CHAPITRE TRENTE-TROIS : L'ALTER EGO

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Nous avons tous et toutes un ou une alter égo au plus profond de notre âme. Cet être nous habite, que nous le voulions ou pas. Il peut être bon ou mauvais. À tout moment, l'alter égo apparaît.

Cinq mois. Cela faisait exactement 5 mois que Jefferson Gold restait enfermé dans cette maudite cage. Putain de ville, pensa-t-il.

Cette nuit là, au mois d'avril, Jefferson se tournait sans cesse dans son lit car il n'arrivait guère à trouver le sommeil. D'ailleurs, ça l'énervait. Pire encore, il semblait exaspéré.

Mais ce n'est pas seulement le fait de ne pouvoir dormir qui l'embêtait, c'était surtout qu'il se doutait que s'il fermait les yeux, il le verrait. Et il l'effrayait.

— Je peux le faire, j'en suis persuadé, tenta-t-il de se convaincre en chuchotant.

L'homme inspira profondément et se força à fermer les paupières en priant pour ne pas l'affronter. Quelques temps plus tard, il tomba dans un sommeil intense. Jefferson Gold se trouvait face à un miroir, son alter ego le regardait, un sourire malsain aux lèvres.

— Ah ! Te voilà enfin ! Je t'attendais, s'exclama-t-il.

***

Jefferson ne répondit rien durant une minute, il devait assimiler ce qui se déroulait devant lui.

— Qui... qui... es-tu ? Qu'est-ce que tu attends de moi, sollicita Jefferson.

Son reflet parut étonné, puis un rire mauvais parcourut ses lèvres.

— Je suis toi, répondit-il simplement, en haussant les épaules.

Soudain, sa main sortit comme par magie du miroir.

— Suis-moi, précisa-t-il. Je vais t'emmener dans un bel endroit, l'amadoua-t-il.

Jefferson hésitait à suivre son lui 2.0.

— Jeff, tu es dans un rêve, rien de tout ça n'est réel, n'aie crainte, mon cher, dit-il en souriant malicieusement.

Après tout, son alter égo avait raison, que pouvait-il bien lui arriver ? Jefferson ignora ses craintes et prit la main qu'il lui tendait.

Une fraction de seconde plus tard, il se retrouva de l'autre côté du miroir.

***

Le prisonnier observa les environs. Il éprouva le sentiment de connaître ces lieux.

— À ton avais, où sommes-nous, lui demanda-t-il, en le tirant de sa rêverie.

En face d'eux se trouvait un panneau qui indiquait en gros caractères :

« Bienvenue à BAKERSFIELD »

L'air frisquet lui faisait du bien, après cinq mois dans cette cellule, y sortir durant un laps de temps était parfait. Ensuite, ils marchèrent pendant une courte durée et arrivèrent devant son ancien appartement.

— Pourquoi m'emmènes tu ici, sollicita Jefferson.
— Arrêtes d'être aussi curieux et contente toi simplement d'observer, mon pote, répondit-il en lui tapant dans le dos.

« Mon pote. », il utilisait ce terme d'une manière glaciale, qui lui fit froid dans le dos. « Je ne suis pas ton pote ! » avait-il envie de fulminer. Malheureusement, aucun son ne sortit de ses lèvres.

— Avance, ne reste pas planté là, annonça son ombre.

Son esprit divaguait. Ses dents claquèrent. Jefferson n'arrivait plus à contrôler son corps. Leurs pas avancèrent dans le couloir du bâtiment.

JEFFERSON GOLD (1ER jet) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant