Ay yo again et de la fumée qui sort des oreilles

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Un Dongyoung tout juste éveillé au creux de ses bras, Yoonoh observait le soleil levant à travers la fenêtre. Il aimait ces douces matinées partagées avec son amant, et ces journées où ils pouvaient se permettre de se laisser porter.

« Qu'est-ce que tu es beau, ma petit pêche. chuchota le noireau.

- Je te retourne le compliment mon amour.

- J'ai faim, tu veux pas aller me préparer quelque chose ?

- Tu as bien de la chance d'avoir une bouille d'ange, parce que je donnerai tout pour rester ici encore plusieurs heures.

- Dans ce cas-là je peux peut-être m'arranger pour manger autre chose. Que dirais-tu d'être mon petit déjeuner ?

- Dans ce cas tu seras le mien aussi !





Une heure plus tard, Yoonoh se leva finalement du lit et attrapa son sous-vêtement laissé au sol. Il l'enfila rapidement avant de se rendre vers la cuisine. Sa voix résonna à travers le studio :

« Oeufs brouillés ou toasts ?

- Oeufs ! répondit instantanément le plus vieux. »

Le châtain versa un filet d'huile dans une poêle avant d'y craquer deux œufs. Admirant son œuvre, un appel en numéro masqué s'afficha sur l'écran de son téléphone, il décrocha :

« Jaehyun, c'est Taeyong.

- Oh, Hyung ! Ça fait longtemps.

- C'est vrai ! J'espère que tu n'es pas trop surpris. Je voulais juste te demander si tu accepterais de venir manger avec moi un de ces quatre. À ma grande surprise, mon père m'a appelé il y a quelques jours pour m'annoncer que ton père allait se présenter aux élections municipales de la ville. Et j'ai directement pensé à comment tu avais du prendre la nouvelle.

- C'est gentil mais ne t'inquiète pas pour moi. Tout va bien.

- Tu es sûr ? On pourrait au moins se voir autour d'un café histoire d'en parler rapidement.

- J'insiste, cela ne me pose aucun problème.

- Je vois. fit Taeyong. Peut-être pourrions-nous parler d'autre chose alors ? »

Sûrement alarmé par la voix de son compagnon, Dongyoung fit son entrée dans la pièce :

« Qui est-ce ?

- Taeyong. indiqua Yoonoh en cachant le micro d'une main.

- S'il veut te voir, tu peux y aller. Je te fais confiance. lui sourit tendrement le noiraud. »

Yoonoh hocha de la tête lentement avant de reprendre sa conversation téléphonique avec son ex-compagnon :

« D'accord. On peut se voir rapidement un de ces quatre. »





Minhyung s'était réveillé du pied gauche. Il était déshydraté, sa tête lui lançait et il commençait à en avoir marre de voir les contours de son œil bleus chaque matin. Pour finir le tout, il s'en voulait atrocement. Il avait officiellement blessé Donghyuk le soir précédent et ce dernier avait bel et bien des raisons de l'être.

N'étant pas en état de conduire, il avait dormi chez Jeno. À vrai dire il ne se souvenait de rien après sa dispute avec son meilleur ami. Peut-être que son subconscient avait voulu oublier le reste. Il entendit du bruit de la chambre du noiraud. Alors qu'il s'attendait à voir ce dernier en sortir, un Donghyuk aux yeux mis clos passant le seuil de la porte. Minhyung ne réussi à cacher son étonnement et sa gêne.

Le plus jeune mis quelques secondes avant de réagir et lorsque leurs yeux se croisèrent, il prit soin de l'ignorer. Le canadien sentit son cœur se serrer. Qu'espérait-il ? Qu'il allait lui faire la discussion ? Bien sûr que Donghyuk était fâché :

« Tu as dormi là ? tenta tout de même Minhyung d'une petite voix. »

Donghyuk ne pipa mot. Tête baissée et yeux fixés sur le verre d'eau qu'il se remplissait, il semblait tiraillé. Minhyung s'approcha de lui et lui posa une main sur l'épaule tendrement. Le plus jeune l'enleva avant de le regarder pour la première fois.

Le cœur du canadien se fendit lorsqu'il décela des larmes dans ses yeux :

« Je ne comprend vraiment pas pourquoi tu es comme ça soudainement. Je n'ai jamais voulu en arriver là mais je n'arrive plus à te comprendre et c'est tellement douloureux. Je pense que nous devrions arrêter d'être amis. »

Minhyung sentit à son tour les larmes monter. Il n'avait jamais imaginé que cela pourrait aller aussi loin. Il tenta une nouvelle approche en posant sa main sur celle du plus jeune :

« Je suis vraiment désolé. Je me suis mal exprimé, je suis heureux pour toi et tu mérites tout cet amour. »

Cela sonnait si faux. N'importe qui l'aurait compris. Et bien sûr, Donghyuk était le premier à ne pas être convaincu par les dires du canadien.

Sans lâcher un regard et le cœur en miettes, le jeune châtain se dirigea vers son sac, enfila un sweat-shirt pour combattre le froid, glissa ses pieds dans ses baskets sous un silence pesant, et finit par fermer la porte derrière lui dans un calme glacial.

Une dizaine de minutes plus tard, la porte de la même chambre s'ouvrît de nouveau, cette fois sur le propriétaire des lieux. Découvrant un Minhyung sans émotions avachi sur son sofa, Jeno le questionna :

« Tu as vu Donghyuk ? Où est-ce qu'il est partit ?

- Il ne veut plus me parler. Il me déteste. Je me déteste.

- Hyung, il faut vraiment que tu lui dises que tu l'aimes. Sinon tu vas finir par le perdre.

- C'est trop tard, je l'ai déjà perdu.

- Ne dit pas ça. N'importe qui serait confus à sa place. À sa place je serais totalement blessé aussi. Mais quand on sait pourquoi tu agis comme ça, la situation prend tout son sens. Tu dois tout lui avouer.

- Je ne peux pas. Je ne veux pas rendre les choses plus compliquées.

- Aaah, Hyung ! Tu sais que je t'adore et que je suis très patient. Mais pour cette fois-ci je dois t'avouer que je te trouve égoïste, tu me fais tourner en bourrique. La solution est juste devant tes yeux. commença à s'impatienter le noiraud.

- Mais je ne veux juste pas le mettre dans une mauvaise position...

- Parce que tu penses que ce n'est pas ce que tu es en train de faire ? »

Sur ces mots, Jeno quitta la pièce sans entendre son aîné renchérir. Minhyung le frustrait et lui aussi était touché de voir deux de ses amis proches en conflit. Il avait invité les deux amis à dormir chez lui car les deux étant trop alcoolisés, ils avaient passé la soirée à se chamailler tels de enfants à la suite de leur dispute. Le noiraud avait pensé faire la bonne chose en les forçant à se croiser le matin suivant. Il avait même fait semblant de dormir un peu plus longtemps pour leur laisser de l'intimité et donner du temps à Minhyung pour se confesser.

Mais non, son aîné avait une fois de plus tout fait capoter.

La poudre d'escampette | Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant