Je fus tirée d'un sommeil profond par une sensation douce, presque irréelle. Comme une caresse légère, une plume glissant lentement sur mes cheveux, effleurant mon cuir chevelu avec une tendresse exquise. Mon corps, encore enveloppé dans la chaleur cotonneuse du sommeil, hésita à se réveiller. Mais cette sensation, ce contact si intime, me ramena doucement à la surface.J'ouvris les yeux lentement, mes paupières lourdes peinant à céder à la lumière tamisée qui filtrait dans la chambre. Mon regard se posa sur lui. Noah. Assis à mes côtés, penché vers moi, il me contemplait. Son regard était intense, profond, presque troublant. Mais il n'y avait ni jugement, ni pitié. Juste... une lumière. Une tendresse rare. Comme s'il me regardait pour la première fois. Ou peut-être la dernière. Je n'en savais rien. Mais à cet instant, j'étais tout ce qui comptait pour lui. Et il était tout ce dont j'avais besoin.
Un sourire involontaire naquit sur mes lèvres, léger, fragile, mais sincère. Je tendis la main pour frôler son torse, sentir sa chaleur, sa présence. Puis, sans un mot, je vins enfouir mon visage dans le creux chaud de son cou. Ce lieu sûr. Ce refuge. Là où je pouvais tout oublier, ne serait-ce que quelques secondes. Ses bras se refermèrent lentement autour de moi, me ramenant contre lui dans un silence complice. Sa peau contre la mienne, son souffle calme au creux de mon oreille... Je sentis mon cœur ralentir, apaisé.
Et dans cette étreinte silencieuse, dans cette chambre encore bercée par le sommeil, il n'y avait plus de douleur, plus de questions, plus de peur. Juste nous.
— J'ai dormi comme un bébé, murmurai-je.
— Tant mieux, répondit-il, sa voix rauque encore alourdie par la fatigue. Ce soir, on va se coucher tard.
Je relevai doucement la tête, le fixant avec curiosité.
— Pourquoi ça ?
— Un gala est organisé, pour tous les cartels invités.
Un frisson me traversa.
— Y compris... mon père ? J'ai pas envie de le revoir, Noah.
Il me caressa les cheveux avec une douceur infinie et déposa un baiser sur mon front. Un frisson me parcourut, comme si ce simple geste avait apaisé un feu intérieur que je ne savais même pas encore brûlant. Son souffle chaud effleura ma peau, et l'espace d'un instant, le monde sembla suspendu. Il n'y avait plus rien d'autre : ni douleur, ni colère, ni peur. Juste lui. Juste nous.
Je fermai les yeux, savourant ce moment de calme, comme une bulle hors du temps. Ses bras se refermèrent un peu plus autour de moi, protecteurs, solides. Et je sus que, malgré les chaos, malgré tout ce qu'on avait traversé... j'étais à ma place. Là, dans ses bras.
— Je sais, principessa.
Nous restâmes ainsi, blottis l'un contre l'autre, emmitouflés dans le silence. Pas besoin de mots. Juste sa respiration contre la mienne, sa main posée sur ma hanche, et nos cœurs battant au même rythme. Un battement après l'autre, comme une berceuse secrète que seul le calme pouvait faire entendre. Trente minutes, peut-être plus. Suspendus dans une bulle hors du temps, hors du monde. Là, dans ce lit, il n'y avait ni guerre, ni trahison, ni douleur. Rien d'autre que nous deux.
Mais toutes les bulles finissent par éclater.
Un soupir glissa entre mes lèvres quand il bougea légèrement, puis se redressa. Il me jeta un dernier regard, un de ceux qui parlent à la place des bouches, puis se pencha pour m'embrasser le front. Son odeur resta accrochée à l'oreiller bien après qu'il eut quitté la chambre.
Le froid sembla s'infiltrer aussitôt dans les draps vides. Je me redressai à mon tour, l'esprit encore engourdi, et me levai lentement. Mes jambes un peu lourdes, je me dirigeai vers la salle de bain. En refermant la porte derrière moi, je soupirai. Le miroir me renvoya l'image d'une femme vidée, mais vivante. Une femme changée.

VOUS LISEZ
𝐈 𝐜𝐚𝐫𝐭𝐞𝐥𝐥𝐢 𝐧𝐞𝐦𝐢𝐜i
Teen FictionDans I cartelli nemici, Camilla se retrouve plongée au cœur d'un cartel dirigé par Noah, un homme aussi séduisant que dangereux, avec qui elle entretient une relation aussi complexe que conflictuelle. D'abord attirée par sa position de pouvoir, elle...