CHAPITRE VINGT-DEUX : LA DERNIÈRE SUPPLICATION DE LUCY

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Nous étions au début du mois de mai, le 5 mai plus précisément. Le printemps remplaçait l'hiver, les tenues chaudes disparaissaient pour les tenues légères dans la ville de Bakersfield.

Depuis maintenant cinq mois, Jefferson se préparait mentalement à exécuter sa prisonnière et aujourd'hui ce jour arriva.

Cependant, cette personne était différente de sa toute première victime, Michelle Peterson.
En effet, aujourd'hui, la sœur de sa compagne, Jane, mourrait. Dans la voiture, Jane, assise à ses côtés avait envie de vomir, sûrement à cause de cette redoutable journée.

— Mon amour, tu n'es pas obligé de voir ça, dit-il une dernière fois.
— Il le faut. Je veux lui dire adieu, insista celle-ci, tristement.
— Comme tu veux, conclut Jefferson en haussant les épaules.

La dernière fois qu'elle l'a accompagné, ses yeux étaient bandés mais maintenant, ce n'était pas le cas. Garés sur le parking du sous-sol en début d'après-midi, ils descendaient de la voiture et pénétrèrent dans la cave.

***

Quand Lucy Pink entendait tourner la poignée, elle se redressa de sa paillasse et s'assit sur la chaise en bois, soulagée de savoir qu'aujourd'hui elle partait sans doute pour un monde meilleur.

Intérieurement et extérieurement elle était prête malheureusement, lorsque la prisonnière croisa le regard rempli de tristesse et de douleur de sa sœur aînée, sa détermination partit en fumée.

Jefferson Gold s'agenouillait devant elle, ensuite, il prit la parole :

— Bonjour Lucy, comment vas-tu ? Es-tu prête ?
— Personne ne l'est. J'aurais préféré qu'elle ne soit pas là pour voir ça, répondit Lucy en désignant sa sœur.
— Voyons, ne rends pas la situation difficile. Nous en avons longuement discuté, Lucy ! Répliqua-t-il en ricanant.

Silencieuse pendant quelques minutes, Jane observait la scène sans rien dire.

***

Bientôt, la grande sœur serrait fort la petite et s'excusait du comportement de son compagnon.

— Ce n'est pas de ta faute si tu es tombée amoureuse d'un psychopathe pareil, Jane ! N'oublie pas que je t'aimerai toujours et que je serai toujours là pour veiller sur toi, assura Lucy en souriant faiblement.

Même dans les moments difficiles, Lucy trouvait les bons mots pour réconforter autrui.
Qu'allait devenir Jane sans elle ?

— Dis moi, comment désires-tu mourir, ma belle Lucy ? Les interrompit Jefferson en s'adressant à sa victime.

Sa réponse rapide les surpris.
Elle voulait être étranglée.

Sur le point de répondre à sa demande, Jane tombait à genoux et le suppliait de ne pas le faire.

— Je dois suivre mon plan Jane, je n'ai guère le choix. Fermes les yeux et bouches tes oreilles, réclama son compagnon.

Les yeux clos, Jane ne bouchait pas ses oreilles et elle entendit les cris de sa petite sœur, qui lui brisèrent le cœur. Jane avait l'impression de recevoir milles coups de couteau dans la poitrine.

***

Lucy faisait de son mieux pour se battre, néanmoins elle cessa de crier et de respirer.
Son visage devenait livide.
La journaliste mourut les yeux humides et ouverts, la bouche entrouverte.

Comme précédemment, Jane demeurait silencieuse, le visage larmoyant en regardant le corps sans vie de celle-ci.

— JE TE HAIS JEFFERSON, je te hais... Comment vais-je l'annoncer à mes parents hein, l'as-tu pensé ? Comment réagiront-ils en apprenant le décès de leur fille, hein ?! COMMENT ! Je suis complice du meurtre de ma sœur, putain... TU L'AS TUÉ DEVANT MOI, finit-elle par hurler.

JEFFERSON GOLD (1ER jet) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant