Le serviteur de l'Hybride

Chapitre 1 : Le marché noir

Parfois, il y a des choses que l’on souhaiterait oublier, des choses que l’on aurait jamais voulu vivre ou voir, c'était mon cas. J’avais été acheté par un vampire lors d’enchères clandestines. Pour tout vous dire, je ne souhaitais pas oublier le passage où le vampire m'avait acheté mais tout ce que j’avais vécu et subi avant ça.

Les vampires n’étaient pas contre les enchères, au contraire, ils allaient même jusqu’à les encourager. En revanche, lors d’enchères officielles, le gouvernement prélevait presque un quart de la somme collectée par le vendeur et ce, par article vendu. Les enchères clandestines quant à elles permettaient aux vendeurs de conserver l'intégralité de la somme récoltée. Cependant, ils devaient payer leurs frais de participation qui étaient plutôt moindre comparé à leurs bénéfices.

Les articles qui étaient mis en vente lors de n’importe quelles enchères étaient généralement des esclaves fraîchement capturés possédant des capacités surnaturelles. tels que des loup-garou, des sorcières… En revanche, il y avait aussi des articles normaux comme des objets rares, des pierres précieuses, des propriétés…

Je me souvenais encore de l’ambiance des ventes aux enchères. Les humains organisaient des chasses à l’homme dans des villages soupçonnés d'abriter des créatures surnaturelles. Ils commençaient par rassembler la population au centre du village concerné puis une sorcière possédant les droits d'exercer sa magie désignait les êtres non-humains. Les êtres non-humains possédaient la capacité de se reconnaître entre eux. Ils ne possédaient pas la même aura et odeur que les êtres humains lambda.

Une fois que la sorcière avait fini de faire le tri parmi la population rassemblé au centre du village, les non-humains étaient emmenés pour être stockés dans des entrepôts et plus précisément dans des cages. Les victimes étaient ensuite envoyées au lieu où allaient se dérouler les enchères, c’était leur procédure. J’avais vécu l’enfer avant de trouver un propriétaire convenable qui ne me traitait pas comme un vulgaire déchet.

Nous étions entassés dans des cages amovibles, en étant environ une vingtaine par cellules. Elles étaient plutôt grandes mais nous devions y vivre pendant plusieurs jours consécutifs. Les conditions de vie étaient ignobles, on ne traiterait même pas des animaux de cette façon.

La nourriture était distribuée à des heures précises par le biais d’un tuyau qui était branché au niveau de la toiture de la cellule. Généralement on recevait des céréales bon marché, on devait manger ce qui tombait avec nos mains. Couteaux, fourchettes, cuillères, verres, assiettes ou autre, nous n’avions rien de tout cela. Il y avait tout autour de la cellule une gouttière positionnée au plus proche du sol, nous pouvions y consommer l’eau qui y tombait. La gouttière était également reliée au toit de l'entrepôt. La plupart du temps, on avait le droit à de la pluie mais quand celle-ci ne tombait pas depuis plusieurs jours, on nous versait de l’eau manuellement. Cependant elle était soit user soit sale, elle avait parfois le goût de la terre.

Nous étions forcés de porter un collier qui nous privait de nos capacités magiques ou surnaturelles dans le but de nous rendre inoffensif. Il privait également les loups garou de leur transformation finale. La douleur était toujours là mais nous ne pouvions pas y mettre un terme en nous transformant, nous devions la supporter jusqu’à la fin de la pleine lune.

Pendant la période d’attente avant les enchères, beaucoup de personnes finissaient par mourir à cause de ces mauvais traitements. Si on se rebellait, on se faisait fouetter sans avoir la possibilité de se faire soigner après ça. Malheureusement les humains ne s'étaient pas arrêtés là, ils nous avaient également infligé ce qu’ils avaient surnommé le “dressage”. Il s’agissait d’une forme d'éducation, d’un apprentissage particulièrement sévère qui consistait à nous briser autant physiquement que mentalement.