont loin d'être ce qu'ils croient ètre. Ils ne sont ni plus ni moins que des escrocs. Je te conseille donc d'abandonner tes projets ; ce qui ost arrivé est l'oeuvre de Dieu,il faut savoir s'y faire. Certe Garba n'aurai pas dû réagir comme il l'a fait à notre égard mais rien ne prouve que ta fille c'est bien comporter dans son foyer. Nous devons nous résigner et attendre pour kadi d'autres prétendants.

-Je ne suis nullement de ton avis. Moi, je ne me résienerai pas. Je suis prête à tout faire. Oui je dis bien tout, pour qu'elle retourne chez Garba, car je dois avouer que dans la région, c'est le meilleur parti pour une fille. Et surtout une fille du rang de ma fille.

-Bien ! A toi de jouer et bonne chance, soupira Hainikoye. Moi, je ne suis pas concerné, mais si tu y réussis, c'est tant mieux. Là-dessus, il regagna son lit, laissant son épouse en train de mijoter ce qu'il convenait de faire.

Après avoir longuement réfléchi, elle se rappela qu'il y a dix ans, lorsque elle-même avait eu des problèmes avec son mari, elle était allée voir au village de
Diawandéré, un charlantan du nom de Dargné qui l'avait aidé à reconquérir le coeur de son mari Hainikoye. Elle croyait donc aveuglément en cet homme. Et des le lendemain matin, elle prit le
hemin de Diawandéré, où elle arriva après plus de jeux heures de marche. Elle se dirigea directeemnt au domicile de Dargné qu'elle trouva sous un hangar servant de vestibule à l'entrée de la case en oit de chaume.
Après une longue salutation, puisqu'ils ne s'étaient pas revus depuis une dizaine Vannées, la vieille femme fit part à Dargné de l'objet de sa visite:

MAÏMOU ou Le drame de l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant