- Tiens, c'est l'argent dont t'avais besoin mais fais encore une connerie comme ça et je te défonce jusqu'à ce que tu te vides de ton sang c'est clair ? J'ai failli me foutre dans la merde à cause de toi, sale merdeux.
Samir acquiesce devant l'air dur d'Asmar.
- J'ai pas entendu.
- Oui c'est bon !
- Casse toi maintenant.
Il prend son argent et s'en va rapidement, régler ses dettes exorbitantes. Assis sur la murette, j'observe Asmar passer une main dans ses cheveux longs et soupirer en fronçant les sourcils, même en faisant des gestes simples il est d'une beauté époustouflante. Je place ma cigarette entre mes lèvres, laissant la fumée âcre rentrer dans mes poumons et penche la tête sur le coté, mes boucles barrant mon visage. Finalement Asmar a réussi à récupérer l'argent qu'on lui devait, assez rapidement pour éviter à Samir de finir dépecé dans un caniveau même si ça l'a clairement fais chier de devoir donner une somme aussi importante à un « gamin complètement con » d'après ses dires au lieu de la mettre dans sa poche. Je lui ai fais la morale, lui disant que vu le salaire qu'il touche par semaine il pouvait se permettre de rendre service à quelqu'un. Sa position importante dans le petit business lui permet d'avoir ses mains remplies de billets, assez pour se payer ses voitures de sport et ses vêtements de luxe.
Quant à moi, ces deux semaines m'ont permises de me rapprocher de Samir. On été déjà très potes avant, c'est même mon meilleur ami avec Amir mais on s'était un peu éloigné ces derniers temps, lui ayant arrêté complètement les cours. Mais j'ai l'impression que le fait que j'ai voulu l'aider a renforcé sa confiance en moi et dès que j'ai du temps libre je le passe avec lui si c'est pas avec Naël ou Amir. Je suis malheureusement retourné au foyer mais j'évite d'y être le plus souvent possible, je préfère vivre à moitié dehors à rester avec mes shabs et mon mental tient le coup grâce à eux. Par contre les cours c'est toujours une catastrophe, c'est des montagnes russes j'ai jamais vu ça. La seule matière que j'aime c'est l'art plastique, autant dire la matière qui sert à rien et qui te fera pas passer ton année si dans les autres t'as des notes de merde. Rappelons que je fais autant de la d parce qu'à la base ça me foutais la haine de me poser autant de questions sur moi, de sentir que j'aimais les hommes et de pas savoir comment contrôler cette attirance. Maintenant j'accepte plus ou moins l'idée que je suis pd mais je suis me suis trop accroché à cette vie qui consiste à littéralement fumer de la beuh et sécher les cours pour m'en détacher. Je crois qui y a toujours en moi cette haine envers le monde, ce sentiment d'injustice de pas être comme les autres, de pas avoir une vie stable et d'être épanoui dans ma vie quand d'autres personnes ont tout ce qu'elles veulent en deux secondes. J'en veux au monde entier d'être un petit rebeu de quartier qui doit voir sa famille entassée dans un HLM de merde, de voir toutes les portes d'emplois se fermer devant mes yeux, d'être un musulman constamment sous le feu des projecteurs de ces chaînes à la con incapables de parler d'autre chose que d'islam, de me sentir hypocrite dans ma foi et d'avoir la peur terrible que mon Seigneur me rejette parce que je me repens pas assez auprès de Lui et que je continue à commettre les mêmes erreurs sans jamais en tirer des leçons. Je suis lassé de cette dunya, de ce monde qui me correspond pas dans lequel je trouve pas ma place. WAllah j'essaye de rendre fier ma mère et mon Créateur mais j'y arrive pas, j'ai plus aucune motivation à part fumer dehors et passer du temps avec Asmar.
Lui c'est d'ailleurs un sujet important qui est le centre de mon attention depuis un petit moment. Deux semaines qu'on pourrait dire qu'on est en couple même si j'ai encore du mal à me dire que ce soit le cas. Malgré ses crises de jalousie stupides et son caractère de chien il prend soin de moi et j'aime ça. Jamais de la vie il a des gestes tendres avec moi devant les gens parce qu'aucun de nous deux est prêt à s'assumer dans la cité mais en privé il a des petites attentions même si son romantisme reste à désirer. Je sais maintenant que je suis tombé sacrément amoureux de ce fouteur de merde mais les deux mots magiques sont encore jamais sortis de ma bouche ni de la sienne. C'est pas dans notre personnalité de dire des mots doux mais on sait tout les deux ce qu'on ressent pour l'autre malgré qu'on se le dise pas clairement. Y a une chose que j'ai remarqué et qui me fais sourire, il caresse ma main dès qu'il peut et je trouve ça horriblement mignon. Finalement je crois qu'il se sent assez à l'aise avec l'idée de fréquenter un homme, chose qui me surprends mais au moins il a plus ses phases à m'envoyer chier puis revenir vers moi comme si j'étais un simple jouet. Il a décidé de rester à mes cotés et j'en suis satisfais.
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Cataclysme [BxB]
General Fiction- T'as ce regard perçant qui te quitte jamais, cette aura qui t'enveloppe autant sombre, mystérieuse qu'attirante. Et pourtant j'ai jamais vu une personne qui a l'air autant brisée que toi. Parce que ça se voit que t'en as chié toute ta vie, que t'e...